Chapitre 21: Riv

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Je suis déjà exaspéré alors que j'ai à peine posé un pied sur le campus. J'ai garé ma moto sur le parking des employés tout près de deux voitures de police dont les officiers sont déjà en place dans les couloirs de la fac. La pause déjeuner ne laisse que peu de place à la discrétion et beaucoup d'élèves chuchotent entre eux pour essayer de comprendre ce qui peut bien amener la police ici.

O'Brian m'attend un peu plus loin sur le sentier arboré qui mène jusqu'au bâtiment principal et je hoche la tête dans sa direction pour le saluer:



-Je ne savais pas que tu serais sur place, il dit.



-Des trucs à faire dans le coin, je répond.



-T'avais raison. On a déjà deux casiers bien garnis et on s'apprête à arrêter leurs propriétaires.



J'acquiesce en silence tandis qu'il continue :



-Tu t'es enfin décidé à bosser en équipe ?



-Tout doux O'Brian, on va pas se passer la bague au doigt, je le coupe.



-Je me demandais ce qui avais bien pu t'obliger à m'appeler pour ce coup de filet. Disons que c'est pas vraiment dans tes habitudes de la jouer comme ça.



En vérité, je n'en avais pas besoin mais je veux que la Dame de Pique comprenne à nouveau que nous ne la laisserons pas s'installer ici. Et bien sûr avec l'ultimatum de Taylor j'ai pas vraiment pu m'en charger ici. Je tiens quand même à ce que le ménage soit fait alors O'Brian était tout indiqué. Il ne pourra pas dire que je fais tout à fait cavalier seul comme ça.



-Arrêter des étudiants c'est pas vraiment mon truc.



-Ouais. Tu sais on entends des rumeurs. Ouais même nous ! Tu t'es quand même approché trop près. Je comprends pas ce qui t'oblige à faire ça tout seul.



Je ne pensais pas que l'information remonterait si vite même si il n'était pas difficile de comprendre que l'intérêt que j'ai éveillé chez la Dame de Pique allait devenir plus que de simples soupçons.



-On n'est pas du même côté toi et moi, je lui rappelle.



-Je pourrais te citer pour ce coup-là aussi.



Je lève les yeux au ciel pour lui signifier que j'en ai rien à foutre et allonge le pas pour essayer de le planter là.


-J'ai su qu'elle était revenue ?


Et si lui le sait alors la ville entière est au courant. Les fédéraux sont pas vraiment les premiers en matière d'informations.



-Qui ? Je feins de ne pas comprendre.



-Laisses-tomber, dit-il pour battre en retraite et je me concentre sur ma propre venue.



Lorsque j'arrive, son amphithéâtre est plongé dans le noir. Elle n'est certainement pas revenu de sa pause non plus. Je m'installe le plus haut possible pour pouvoir dominer toute la pièce. D'ici j'ai tout le loisir de la voir arriver une vingtaine de minutes plus tard. Elle ne m'a pas vu et dépose ses sacs et son ordinateur qu'elle ouvre pour regarder je ne sais quoi. Ses sourcils se fronce un instant et bordel il faut que j'arrête de penser à quel effet ça me fait. Ça me faisait.

Elle ouvre quelques dossiers, fouille dans une liasse de feuilles et je penche la tête pour essayer de distinguer l'air qu'elle arbore. Je sais que je ne devrais pas le faire mais ça fait trois ans et la curiosité l'emporte. Elle porte une jupe moulante qu'elle remonte sur ses cuisses pour monter sur l'escabeau qui lui permet d'atteindre le haut du tableau dont le néon semble lui donner du fil à retordre. Elle n'a quand même pas mis ça pour rouler à moto. Je peine à renflouer les images qui me viennent. Je déglutis et mes sens s'échauffent. Ouais. Il va vraiment falloir que je règle mon soucis de libido et rapidement.

My Darkest Confessions (2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant