Chapitre 1

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Aya courait. Derrière elle, à la traîne, Tao la poursuivait, un grand sourire aux lèvres. 

— Na na nère! Tu ne m'auras pas gros tas de fumier ! lança la jeune fille.

— C'est qui que tu traites de fumier ? s'indigna le garçon.

Aya ne répondit pas. Elle courait toujours. 

Enfin, la poursuite prit fin. Séné arrivait, furieuse. 

 — Voilà ma rabat joie de sœur... soupira Aya, pas essoufflée pour deux sous.

Tao, lui, se tenait les côtes et reprenait son souffle. Il supportait mal le sport. 

— Aya ! Quand je te dis de débarrasser la table avant d'aller jouer c'est débarrasser toute la table ! Pas juste ta place ! s'écria Séné, rosissant sous l'effet de la colère.

— J'allais quand même pas débarrasser la tienne ! Je suis pas ton esclave !

— Oh non, ça c'est sûr ! C'est moi qui fait tout à la maison ! Et c'est par pure gentillesse que je te garde !

— Par gentillesse ? C'est plutôt parce que papa te l'a demandé ! 

Le temps sembla s'être suspendu. Les demi-sœurs faisaient rarement allusion à leur père décédé. Tao s'éclaircit alors la gorge et entraîna Aya chez elle en lançant à Séné:

— On va s'en occuper ! Ne t'inquiète pas !

Restée seule, Séné demeura immobile. La jeune adolescente pleurait. Ses yeux bleu ciel étaient bouffis à cause des larmes qui ruisselaient le long de ses joues. 

Pour finir, Séné s'assit dans le champ et sortit de la poche de sa robe vert sapin un cliché. Dessus, son père souriait. A côté, se tenait la mère de Séné, laquelle était son portrait craché. Seul son nez était différent. Celui-là, elle le partageait avec Aya. Et, c'était bien leur seul point commun: sa jeune demi-sœur avait les cheveux courts, noirs  et ondulés. Des yeux verts et une peau bronzée. 

Ressassant les souvenirs qu'elle avait de son père, l'adolescente s'allongea, ses longs cheveux blancs en guise d'oreiller. A chaque fois qu'elle se disputait avec sa demi-sœur, Séné songeait à la chance qu'avait eu Aya de connaître sa mère à elle. La sienne était morte suite à l'accouchement. La vie était si injuste ! Elle savait que ce n'était pas la faute d'Aya, mais elle ne pouvait s'empêcher de la maudire. Elle avait tout eu et elle, rien. Encore maintenant, même sans ses parents, Aya respirait la joie. Séné, dans son coin, enviait la facilité avait laquelle Aya se faisait des amis. 

Mais elle n'avait pas le choix, son père lui avait fait promettre, comme l'avait dit Aya précédemment, de veiller sur sa petite sœur. Et elle alors ? Elle aussi avait besoin d'attention et de protection ! Mais elle y avait déjà renoncé avant l'incendie qui avait apportait la mort et le deuil. En fait, elle y avait renoncé quand Aya était née. Avant, elle pouvait toujours espérer que ce n'était qu'une amourette, que son père n'était pas sur le point de remplaçait sa femme. Mais non, Aya avait effacé toutes ses espérances.     

Avant de s'endormir, Séné songea qu'elle aurait été bien plus heureuse si Aya n'était pas là.

Premier chapitre terminé ! 

Vous en pensez quoi ? 

N'hésitez pas à critiquer ou à relever des fautes !

Dans le chapitre 2, on rencontrera de plus près Aya et Tao, ainsi que leur troisième amie. 

Bisous les loulous !

Lolo ♥


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