La promesse : Récit de Lagarden

Chapitre 11 : Le bleu

Octobre 2030, un an avant les événements présents.

Les rayons du soleil peinaient à percer le ciel lors de cette matinée naissante. Gale scrutait l'horizon, encore en train de s'acclimater à son nouvel environnement en Amérique du Sud. Il était le nouveau venu parmi les cinq membres de l'équipe, ayant signé seulement quelques jours auparavant, et déjà envoyé en mission.

Les détails de l'objectif étaient limités. Leur cible : un laboratoire clandestin à Santiago, au Chili. Une charge explosive était dissimulée dans une valise électronique, devant être déclenchée à l'intérieur du bâtiment. Une expédition d'infiltration, compte tenu de leur nombre. La discrétion était essentielle, même si le gouvernement chilien avait approuvé l'action, ils devaient éviter d'alerter la population.

— Nous retournons toujours à nos premiers amours, n'est-ce pas, Gale ? fit remarquer un homme en face de lui.

C'était Steve, son ancien chef, qui avait également succombé aux appâts de Lagarden. Les avantages et le salaire promis l'avaient immédiatement attiré, et Steve avait partagé l'information avec Gale.

— Oui, le trafic de drogue. Je me demande simplement pourquoi Lagarden aide le Chili dans ce genre d'affaires, répondit Gale.

— Lagarden fonctionne grâce aux subventions des autres pays. Il est donc normal qu'ils fassent appel à leur armée secrète de temps en temps, plaisanta-t-il.

À côté d'eux se tenaient leur chef d'escouade, le capitaine Ramirez, originaire de la région, ainsi qu'une femme silencieuse du nom d'Olivia, également novice, et enfin Mike.

— Vous avez beaucoup à apprendre, les bleus, rit Ramirez. Nous ne sommes pas les serviteurs d'autres nations. Si nous intervenons, c'est parce que ces activités illégales pourraient menacer Lagarden à long terme. N'est-ce pas, Mike ?

— Peut-être... répondit-il sans grande conviction.

Mike et Ramirez étaient à Lagarden depuis plusieurs mois déjà, mais compte tenu du fonctionnement récent de la ville, ils étaient déjà considérés comme des vétérans.

— Nous allons atterrir. Préparez-vous. Les habitants dorment encore, mais restez sur vos gardes, expliqua le capitaine.

Ils furent déposés à quelques mètres seulement du point d'intérêt, ce qui leur permit de s'y rendre rapidement. Steve fut le premier à poser des questions en voyant le bâtiment.

— Vous êtes sûr des coordonnées, Capitaine ? C'est un immeuble d'United, ça.

— C'est bien ici, il n'y a aucun doute.

— Vous voulez que nous fassions sauter un édifice d'une ONG ? s'exclama Olivia, jusqu'alors silencieuse.

— Les ordres sont les ordres. Il doit y avoir une bonne raison derrière cela. Mais je ne suis pas payé pour enquêter, répliqua-t-il.

Pour Gale, cela avait du sens. Un directeur de centre d'ONG corrompu cherchant à s'enrichir et pactisant avec des trafiquants de drogue. Du moins, c'était sa théorie.

— Cette structure est immense. Comment allons-nous procéder ? se demanda Steve.

— Nous allons passer par le parking, indiqua Ramirez.

Le laboratoire, bien que récent, semblait manquer de dispositifs de sécurité. Il était possible d'y pénétrer sans badge ni autre système, il suffisait de contourner les barrières destinées aux voitures.

Tout comme Lagarden, la ville de Santiago avait été construite par des Occidentaux, et cela se ressentait dans les infrastructures. Les deux villes se ressemblaient en tout point. L'emblème d'United était omniprésent, témoignant de l'appartenance du bâtiment à l'ONG œuvrant pour réduire les inégalités mondiales.