Écrire, c'est hurler en silence
Les larmes sont au cœur ce que l'encre est à la plume : un lien entre ce que je ressens et ce que j'exprime.
Que se soit le bonheur, le malheur, la joie ou l'amertume.
Les mots sont à la plume ce que les sentiments so...
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Pour les personnes qui vivent avec un trouble de la personnalité limite, l’hypersensibilité quotidienne est très intense et épuisante. Des montagnes russes de sentiments se succèdent, sans laisser de place à une neutralité émotionnelle. Tout est toujours ressenti avec vivacité, tant pour les pensées positives que négatives. La simple gêne est plutôt vécue comme de la honte extrême, la tristesse comme du désespoir, la joie comme de l’euphorie, l’irritation comme de la rage. Toutes ces émotions sont si puissantes, qu’elles créent beaucoup d’anxiété et de culpabilité. Ces personnes se dévalorisent très facilement et leurs visions d’elles-mêmes peuvent devenir péjoratives avec rapidité. Les troubles anxieux et les dépressions sont fréquents, en plus des autres symptômes paralysants qu’elles vivent. C’est très éprouvant d’avoir cette constante peur que tout bascule en quelques instants, sans être en mesure de contrôler ses réactions aux événements. Osciller entre des extrêmes comme la déprime, l’anxiété, l’euphorie, le désespoir, la honte, ou la colère n’est pas du tout évident. Un sentiment de vide survient aussi souvent, comme une absence totale d’émotions, d’envies et de connexions avec soi-même et autrui. Entre les périodes d’hypersensibilité et de vide, les journées d’une personne touchée par un trouble de la personnalité limite sont vraiment exigeantes, physiquement et mentalement. La peur de l’abandon, qui affecte avec intensité ces personnes, peut créer des émotions horribles et augmenter considérablement tout ce qu’elles pensent et ressentent. Parfois, avec ce trop plein de sentiments vifs qui les frappe subitement, elles connaissent un état de dissociation. Cet état survient parce que les ressentis sont trop souffrants et puissants. Ils deviennent donc intolérables. La dissociation peut prendre différente formes, et au final, elle devient une autre source de dévalorisation pour ces personnes. Dans notre société, elles sont dépeintes avec tant de préjugés et de psychophobie, qu’elles en viennent à croire fermement toutes ces choses ignobles à leur sujet. Une forte incompréhension de leurs conditions gravite autour d’elle et les isole davantage, ce qui ne fait que nuire à leur santé et leur bien-être. Il est primordial de ne jamais juger les émotions des personnes qui vivent avec un trouble de la personnalité limite. Expérimenter à chaque jour des sentiments et symptômes forts comme elles le font demande énormément d’énergie. Elles font preuve d’une résilience et d’une force hors du commun. Elles n’en sont généralement pas conscientes, malheureusement, puisqu’elles ne connaissent que les conséquences de cette psychophobie systémique qui leur impose de mauvaises idées d’elles-mêmes. Les personnes touchées par un trouble de la personnalité limite ne sont pas mauvaises et dangereuses. Leurs émotions sont valables et elles ne méritent pas d’être stigmatisées et pointées du doigt. Elles méritent d’être écoutées, supportées, entourées, aimées et comprises. Jamais d’être violentées, isolées, dénigrées, jugées, stéréotypées et abandonnées...
