hell's paradise

En mai fait

Vous venez de lire le début de ce qui devrait être une ode au mois de mai.
Sauf que ! Mes hémisphères contrariés et contrariants viennent de se prendre les neurones dans ses trois mots et en ont fait un m’effet, pour l’un et un mets fait, pour l’autre. Tout ça pour vous dire que l’ode au mois de mai à du plomb dans l’aile au bout de trois mots.
Inspiration, expiration, concentration, j’y retourne.
En effet, avant de parler de mai si j’évacuais ce qui m’a titillé en avril ?
Mon hémisphère droit sagement m’invite à évacuer les titillements pour démarrer d’un bon pied le mois de mai. Le gauche soupire comprenant que je suis sur la pente savonneuse des mots glissants. Les deux, en cœur, m’invitent à regarder l’heure.
Ils ont raison, trois heures du mat’. Je vais arrêter de tourner autour du pot, je me lance !
Hier, « les souvenirs à la mode Facebook » ont fait réapparaitre deux commentaires qui m’ont, à nouveau, esgratigné le nerf optique. L’un parlait d’une histoire de sensualité carrée. L’autre indiquait que « L'amour comme tout le reste est assujetti à la physionomie hormonale ».
Pourquoi, aujourd’hui revenir sur ces deux commentaires alors qu’il doit y en avoir des centaines par mois. La réponse est simple : en mai, fait ce qu’il te plait. De plus, ce couillon de Morphée étant aux abonnés absents, faut bien que je m’occupe.
J’ai dans ma main droite un rubik's cube et je dois bien reconnaitre qu’il n’a aucune sensualité et carré, il l’est. Qu’est-ce donc que la sensualité carrée ? Là, je pense avoir trouvé une énigme digne de la quadrature du cercle. Quadrature du cercle qui trois millénaires plus tard n’a toujours pas trouvé de solutions. N’ayant pas autant de temps pour trouver le sens de cette sensualité carrée, j’ai imaginé une approche différente.
Monsieur Rond était amoureux de madame Carré. Monsieur Rond roulait sa bosse vers sa dulcinée espérant que ses rondeurs éveillent en elle un désir tel qu’il puisse se frotter à ses douze arêtes et la voir rougir de ses six côtés. Peine perdue, monsieur Rond se retrouva solitaire sur un jeu du même nom quand madame Carré lui balança du haut de ses huit sommets « Vous n’avez rien compris, j’ai une sensualité carrée qui est assujettie à ma physionomie hormonale. »
— Tu vas bien ?
— Très et toi ?
— Je suis un sensuel félin, tout va bien. Par contre, je me demande comment tu vas écrire la suite.
Physionomie ou physiologie hormonale ? L’humain commentant aurait-il bafouillé du correcteur ?
D’accord les hormones sont nos amies ou pas.
Note à moi-même : arrêtes avec les « ou pas » c’est fatiguant. Développe !
Mon hémisphère droit se prend pour Arletty « hormonal, hormonal est-ce que j’ai une tête d’hormonal ?!? »
Merci Arletty ! C’est là que ça m’a gratouillé !
Si l’amour est uniquement une histoire hormonale, quid des femmes ménopausées ? Est-ce dire que nous ne sommes plus désirables par absence de progestérone d’œstrogènes ? L’évolution de l’humain bloquerait-elle toujours sur des histoires de reproduction ou autrement dit : tes capables d’avoir des enfants tu es désirable.
Mon hémisphère gauche me dessine un carré et écrit à l’intérieur : sensualité + rondeur des formes + cycle = reproduction.
Le droit se révolte « bougre de néandertalien ! Des mots pour se rencontrer, pour changer de vie, dernier espoir de printemps, hiver, été, le mois d'août on s'en fout ♫ C’est ça la vie, la danse de l’amour, la sensualité à fleur de peau et de mots.
Le gauche trépigne « rêveur sans consistance ! la réalité est que les hommes dès qu’ils sont en âge de se reproduire pensent comme ça et tu n’y peux rien changer et c’est ainsi que l’espèce humaine peut continuer à prospérer. »
Le droit soupire « Avec des hémisphères comme toi, c’est certain, rien ne change et les mots sont creux. Sensualité veut dire signe extérieur indiquant que j’ai envie de baiser. Courbe signifie un cul rond, des seins à la bonne taille, mais pas trop et surtout pas trop de gras c’est vulgaire. Physionomie hormonale renverrait à l’idée qu’un humain est capable de détecter quand une femelle est féconde. Pauvre hémisphère gauche, je ne peux pas dire que tu as un esprit de primate, c’est pire t’es bouffi de certitudes archaïques à la grand-papa ! Tu n’as rien compris ! Je parle d’amour pas de reproduction humaine. Puisque c’est ça, je vais manger un carré de chocolat. »
Le gauche s’indigne « comme ça ! tu vas manger du chocolat et moi, je fais quoi ? »
— Là, t’es dans la panade. T’as dit des gros-mots donc t’as des verbes à conjuguer et t’as pas de chute ?
Il était une fois, un petit con d’K., voyant que monsieur Rond s’ennuyait ferme sur son jeu de solitaire, le poussa de sa patte droite, vers madame Carré et leur murmura « En mai, faites ce qu’il vous plait. »