Chapitre 13 : Famille

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NB : Il y a des phrases en anglais dans ce chapitre, vous trouverez donc la traduction entre parenthèses à la suite.
Excellente lecture, mes chères roses et merci de me lire.



Billy faisait les yeux doux à chaque passant, avec l'espoir que l'un d'eux aborde son esclave rousse. Il faisait des efforts monstrueux pour être mignon et approchable, ainsi l'un de ces humains pourrait potentiellement devenir le héro qui accaparerait tout le temps de son esclave rebelle. Elle sortirait occasionnellement - pas tout le temps, il ne faut pas exagérer car il fallait bien qu'elle le nourrisse et nettoie sa litière - et elle le laisserait à la maison, dans sa demeure, à faire ce que bon lui semblait. Il ne comprenait pas pourquoi à 32 ans, elle était toujours célibataire. Un jour, la mort viendrait le chercher et elle serait encore seule avec ses amants fictifs.

Quand il rencontrerait le Dieu des hommes, il lui demanderait un autre chat pour ne pas qu'elle s'ennuie et le pleure toute sa vie. Mais pour l'heure, il fallait qu'il lui trouve un mâle. Et il fallait surtout qu'elle lève les yeux de son maudit carnet de dessins. De tous ses ennemis, elle était la plus implacable. Il arrivait rarement à ses fins avec elle. Rien que ce matin, elle l'avait maîtrisé sans ménagement pour lui enfiler son harnais de force alors qu'il avait bien joué le malade pour rester dans l'appart. Tout ça, parce qu'elle ne lui faisait aucunement confiance pour protéger les mets cuisinés pour leur famille. C'était un excellent gardien et elle doutait encore de ses capacités.
Quelle ingrate !

— Bonjour, excusez-moi, l'aborda un bel homme à la silhouette fine et au visage angélique.

Hortensia enleva ses écouteurs pour lui prêter l'oreille et il ne passa pas par quatre chemins pour lui demander son numéro de téléphone. Comme avec tous ceux avant lui, elle lui parla en français, mentant qu'elle n'était que de passage dans ce pays et qu'elle s'apprêtait bientôt à embarquer. L'homme n'insista pas puis repartit après l'avoir poliment salué.

Billy la maudit du plus profond de son âme. La rumeur disait que les chats noirs portaient malheur ; lui, avait des rayures noires, est-ce que cela comptait ? Il fixa intensément Hortensia, son pouvoir bouillonnant dans ses entrailles. Il invoqua le dieu des félins. Que la foudre frappe l'esprit de son esclave et que...

— Oh, mon Billy !

Une voix emplie de bienveillance et d'amour le sortit de sa transe machiavélique.

"Oh, mamie !"

La mère de Hortensia s'approcha de lui et le souleva pour l'embrasser chaleureusement. Billy se blottit dans ses bras, accueillit les caresses et les mots doux qu'elle lui offrit. Tout compte fait, il n'avait besoin d'aucun mâle pour se protéger de son esclave, il avait besoin de "mamie", qui constituait une armée à elle seule.

— T'exagères Sia ! lança mamie à Hortensia.

— Quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ? s'exaspéra-t-elle déjà après s'être détacher des bras de son père.

— Je trouve qu'il a maigri, l'accusa sa mère en posant une main sur le ventre de Billy.

— Comment ça, il a maigri ? Maman, il n'a pas changé depuis la dernière fois que tu l'as vu.

— T'es sûre ? Parce qu'il est plus léger que...

— Il n'a pas changé, je te dis. Si c'était le cas, j'aurais resserré son harnais.

— Et tu l'as sûrement fait.

— Tu veux que je le serre au maximum, peut-être ?

Mamie et Billy se pétrifièrent d'horreur, sous la menace. Ce duo était le cauchemar de Hortensia. On pourrait même croire que Billy était le chat de sa mère tant ils s'aimaient à la folie. Hortensia mettrait aussi sa main à couper, que sa mère était l'unique personne que Billy vénérait.

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