RENEWAL [TERMINÉ]

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟎 | 𝐋𝐀𝐄̈𝐒𝐀

601 Clark Avenue, St-Louis, Missouri,
10:36 pm

No, I can't stop

The Chainsmokers feat. Halsey - Closer

*

– Vous avez fait quoi ? s'étrangle Castille.

Je rigole nerveusement, aspirant ma boisson, mon pied battant la cadence de Starships de Nicki Minaj passant à travers les hauts-parleurs de la boîte dans laquelle nous sommes retrouvées, prétendument pour décompresser de la semaine d'interro que nous venons de subir, officieusement, elles me torturent depuis trente minutes afin que je leur avoue ce qui s'est passé entre Teddy et moi en empêchant de danser.

– Ils ont fait l'amour, Cast', respire, c'est pas encore la fin du monde, ironise Jade en roulant ses yeux verts avec un sourire sur les lèvres.

– Tu étais d'accord ? s'inquiète-t-elle. Il s'est protégé, au moins ?

J'opine en lui lançant un regard rassurant. Connaissant à présent son histoire et donc la légitimité de ses questions, je serre tendrement sa main au-dessus de la table. Elle se calme un peu et se rassoit ensuite contre la banquette, la main d'Angelika posée sur son épaule.

– Et alors ? s'intéresse Jade en aspirant une gorgée de son cocktail.

Je sens mes joues me brûler alors que la brune repose son mojito sur la table que nous occupons sans me quitter du regard.

– Allez ! On va pas le voir, nous, de toute façon ! Tu peux nous dire, promis on ne gloussera pas à chaque fois qu'on le verra au lycée, m'encourage Jade en me tendant son petit doigt.

J'y accroche le mien, avant de leur raconter le plus grossièrement possible la scène. Il subsiste des détails à garder entre le blond et moi. Rien que d'y repenser, une nuée de frissons parcourt ma peau. Ses baisers.

– Il est super gentil, observe Castille lorsque j'achève.

– C'est la moindre des choses, avise l'allemande en hurlant afin de couvrir les bruits de la boîte.

Rebecca, qui a accepté à contrecœur cette sortie féminine en plein cœur de St-Louis, fait malencontreusement tinter ses bagues argentées contre son verre de sa Tequila Sunrise avant d'incliner sa tête, ses boucles suivant son mouvement.

– Perso, je dis que tant que tout le monde était d'accord, tout est bien censé se dérouler.

Nous trinquons à ses paroles. Je réponds distraitement à un message de ma partenaire assignée en anatomie, les lèvres enroulées autour de la paille en plastique, avant d'éclater de rire en apercevant des visages emplis d'espoir de mes amies. Verrouillant mon téléphone, je leur adresse un sourire contrit, m'apprêtant à répliquer lorsque les premières notes d'une chanson d'Ariana Grande résonne.

– Et ensuite ? me demande Jade, ignorant le cri surexcité que pousse Castille.

La brune m'arrache un sourire fugace. Je me lève, attrape la main de la française et la traîne jusqu'à la piste de danse sans en être empêchée par mes amies qui nous rejoignent peu après. Sur la piste, nous nous détachons grandement des autres filles : toutes en baskets, avec une jupe à sequins et un simple t-shirt, tandis qu'elles abordent des talons et des décolletés infinis.

Nous dansons, les mains levées vers le ciel, vibrant au rythme de la musique. Plusieurs passent Shakira, Britney Spears nous font hurler les paroles au fur et à mesure. Divers fois, je m'accoude au bar et commande cinq verres d'eau qui sont aussi avalés, mais parfois des shooters. Nous compétons contre des jeunes de notre âge, les gagnant les uns après les autres.