Chapitre 5 :

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- Tu connais Shoto Todoroki ?

Elle blêmit et se mit à balbutier inintelligiblement, confuse et effrayée. Pourquoi ce Vilain était-il intéressé par son camarade de classe ? Ce n'était pas bon signe. Et si ils l'enlevaient à son tour, qu'allait-elle faire ? Elle avait déjà eu peur pour Bakugou, mais même si Todoroki était plus agréable et moins sur la défensive, il restait assez froid, et certaines choses pouvaient le faire disjoncter complètement.

Dabi la regardait de haut en bas et pour la première fois depuis qu'elle le côtoyait, de force, bien sûr, il n'avait son air sadique, il était terriblement...vide. Seule une petite flamme de colère animait ses yeux bleus, mais elle était trop faible pour que Yaomomo en ressente réellement l'existence.

- C'était un bon camarade de classe, mentit-elle en prenant soin de parler au passé, mais je ne le connaissais pas si bien que ça. Il restait seul, ou avec quelques amis avec qui je ne parlais pas beaucoup.

- Arrête de mentir, connasse, protesta-il. On connaît vos liens entre vous, on sait de qui vous êtes proches et de qui vous ne l'êtes pas. Alors, arrête de me prendre pour un demeuré, et dis la vérité, d'accord ?

- Mais c'est la vérité ! S'entêta-t-elle, regrettant d'avoir quitté la chambre de Tomura. Je ne connais pas Todoroki-san.

- Ah oui ? Tu es sûre de ne pas avoir eu un penchant pour lui ?

Elle sentit ses mots de défense se perdre dans sa gorge. Elle eut très peur. Tour le monde, en 2-A, insinuait ce fait, ce fait qui était apparemment réciproque, mais elle avait du mal à l'accepter, comme si elle avait toujours su que lui et elle n'appartenaient pas au même monde : ils étaient trop différents et elle savait qu'elle était un poids pour lui, qu'il se trimbalait à contrecœur, sans avoir le choix, mais qui essayait de ne pas la briser. Il était meilleur qu'elle dans tout les domaines, et était tellement plus apprécié sans faire le moindre effort...

Elle était tombée amoureuse, sans y prêter attention.

Mais le piège s'était renfermé sur elle, comme une trappe et elle ne pouvait plus en réchapper.

Elle avait tout fait, pour l'oublier, mais à chaque fois, il revenait vers elle, et la refaisait tomber amoureuse de lui, sans effort. Il était tellement dangereux...et elle a adoré ça. Puis, elle s'était réveillée, un jour, en le voyant muni d'une lettre avec de nombreux cœurs dessus, discutant avec Midoriya sur son contenu. À cet instant, elle s'était rappelé qu'il était très populaire de partout. Il n'y répondait jamais - elle avait eu l'audace de lui demander ! - et elle s'en était sentie heureuse. Mais elle ne se faisait pas non plus de faux espoirs : il ne l'aimait pas. Il ne la voyait que comme une déléguée, une fille sur qui il pouvait compter, allant même jusqu'à voter pour elle pour les élections. Mais pas plus.

- C'est un excellent ami, balbutia-t-elle en se sachant très peu convaincante.

Dabi sourit diaboliquement et fît apparaître une flamme bleue au-dessus de ses doigts brûlés. Elle se demanda, naïvement pendant un instant, quelle histoire se cachait sous ses blessures. Elle ne connaissait aucun manieur de feu qui était indemne, ils avaient tous une cicatrice. Leur élément était si dangereux...

- Tu continues de mentir...je vais te cramer la gueule, poupée. Jusque là, j'ai été sympa, mais tu m'les brises sévère.

- Et vous, qu'est-ce que vous voulez à Todoroki-san ? S'exclama-t-elle. Vous lui ressemblez un peu, une très légère ressemblance, et vous ne faîtes que de me parler de lui, comme si...comme si il était important à vos yeux !

Dabi perdit son sourire, et sans prévenir, lui enfonça ses doigts dans la côte, la faisant brûler avec un bruit de carbonisation qui l'aurait répugnée si elle n'avait pas été en train de pousser un cri de douleur. Ses doigts étaient fins et avaient percés des trous dans son uniforme médicale qu'elle portait toujours à défaut d'avoir de vrais vêtements, mais ils étaient terriblement douloureux, et les larmes coulèrent sur ses joues rouges. Une odeur de viande cuite lui titilla les narines et elle se retint de vomir.

Un nom n'est qu'un nom ( Todomomo )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant