Chorale

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     Elle soupira. Cette fois serait la bonne, n'est-ce pas ? Koyo recommençait à se ronger ses magnifiques ongles rouges, inquiète de ce qui pouvait se passer. Mais tout allait bien se passer, n'est-ce pas ? Elle frappa dans ses mains pour réclamer l'attention de ses camarades. Leur professeur avait décidé qu'ils allaient faire une chorale. Personne n'étant d'accord sur quelle chanson choisir, ils avaient fait un tirage au sort (qui avait fini sur un étranglement par bandages). De même, pour celui qui dirigerait la petite troupe, il y avait encore eu une dispute qui avait abouti à un autre tirage au sort et elle avait été choisie. 

Ayant enfin l'attention de ses camarades, elle annonça :

-On fait une dernière répétition, avant de partir...

... et avant que mes oreilles ne rendent l'âme, à force de vous écouter chanter.

Elle inspira. Ils avaient remixé la chanson choisie au hasard, pour qu'elle leur ressemble plus.

-Kenji, tu commences.

-D'accord !

Il fit une pause, avant de regarder ses camarades, qui lui mimèrent une vache.

-Libéré, délivré, bye les habitants de la cité !

Koyo fit un signe à Chuuya, qui continua :

-Un très beau chapeau, j'aimerais porter

Quand je tuerais l'autre enfoiré~

Dazai enchaîna :

-Avoir ses bandages bien serrés

Et contre ma limace riposter~

-Enfin avoir mon planning respecté,

Sans avoir un idiot qui tente de se suicider.

-Savoir mettre ses bonbons bien cachés,

Pour mieux pouvoir les manger~

-Tuer les gens à moitié

Pour mieux pouvoir les soigner~

Sous les regards des autres enfants, Yosano se contenta de hausser les épaules.

-Bah quoi ?

Sans se laisser déstabiliser, Kajii continua sur sa partie :

-J'aimerais laisser mes citrons exploser !

Pour mieux pouvoir étudier~!

Koyo se recroquevilla dans un coin. Cette chorale s'annonçait catastrophique. Qu'allait-elle dire à M. Fukuzawa ? Ou au directeur, M. Natsume ? Ou au secrétaire, M. Sakunosuke, qui les avait encouragés ?

Aussi vive qu'une ombre, Kyoka s'approcha discrètement de Koyo et lui toucha l'épaule.

-Dis, tu veux pas écouter ma partie ? demanda-t-elle d'une voix presque silencieuse

Elle n'attendit pas et se lança :

-Entretenir mes lames bien aiguisées,

Pour mieux les protéger.

Koyo se retourna et applaudit de ses deux mains.

-Bravo, c'était magnifique ! dit-elle, un grand sourire aux lèvres et reçut un sourire timide en retour de la part de Kyoka

-Eh ! Et nous ? Rien ? 

-Bof. À part Chuuya, évidemment.

~Fin~

370 mots

Maternelle Bungo | Recueil /Commandes Ouvertes/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant