9 septembre.
C'est le moment idéal pour exécuter mon plan. Je souris à l’idée d’énerver et rendre fou ce bel italien. L’appartement est vide à part nous deux. Il est dans sa chambre, la porte fermée. Comme toujours. Je me demande ce qu’il peut faire pendant des heures sans un bruit. Peut-être écoute-il avec des écouteurs de la musique ou même des tutos sur comment être mystérieux et sexy ?
Lily-Rose est partie batifoler avec son mec et Jimmy s’est trouvé des potes aussi geek et pâlichons que lui. J’ai donc la possibilité de pousser Falco dans ses retranchements.
Ça m'énerve un peu et égratigne mon égo qu’il ne réagisse pas à mes tenues de soirées ni à mes approches. À chaque sortie, il laisse glisser son regard sur mon corps. Je le sais, je le sens. Le sang coule plus vite dans mes veines et des frissons dévalent à chaque fois ma colonne vertébrale. Malgré cet instant torride pour moi, il ne me fait aucun compliment. Je veux qu’il réponde à mes provocations. Il pourrait même critiquer la surface de plus en plus petite de mes robes, tant qu’il fasse quelque chose qui prouverait que j’ai un impact sur lui.Je suis installée dans le canapé avec une tasse de thé, à ourdir des plans de séduction quand Falco ouvre la porte de sa chambre, me passe devant sans dire un mot et entre dans la salle de bain. Il joue avec le caractère impétueux de mes ancêtres russes. Je ne demande pas qu’il rampe à mes pieds, mais son attitude froide est presque insultante. Tendant l’oreille, j’essaie de deviner ses gestes.
L’eau coule, c’est la douche.
Nous avons instauré un planning pour utiliser la salle de bains et Falco vient de faire une croix sur ce beau programme. Donc, pourquoi n’en ferais-je pas autant ? Il fait chaud pour une journée de septembre, le besoin de me rafraîchir surgit dans mon esprit.Sans écouter la petite voix de ma conscience qui crie que je ne devrais pas y aller, je me précipite vers ma chambre et me déshabille. Je m’entoure d’une serviette de bain et la serre fort sur ma poitrine. Rejetant ma queue de cheval derrière mon épaule, j’ouvre la porte tout en prenant un air innocent.
— Irina ! Qu’est ce que tu fous ?
Falco est devant la vasque de l’évier, une main frottant le début naissant de sa barbe, uniquement en boxer. Des gouttes d’eau glissent entre ses pectoraux poussées par la gravité. Mon regard s’égare à leur suite. Ce mec est musclé, sans un gramme de graisse. Il ne fait pas que s'entretenir à la salle, son physique démontre qu’il a une véritable routine de professionnel.
— Je t’ai posé une question ! Mes yeux sont plus hauts !
— Je vais prendre une douche, il fait tellement chaud aujourd'hui.
Je pose une main sur ma hanche et me tortille en lui faisant les yeux doux. Je ne suis et ne serai jamais timide. Même s'il râle, il ne peut pas ne pas remarquer que je ne suis qu’à un vêtement de la nudité.
— J’occupe la salle de bain, je n’ai pas fini, reviens dans dix minutes.
Il se retourne vers le miroir comme si la discussion était terminée et que j’allais lui obéir comme une gentille fille. C’est mal me connaître.
— C’est mon créneau d’utilisation, tu es celui qui ne devrait pas être ici, je réplique en passant derrière lui.
Je le frôle de façon délibérée et souris à son reflet. Je me mords l’intérieur de la joue pour ne pas rire de son expression choquée. Et oui, je suis tétue.
J’entre et sursaute par la différence de température en posant mon pied nu dans le bac.— Tu peux la pendre ? je demande en lançant ma serviette à la tête de mon colocataire.
Il la rattrape avant qu’elle n’atteigne sa tête et ne peut donc pas me voir nue. La porte de la douche glisse sans bruit et se referme sur moi. L’odeur de son savon imprègne encore cet espace clos. C’est masculin, riche et rassurant. Et sexy, surtout sexy. Je jette un œil par-dessus la partie semi-opaque du verre de la paroi et remarque que Falco n’a pas bougé. Son rasoir et sa mousse restent abandonnés sur l'évier. Il tient la porcelaine à deux mains et la serre à se faire blanchir les phalanges. Mes manigances commencent à porter leurs fruits.
— Je t’autorise à continuer si tu le désires, je ne suis pas égoïste. On partage l’appartement, la salle de bains aussi.
— Trop aimable de ta part, me répond-il sarcastique.
J’ouvre le robinet et commence à me laver, lentement. Mes yeux croisent ceux de mon italien et se fixent sur leur couleur sombre. J’oublie mes objectifs de séduction, je ne veux que sentir ses mains sur mon corps. Je suis prise à mon propre piège car je suis attirée par lui. Je ne peux pas le nier même si lui résiste, je ne vais pas lui cacher mes envies pour autant.
Parce qu’une paroi nous sépare, mes mains prennent le relais d’elles-même. C’est comme s'il pouvait les commander à distance. Ou que se posent ses iris, mes doigts prennent le relais. Je passe de la mousse sur mes seins, les malaxe, les caresse. Mon sang coule plus vite, mon souffle accèlère au même rythme. Mes mamelons deviennent durs et plus sensibles que jamais. Falco ne peut rien voir, il ne peut que deviner mes mouvements derrière le flou du verre. Il ne bouge pas, il reste tendu à me fixer de façon de plus en plus intense.
Viens me rejoindre, je pense en gémissant mon plaisir. Le message ne l’atteint pas ou alors il résiste. Si c’est le cas, il est fort.
L’eau chaude détend mes muscles et imbibe mes cheveux. Lentement je soulève le bras, laissant les gouttes suivre le galbe de ma silhouette et je détache les mèches emmêlées. Les yeux mi-clos, je les malaxe avec le shampoing. La mousse se répand, glisse sur mes épaules, ma poitrine et se dilue sur mes hanches. Chaque bulle qui recouvre ma peau est scrutée par Falco. Il a complètement oublié pourquoi il est resté. Notre connexion ne pourrait être plus intense, sauf s’il était dans la douche avec moi. La paroi qui nous sépare n’est plus qu'un obstacle à nos désirs.
Je glisse les doigts plus bas, je soupire. Malgré l'eau chaude qui coule sur mes épaules et réchauffe mon corps, des frissons d’extase se propagent partout. J'imagine que c’est lui qui me touche. Mes lèvres se séparent sur un soupir. Mon clitoris pulse de désir. Falco se rapproche, plaque sa main et son front contre le verre.— Plus vite, Belleza (* beauté), m’ordonne-t-il.
Sa voix basse est comme un coup de fouet sur mes fantasmes. Je ne peux pas lui désobéir. Mes genoux plient, mon souffle se bloque. Je me retiens de tomber en alignant ma paume sur la sienne, telle un reflet dans un miroir. Le rythme de mes caresses sur mon clitoris accélère, Falco serre la mâchoire, je gémis mon plaisir. Mes paupières se ferment malgré moi. Mon italien tend la main vers la poignée de la porte vitrée.
Oui, viens !
Mais juste quand je pense qu’il va me rejoindre, qu’il va terminer ce que j’ai commencé seule, il jure dans sa langue natale et me tourne le dos.
Merde ! Il se barre. Je suis trop loin pour m’arrêter. Je laisse le plaisir m’envahir en mordant mon poignet. Il est hors de question qu’il entende que je crie son nom alors qu’il m’a abandonnée.
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Le Protecteur
RomanceHistoire co-ecrite avec Maloria Cassis (@maloria67) Jusqu'ici, Irina a toujours vécu entourée et surprotégée par le clan dont son père est le chef. Ce dernier est à la tête de la mafia russe qui sévit à Milwaukee. Alors qu'elle s'apprête à étudier à...