Chapitre 7

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— Regarde ça ! Ils sont si nombreux ! 

Aya suivit du regard l'endroit que pointait Idona. Un grand groupe de militaires se tenait devant le portail du collège. Un des hommes sortit un mégaphone. 

— Chers élèves, nous allons procéder à un petit contrôle. Rien de bien méchant. A l'annonce de votre nom, veuillez vous diriger vers Mme. Turps, déclara-t-il en montrant du doigt une femme à l'allure revêche. 

— Mince ! J'ai rien révisé ! s'exclama Tao. 

— Je ne crois pas que ce soit pas notre niveau scolaire qu'ils veuillent vérifier, murmura Aya. 

L'homme entama l'appel. 

— Tu es dans les premiers Aya pas vrai ? chuchota Idona. Tu nous préviendras si il y a des trucs à connaître ? 

— Evidemment, affirma Aya en roulant des yeux. 

— Aya Esposito, déclara justement le militaire. 

Aya s'avança avec assurance jusqu'à Mme. Turps.

— Aya Esposito ? Salle treize, annonça la femme après un rapide coup d'œil à sa fiche. 

La jeune fille la remercia en vitesse et fila vers la salle indiquée. A l'intérieur se trouvait un homme d'une trentaine d'années. 

— Bonjour ! Assieds-toi Aya, dit -il aimablement. Je m'appelle Jean. Je vais procéder à une petite vérification de ton identité ma belle. 

— Faites. 

— Pourrais-tu poser ta main sur ce capteur ? Évite d'y mettre ton pouce si possible.

Aya s'exécuta. L'homme disparut un instant derrière son écran. 

— Tu m'as tout l'air de ne pas être une usurpatrice d'identité ! Ton père est bien Antonio Esposito ? 

— Tout juste. Et ma mère Padma Esposito. 

— Son nom de jeune fille est bien Williams ? 

— Oui. 

— Très bien. Et Séné, ta tutrice, est...

— Ma demi-sœur paternelle. Sa mère se prénommait Louise Moreau. 

— Parfait ! Tes papiers d'identité sont à jour ! Nous pouvons passer à ce pourquoi nous sommes venus ! 

Jean prit un air grave. 

— Ferme les yeux Aya.

La fillette obéit. Une porte claqua. Des bruits de pas retentirent. Les paupières de la jeune fille la démangeaient. Que se passait-il ?

Une voix aiguë retentit alors. Ce n'était pas des paroles, ou même un chant. C'était un long cri, semblable à celui d'une baleine, en beaucoup plus aigu. 

La voix devint plus forte. Plus désagréable. Plus difficile à supporter.  

Jamais devant un autre, lui répétait Séné à longueur de temps.

La voix monta dans les ultrasons. Aya coinça ses mains sous ses cuisses. Elle allait tomber dans les pommes, elle en était certaine. 

Jamais devant un autre, avait dit Séné. Mais Jean était si gentil... Il comprendrait... 

Aya inspira bruyamment. 

Jamais devant un autre. Jamais devant un autre. Jamais devant un autre.

— Arrêtez s'il vous plait ! finit-elle par hurler, au bord de l'évanouissement. 

Un chuchotement se fit entendre. Le cri cessa. D'après les nombreux bruits de pas, un groupe de personnes venaient de pénétrer dans la pièce. On semblait avoir oublié la fillette. Celle-ci finit par ouvrir les yeux, à bout de patience.   

Jean se tenait devant elle. Armé d'un taser.  



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