Le Jeu [Nouvelle Version]

Chapitre 9

Le silence dans la pièce est aussi lourd que palpable. Les regards inquiets des élèves se croisent, cherchant désespérément une réponse dans les yeux des autres. La présence menaçante du masque, le compte à rebours affichant :00:00:10 et des lunettes de soleil ajoutent à l'atmosphère déjà tendue. Une phrase au-dessus du masque apparaît également :

ÉPREUVE 1 : INSTINCT

« Qu'est-ce qu'on fait ? » murmure Caelia Otte d'une voix tremblante alors que les secondes ont déjà commencé à défiler.

Personne ne semble avoir de réponse. L'idée de mettre les lunettes, même si elle semble être la seule option, est effrayante. Mais rester dans l'incertitude n'est pas non plus une solution.

« On n'a pas le choix, » déclare finalement Urien Siegfried d'une voix ferme, cherchant à inspirer du courage aux autres. « Il faut mettre les lunettes et voir ce qui se passe. »

Il attrape la paire de lunettes devant lui et, d'une main tremblante, les met sur son nez, se préparant au pire. Les autres élèves le regardent avec appréhension. Puis, un par un, ils suivent son exemple, enfilant leurs propres lunettes de soleil. Une fois que tous les élèves ont mis les lunettes, un étrange bourdonnement envahit la pièce. Puis, soudain, tout devient sombre.

Quand la lumière revient, les élèves réalisent qu'ils sont ailleurs. La pièce s'est volatilisée pour laisser place à un circuit de course de voiture. Le masque et les lunettes de soleil ont disparu également.

Le rugissement des moteurs résonne dans l'air, mêlé au grondement sourd des voix qui murmurent l'angoisse et l'incertitude. Chacun des élèves se trouve désormais dans une voiture de course, prêt à en découdre sur le circuit qui s'étend devant eux. Les regards se croisent, emplis d'une détermination mêlée à une pointe de terreur. La voix du masque, imperturbable, résonne dans les haut-parleurs, annonçant que le dernier arrivé sera le perdant.

Les moteurs vrombissent, les vingt-sept élèves encore en vie devenus pilotes se tendent sur leur siège, prêts à se battre. Chacun d'eux a la même raison de vouloir remporter cette course, une raison qui bat dans leur cœur avec l'intensité d'un moteur sur le point d'exploser : ne pas mourir.

Les feux au-dessus de leurs têtes passent au vert, déclenchant un concert de vrombissements de moteurs. Les voitures filent à toute allure, les moteurs rugissent, les pneus crissent sur le bitume. Pour les concurrents, cette course dépasse de loin le simple défi de la vitesse. C'est une lutte pour la survie, une bataille pour l'avenir. Perdre cette course signifie implicitement ne pas ressortir vivant, car elle déterminera qui sera éliminé du vrai jeu. Qui aura une chance de continuer à lutter pour sa vie ?

Haina Ako ressent l'excitation et la fureur de la course, ses mains serrant le volant avec force alors qu'elle négocie habilement chaque virage. Son cœur bat à tout rompre, une bouillie d'émotions mêlée à l'urgence de la victoire.

Élianne Avalon, non loin d'elle sur le circuit est elle aussi partagée entre la peur et l'excitation. Elle s'enfonce un peu plus dans son siège, son cœur tambourinant dans sa poitrine alors que la vitesse la fait frissonner d'excitation. Un goût à la vitesse qu'elle vient de découvrir et qu'elle ne soupçonnait pas.

Les virages se succèdent, dangereux et imprévisibles, testant la maîtrise de chaque pilote. Certains font preuve d'une habileté remarquable, négociant les courbes avec une précision chirurgicale. D'autres, moins aguerris, peinent à garder le contrôle de leur véhicule, dérapant dangereusement sur l'asphalte brûlant.

Lucas Biane, concentré, a son regard rivé sur la route qui s'étend devant lui. L'adrénaline lui donne des ailes, son esprit embrasé par le désir de vaincre.