9 septembre.
La porte claque si fort que les murs de l'appartement tremblent. Irina est une bombe à retardement. Je savais que j’aurais dû la recadrer dès qu’elle a commencé à flirter, mais j’avoue y avoir pris goût. Et sans même l’avoir senti venir, son charme a opéré. Ses sourires m'amusaient, ses allusions me titillaient et ses légers rapprochements physiques me chauffaient. Je n’avais pas envie de m’en priver. Et j’en subis les conséquences maintenant. Ce n’est qu’au prix d’un gros effort que je suis parvenu à tourner les talons. Je me voyais déjà entrer sous la douche avec elle pour terminer ce qu’elle avait commencé en solitaire, rien que pour mon plaisir des yeux. Mon cerveau a su in extremis prendre le dessus sur l’envie urgente qu’elle a fait naître en moi.
J’attrape mon blouson et mon arme avant de quitter les lieux. Irina serait bien capable de sortir à poil de la salle de bains et de s’allonger sur mon lit pour tester une dernière fois ma volonté. Et je crois que dans cette situation, je ne répondrais plus de rien.
Une fois dehors, je hèle un taxi et lui indique l’adresse de l’immeuble squatté par le cartel mexicain. J’espère pour Irina qu’elle va rester à l’appart’ parce que si je dois changer de programme par sa faute, je vais péter un plomb. Ce qui n’est jamais de bon augure avec moi.
Mon téléphone se met à vibrer alors que j’effectue un exercice de respiration, inculqué par Valentina, pour me calmer les nerfs.— Quoi ? grogné-je à mon interlocuteur.
— C’est comme ça que tu accueilles ta cheffe de clan ? me taquine Francesca.
— Future cheffe de clan, à moins que tu m’appelles parce qu’il y a un problème avec papa, ce qui est impossible parce que tu ne me ferais pas chier avec tes conneries dans ce cas.
— Oulah, mais qu’est-ce qui t’arrives ? C’est l’air du New Jersey qui rend encore plus irascible qu’avant ? Je n’aurais pas cru ça possible.
— Tu me passais un coup de fil juste pour le plaisir de me faire chier ou tu avais quelque chose à me dire ?
— C’est à propos de la note à ton devoir.
— Vois ça avec ton mari, c’est lui le responsable.
— Justement, il a fait appel à une major de promotion. Impossible qu’elle se soit foirée.
— Pourtant, le B- sur ma copie prétend le contraire.
— Est-ce que le prof’ a mis des remarques pour justifier sa note ?
— Faudrait que je vérifie.
— Tu peux le faire maintenant ?
— Non, je suis sorti.
— Irina est en vadrouille ?
— Non, soufflé-je en repensant aux derniers événements.
— Y’a un problème dont tu voudrais me parler ? me demande ma sœur aînée, devinant que je cache quelque chose.
J’hésite à lui faire part des agissements de celle que je dois surveiller et protéger. Après tout, c’est une nana. Elle saura peut-être me donner un conseil avisé pour éconduire Irina sans trop la vexer.
— Elle me drague.
— Qui ça ?
— Irina, précisé-je agacé d’avoir à le faire.
Je l’entends émettre une sorte de grincement dans le combiné.
— Surtout tu ne fais rien.
— Sans déconner ? Je commençais à me dire que le père Yourenev comprendrait que j’ai été contraint à une garde rapprochée.
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Le Protecteur
RomanceHistoire co-ecrite avec Maloria Cassis (@maloria67) Jusqu'ici, Irina a toujours vécu entourée et surprotégée par le clan dont son père est le chef. Ce dernier est à la tête de la mafia russe qui sévit à Milwaukee. Alors qu'elle s'apprête à étudier à...