MOON [BL]

03

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_ mon chéri, lève toi s'il te plaît.

J'ouvre mes yeux après avoir senti quelques secousses. Ma mère, au dessus de moi, me fait signe de sortir en silence. Mon regard se tourne vers Haan qui dort profondément. Une fois debout, je rejoins le salon malgré mon air endormi.

_ tu aurais pu te rhabiller chou.

Je m'apprêtais a parler à ma mère -qui n'est d'ailleurs plus présente- mais mon regard se détourne vers la personne qui vient de parler.

_ tu n'apprécie pas la vue ?

Aoi sourit et viens me faire un câlin auquel je réponds chaleureusement. Depuis l'autre jour, nous n'avons pas réellement terminer notre discussion a cause de ma copine. Je me doutais qu'elle allait se rendre ici ce week-end, même si j'aurai aimé aller la voir plus tôt.

_ je te sers quelque chose ?

_ du coca s'il te plaît.

_ ok, je vais dans la cuisine tandis qu'elle suit mes pas, alors ça dit quoi ?

_ on va reprendre les cours de soutien.

Je la regarde blasé alors qu'elle sautille presque. J'aimais bien donner des cours a des gosses de riche en difficultés, mais le simple fait qu'ils soient très souvent impolis me passent par les pores.

_ fait au moins semblant d'être heureux, dit elle en riant

_ pourquoi faire, je lui tends le verre qu'elle saisit, je vais encore me coltiner deux élèves aux bras.

_ des élèves de seconde cette fois, et puis, je m'asseois sur le comptoir. Ce n'est pas de notre faute si t'es intelligent.

Son ton ironique a pour don de me faire sourire. Elle parle de mon intelligence alors qu'elle est comme moi. Aoi et moi avons été dans la même classe depuis le collège, on peut dire que ce n'était pas vraiment l'amour fou vu qu'on arrêtait pas d'être premiers ex-aequo dans chaque niveau. Heureusement qu'en troisième, on nous a séparé et c'est peut-être de là qu'est partie notre folle amitié. Puis ensuite il y'a eu Kyung en seconde A avec elle et Felicia en seconde B avec Haan. Moi, j'étais restée en D.

_ tu as la liste ?

_ non elle sort demain. J'ai trois gosses cette année.

_ ce n'est pas juste.

_ ah si mon chou, plus d'argent que toi pour une fois.

Je fais mine d'être vexé et elle éclate de rire devant mon faux air. On discute un peu avant d'entrer dans le sujet qui fâche.

_ c'est comment avec Kyung ?

Elle se mord la lèvre inférieure puis passe sa main dans ses cheveux, c'est une mimique que j'ai remarqué chez elle quand elle est très nerveuse.

_ j'ai fouillé son téléphone...

Je croise les bras et fronce les sourcils, sentant que cette discussion n'allait pas me plaire.

_ on avait dit quoi sur les téléphones ?

_ je sais...je...mais j'ai paniqué et-

Je souffle.

_ et donc ?

_ j'ai fouillé son téléphone et j'ai découvert une de ses discussions avec son ex, en fait c'est juste là que j'ai regardé.

_ sa meilleure amie. Dis-je catégoriquement.

_ mais c'est aussi son ex.

_ ce n'est qu'un détail Aoi, il est avec toi maintenant.

_ Misul...

_ vas y je t'écoute.

Elle dépose le verre et se pose sur la chaise en face de moi. On la croirait en plein rendez-vous thérapeutique.

_ j'ai lu leur conversation. Il lui disait qu'il commençait a avoir marre de moi, qu'il m'aime mais il n'a plus envie de la relation, que je le prive de sa liberté, il ne peut plus sortir tranquille avec ses potes parceque je viens tout le temps le voir, que je fesais des crises de jalousie de merde, ça le saoulait, que bientôt il allait me demander une pause, me raconte-t-elle les yeux larmoyants.

_ qu'est-ce que toi tu penses de tout cela ?

_ j'en sais rien. Ses larmes dévalent ses joues et son visage trahit la peur qu'elle ressent, cela me fend le cœur.
Je l'aime vraiment, je ne savais pas qu'il n'était pas heureux, il ne me parle pas vraiment et...j'en sais rien Misul.

_ es-ce que tu l'écoutes quand il essaie de te parler ?

Son silence me fait comprendre que j'ai raison. Je la connais bien, elle a tendance a s'emporter facilement quand quelque chose la contrarie et ce n'est pas vraiment une bonne chose. Ce n'est pas parce que c'est mon amie que je vais la défendre aussi même si je reconnais que Kyung est en tord.

_ viens là, elle s'approche et je la prends dans mes bras. Ecoute tu n'aurais pas dû fouiller dans son téléphone, ça fait deux ans que vous êtes ensemble, je me dis que c'est normal que tu penses directement a la tromperie et je ne t'en veux pas trop pour ça mais en vrai, il faut savoir communiquer... il faut que tu lui parles de tout ce que tu ressens, laisse cette histoire de premier pas ce sont des conneries.

Je l'entends renifler dans mon cou, ce qui me signale qu'elle continue de pleurer.

_ regarde moi. hé lève la tête, t'es vraiment moche c'est pas possible.

_ t'es qu'un c*nnard, dit elle entre deux rires.

Elle me donne un coup au torse en continuant de rire et je lui fais un bisou au front avant d'essuyer ses larmes.

_ allons dans ma chambre, on va réveillé ce gros dormeur.

_ Haan est ici ? Aujourd'hui n'est pas le jour de son rendez-vous ?

_ il est quelle heure ?

Elle fait sortir son téléphone de sa poche et me montre l'heure. Il n'est pas encore en retard.

_ ça va, il reste du temps.

On rejoint ma chambre et Haan pousse un grand râle quand Aoi se jette sur lui avec toute sa force. Les voilà en train de se battre comme des gosses. Je ne peux m'empêcher de rire devant leur air enfantin puis me met a la recherche de mon téléphone.

_ Tu cherches ton tél ?

_ Ouais.

_ tiens, il sonnait ça me cassait les cou*lles donc j'ai claqué la sonnerie.

Je prends mon téléphone et le démarre en constatant que l'autre l'avait complètement éteint.

_ Ton language.

_ Lâche moi Aoi, je t'emmerde.

_ lève toi il est déjà vingt heures.

Et comme si cette phrase avait suffit a réveillé son esprit, il se met direct debout en criant.

_ oh sh*t, dit il en courant presque vers la douche.

_ ton langage ! Le reprend la brune en rigolant.

Plusieurs messages apparaissent sur mon écran dont deux qui attirent particulièrement mon attention.

_ je t'emmerde ! Crie Haan depuis la salle de bain.

| +82 *** ***
   >Je te hais tellement.
   >En vrai de vrai, tu m'insupportes a un tel point.

Je fronce les sourcils et ignore les messages. Après tout, recevoir de la haine ce n'est pas nouveau.

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