Réveil difficile

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Buck flottait dans un océan de confusion, ses sens engourdis comme s'il était enveloppé dans un épais brouillard de coton. Des voix résonnaient autour de lui, indistinctes et lointaines, comme des murmures étouffés qui se mêlaient dans un chuchotement indéchiffrable. Il tentait de distinguer les mots, de donner un sens à ce qu'il entendait, mais tout semblait flou, comme s'il était piégé dans un rêve brumeux.

Des visages défilaient devant lui, s'entremêlant dans un kaléidoscope désordonné.

Il crut apercevoir Eddie, avec son sourire chaleureux et ses yeux empreints de tendresse, mais l'image se dissipa aussitôt pour laisser place à celle de sa mère, avec son regard inquiet et ses mains tremblantes. Puis, c'était Lars, allongé sur le sol, saignant et agonisant, et Emraan, le regard fixe et vide, comme s'il était déjà perdu dans l'au-delà.

Buck se sentait comme enseveli sous le sable brûlant du désert, luttant pour remonter à la surface, pour retrouver la chaleur apaisante des bras d'Eddie, après leurs étreintes passionnées. Il se débattait dans les ténèbres, désorienté et désespéré, cherchant désespérément une lueur d'espoir dans ce chaos oppressant.

– Je t'aime, souffla Eddie.

Buck se tourna vers lui avec un sourire amoureux.

– Je t'aime aussi Eds.

Eddie le serra plus fort dans ses bras et Buck inspira son odeur aseptisée. Il ne comprenait pas pourquoi Eddie sentait... rien. Non, il sentait comme l'hôpital.

C'était bizarre.

Il tenta de bouger mais il fut traversé par une vague de douleur qui se propagea en lui le faisant gémir. Il sentit Eddie resserrer son étreinte sur lui et il se laissa apaiser par son amour.

Puis, tout redevint noir.

Lentement, presque imperceptiblement, il commença à retrouver certaines sensations dans son corps engourdi. Des picotements électriques parcouraient ses membres, comme des fourmillements douloureux qui lui rappelaient qu'il était encore en vie. Il essaya de bouger, de tendre la main vers la lumière qui filtrait à travers ses paupières closes, mais il se sentait comme pris au piège, incapable de se libérer de ses liens invisibles.

Et puis, soudain, il entendit les voix familières de Eddie et sa mère à côté de lui, comme un phare dans la tempête qui le guidait hors des ténèbres. Les mots se faisaient plus clairs, plus distincts, et Buck sentit une bouffée d'émotion le submerger alors qu'il réalisait qu'il n'était pas seul, qu'il avait des gens qui l'aimaient et qui veillaient sur lui.

Quelqu'un semblait même allongé contre lui le serrant fort dans ses bras comme pour le protéger du monde.

Eddie.

Buck sentait à présent la canule nasale sur son visage qui l'empêchait de sentir l'odeur de son mari. Il voulait la retirer mais ses bras semblaient encore trop engourdis. Néanmoins, ses pensées devenaient de plus en plus claires, signe que ce n'était pas son premier réveil.

Son corps refusant d'obéir, il se concentra sur ses sens.

La vue et l'odorat lui était interdit pour le moment et il préférait ne pas se concentrer sur le goût pâteux sur sa langue. Il pouvait sentir la chaleur d'Eddie contre son corps et c'était agréable.

Il tendit l'oreille pour essayer de comprendre ce qu'ils disaient.

– Je suis désolé, entendit-il murmurer son mari, sa voix éraillée par les larmes. Je suis désolé de t'avoir caché notre mariage. Ça s'est passé si vite, et il voulait te l'annoncer lui-même.

9-1-1 - Cher Buck (AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant