Sur Des Bandes Dorées

Chapitre 12 : Premier amour

NB : Il y a des phrases en anglais dans ce chapitre, vous trouvez donc la traduction entre parenthèses à la suite pour faciliter la compréhension et la lecture.
Excellente lecture, mes chères roses et merci de me lire.

"Ne me cherche pas, s'il te plaît JiHoon. C'est pour ton bien !"

Ce fut les derniers mots que Jung YeRyeong lui avait dits en pleurant avant de disparaître pour de bon. Aucune explication, aucune raison valable...rien qui n'aurait pu l'aider à accepter sa décision. Elle avait quand même eu la décence d'attendre la fin des examens de fin d'année pour rompre et il avait fallu à JiHoon beaucoup de temps et de kilomètres pour s'en remette. Le mois qui avait suivi leur rupture, il s'était réfugié chez ses grands-parents maternels pendant une année entière. La France s'était chargée de panser son cœur, avec toute la tendresse et la douceur qu'on lui connaissait. Il était ensuite retourné en Corée du Sud pour commencer ses études de professorat et prendre soin de sa petite sœur Hortensia qui entamait sa première année au lycée.

3 ans plus tard, ils étaient tous les deux retournés en France pour assister au 42ème Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême en 2015. La même année, il avait rencontré une artiste d'origine coréenne, de passage elle aussi pour soutenir son frère. Coup de foudre immédiat, au point de prononcer leurs vœux l'année suivante. Ils avaient fait un mariage heureux pendant 8 ans. JiHoon n'avait jamais envisagé de divorcer jusqu'à que son épouse lui envoie un message de France pour lui dire qu'elle s'était amourachée d'un artiste français qui avait 10 ans de moins qu'elle. Autant dire que la nouvelle l'avait mis dans une rage folle, mais pas plus que sa grand-mère qui ne s'était pas retenue de la retrouver avec une effrayante facilité.

Quand le calme était revenu, récupérer son fils BaekHo, qui était resté avec les beaux-parents, était devenu sa priorité. Eux aussi avait été très choqués et embarrassés de l'acte de leur fille, si bien qu'ils l'avaient renié sans précédent. La honte avait frappé leur famille comme une foudre divine. Pour son ex-épouse, ses sentiments passaient avant tout...avant leur fils BaekHo.

— Tu veux bien mettre ton travail de côté pour une fois ? se plaignit Calum sur le siège voisin.

Il éteignit sa tablette graphique puis se redressa sur son siège pour demander à une hôtesse de lui apporter une coupe de champagne et un bon repas. JiHoon jeta un œil à ses parents qui dormaient encore à point fermé. L'avantage de la première classe était les sièges larges et confortables.

— Et une coupe aussi pour mon grand-frère, ma chère, minauda Calum plein de charme.

JiHoon leva une main pour signifier à l'hôtesse qu'il n'en voulait pas et elle repartit en faisant une petite moue, visiblement découragée de ce manque d'attention.

— Tu pourrais faire au moins un effort ! Elle est jolie et serviable, l'encouragea Calum.

— C'est son travail, rétorqua l'aîné de manière factuelle, sans jugement ni froideur.

— Ah, et glisser son numéro de téléphone sous ton repas, fait aussi partie de ses tâches professionnelles ?

Surpris, JiHoon souleva son plateau et effectivement, un morceau de papier avec le numéro et le nom de l'hôtesse y avait été glissé. Il soupira puis ignora l'invitation. Il n'était pas d'humeur et il n'était surtout pas enclin aux relations éphémères. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle, il n'avait connu que deux femmes dans sa vie : YeRyeong et son ex-femme.

— I don't understand, hyung (Je ne comprends pas, grand-frère), insista Calum en s'affalant sur son siège, une seconde coupe de champagne à la main. Tu as la chance d'avoir n'importe quelle femme et tu imposes avec une grande fermeté des barrières d'homme marié. Je te rappelle que tu es divorcé donc...libre.