SPACE CODEX : L'avènement du Symbiote

L'assassin

— Marion !

Toujours galvanisé par la panique, le mercenaire fit quelques pas en arrière et s'élança vers le trou de sa cellule. D'un bond, il parcourut les six mètres qui le séparaient du bâtiment où se trouvait son amie. Malgré la force impressionnante avec laquelle il avait sauté, il constata avec horreur qu'il n'atteindrait pas le rebord. Par chance, sa chute le mena à un mur fragilisé de l'étage inférieur. Le corps du jeune homme traversa la surface fissurée et s'écrasa lourdement sur le sol d'une chambre à coucher. Cachée sous leur lit, deux femmes hurlèrent de terreur, pensant que l'ennemi les avait repéré. Ryan grommela. Lorsqu'il voulut se relever, il poussa un cri de douleur. Son épaule gauche s'était disloquée. Les deux femmes sortirent de leur cachette pour l'aider, mais à l'instant où elles se levèrent, l'une d'entre elle reçut le tir d'acide d'une arachnide qui avait escaladé le mur de la prison. Hors d'atteinte, la créature visait avec peine ses proies, tordant son cou gonflé et tremblant. L'humaine hurlait en couvrant son visage fumant et s'effondra sur le sol. Son amante tomba au sol, les yeux exorbités. Alors que le monstre préparait une nouvelle gerbe d'acide, le mercenaire se leva et se jeta sur la jeune femme. Avec son bras valide, il lui attrapa le bras et la traîna à couvert, derrière un meuble de métal renversé par des éclats de mur.

— Couchez-vous !

Les deux humains se collèrent au sol. Le jet d'acide atteignit leur abri et se transforma en un volute de fumée nauséabonde. Après une quinte de toux, le mercenaire se retourna vers la femme, dont l'expression était toujours figée dans un rictus hébété. Lui attrapant l'épaule, il la secoua.

— Eh ! Comment je peux atteindre le toit ?!

Le femme se tourna vers lui. Ses lèvres tremblotaient, sans émettre le moindre son. Soudain, son regard se porta vers une porte, à l'opposé de leur position, complétement à découvert. Ryan soupira, désespéré, impossible d'éviter les tirs de l'arachnide si celle-ci les ciblait à nouveau. A cet instant, le meuble trembla à nouveau. L'assaillante ne les lâchait pas. Ryan attrapa la main de l'amante terrorisée.

— Maintenant ! Avant qu'elle tire à nouveau !

Les deux humains s'élancèrent à grandes enjambées vers leur seul chance de survie. A leur approche, la porte automatique s'ouvrit. Avec un élan d'espoir, ils la franchirent d'un pas simultané. Immédiatement, le mercenaire se jeta vers le bouton mural et ferma la large forme de métal. Lorsqu'il entendit le verrouillage automatique de l'appareil, Ryan soupira, enfin séparé de l'horrible assassine. Il se tourna vers la femme, espérant la voir soulagée également. Elle était adossée contre la porte, le regard dans le vide. Un spasme parcourut son corps, suivit par un deuxième. Soudain, elle tomba en avant. Son corps sans vie, troué au niveau du torse, laissa le mercenaire sans voix. L'arachnide avait été plus rapide.

**

« De nombreuses forces se démarquent. Ce monde a bien changé depuis mon départ. »

L'être venait de sentir plusieurs vagues d'énergie. Dans toutes les informations qu'il captait, il ne parvenait pas à distinguer son objectif.

« Qu'a-t-il bien pu se passer pour que les humains soient submergés ainsi ? »

Il marqua une pause, se concentrant attentivement sur quelques signatures spécifiques.

« Oui, je l'ai senti aussi. Il y a plusieurs Pierres sur cette planète, mais l'une d'entre elle est mouvante. Prenons garde. »

**

— Oh merde !

Ryan avait enfin atteint le toit. Se précipitant vers le corps inerte de la petite Marion, il sentit son corps se faire plus lourd et douloureux. Il eut un vertige. L'instant d'après, il était au sol. Rouvrant les yeux, il se souleva de son bras droit, péniblement. Avec horreur, il remarqua que l'arachnide qui avait manque de le tuer avait été rejointe par nombre de ses congénères. Les créatures pullulaient le long de la prison de l'Institution. Grouillant de part et d'autre des murs, elles escaladaient rapidement l'édifice et rejoignaient la cour intérieur, où les mercenaires avaient installés une zone de défense.