Chapitre 3

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Aya venait de rentrer. Séné l'attendait, mécontente comme toujours.

— C'est à cette heure que tu rentres ? Tu te crois vraiment tout permis !

Aya s'apprêtait à répliquer mais soudainement, son visage perdit toutes ses couleurs. Elle se serait effondrée sur le sol si Séné ne l'avait pas rattrapée de justesse. A demi consciente, Aya sentit que sa demi-sœur la transportait jusqu'à sa chambre. Puis, tout devint noir.

Quand Aya rouvrit les yeux, elle se retrouva nez à nez avec Séné. Celle-ci affichait un sourire mais Aya étais certaine d'avoir vu Séné afficher une mine défaite juste avant son réveil complet. Aya n'était pas dupe, Séné était accablée mais ne le montrait pas. En fait, elle ne le montrait jamais. Sans le moindre commentaire, Séné tendit un morceau de sucre à sa sœur.

— Tiens. Mange, ça ira mieux après.

Aya la remercia du regard. Elle s'étonnait toujours de la prévenance de sa peste de sœur quand elle avait un malaise. Dans ces moments-là, Aya regrettait amèrement son comportement avec Séné.

— Cette fois, c'était différent. J'avais l'impression que toute joie m'avait quittée. Comme avec les détraqueurs dans Harry Potter si tu veux.

— Ce n'est rien, souffla Séné qui fronça pourtant les sourcils, un peu de repos te fera le plus grand bien.

Aya se redressa de sur son lit, indignée. Séné soupira, elle n'aurait pas dû dire ça. Elle savait qu'Aya cauchemardait chaque nuit. La nuit était son ennemie. La jeune fille refusait donc catégoriquement de dormir plus que nécessaire. Séné ne pouvait pas lui en vouloir. Elle aussi faisait des cauchemars. Mais elle avait appris à les dissimuler. A montrer un masque d'indifférence devant les autres. C'était ainsi qu'elle fonctionnait.

— Bon, très bien. Et si on allait dans le jardin ?

Aya acquiesça, déjà la tête ailleurs comme toujours lorsqu'on parlait de leur petit paradis.

Séné la prit par la main et l'emmena dans le jardin. Elles avaient planté ensemble toutes les fleurs qui le parsemaient. Comme quoi, se dit Aya, quand on s'entend bien Séné et moi, on peut faire des merveilles. La fillette n'exagérait pas. Le jardin était si beau avec ses mille et une fleurs ! Si on devait le résumer en un seul mot, ç'aurait été «couleurs». En effet, toutes les couleurs de l'arc-en-ciel étaient réunies en ce lieu unique. Il n'était pas bien grand pourtant leur jardin, mais c'était un lieu féerique. Tous les soucis qui occupaient l'esprit des sœurs s'effacèrent pour ne laisser place qu'à l'émerveillement.  

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