Chapitre 2

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Note de l'auteure : Les chapitres qui vont suivre vont probablement vous révolter sur certains points. Je vous demande d'être polis et respectueux dans les commentaires. Pour ceux qui ont déjà lu ce tome-ci sur Wattpad, à l'époque, merci de ne pas spoiler.

Trois ans et trois mois plus tard...

Je papillonne des yeux, aveuglée par les rayons du soleil qui percent les voilages suspendus aux fenêtres de mon salon. Éblouie, ma vision peine à s'accommoder, et bientôt, un autre désagrément me tire une grimace. Une douleur dans ma nuque irradie le long de mon dos. Mes membres sont engourdis. Je roule sur le canapé, m'étire avec allégresse et distingue Lexie entre mes paupières plissées. Elle est étendue sur le second canapé, positionné face au mien. Elle ronfle, comme chaque nuit qui suit une consommation excessive d'alcool. Ce n'est pas agréable à l'oreille, cependant, le bruit qu'elle émet a quelque chose d'apaisant. De rassurant. Il n'y a pas si longtemps, nous parlions à voix basse, nous nous déplacions sur la pointe des pieds et nous regardions en permanence par-dessus notre épaule, les sens en alerte. Nous avions peur. Aujourd'hui, tout est différent. Nous pouvons nous permettre de ronfler bruyamment sans craindre d'être repérées.

J'observe mon amie et, l'esprit embrumé par le sommeil, je m'autorise à articuler silencieusement sa véritable identité.

Charlie Meyer.

Je savoure chaque syllabe qui roule sur ma langue. Elles ont le goût du passé. Puis je détourne le regard avec une certaine frustration et le rive au plafond. Pourquoi parviens-je à prononcer son nom de naissance, alors que le mien refuse de franchir la barrière de mes lèvres ?

Charlie, tout comme moi, joue un personnage depuis plusieurs années maintenant. Elle affirme à qui pose la question qu'elle a quitté sa maison familiale du Connecticut dans l'intention d'emménager avec son petit ami, ici, à Hamilton, au Canada. Elle attise la compassion quand elle annonce s'être fait jeter du jour au lendemain par cet homme qu'elle aimait tant. Quel soulagement pour elle que je lui aie tendu la main ! Je passe pour une bonne samaritaine offrant le gîte à une inconnue croisée dans la rue qui, au fil des mois, devient une amie. Je récolte les lauriers d'un acte qui n'est que pure invention, basé sur tout un tas de mensonges. Seul Carter a le mérite d'avoir proposé son aide à Charlie. Quand nous avons été informés que les BloodBro avaient mis le cap sur Ann Arbor, il est allé la trouver sur le campus et lui a offert une nouvelle identité ainsi qu'un logement, afin de la mettre en sécurité. Les Devil's Sons, sa famille, couraient un grave danger. Pourtant, il a pris le temps de porter secours à une âme solitaire qui n'avait pas les ressources nécessaires pour se protéger contre les hommes qui ont manipulé le chef de la police, son père. Puis il nous a réunies, Charlie et moi, afin que nous traversions cette épreuve ensemble.

Je pousse un profond soupir, affectée de ne pas pouvoir crier sur tous les toits quel genre de grand homme est mon père adoptif, et me redresse. Je pose les pieds à terre.

Troy, Logan et Parker dorment à même le sol, sur le tapis beige, emmitouflés dans des couvertures. Quelques bouteilles d'alcool vides reposent non loin d'eux et témoignent de la soirée alcoolisée à laquelle nous avons participé. Nous nous sommes sacrément bien amusés. Un sourire éclôt sur mes lèvres au souvenir de cet agréable moment festif.

Ledit sourire s'évanouit, et je me sens blêmir, quand l'écran de mon téléphone s'illumine. J'ai loupé plusieurs appels de Noah, qui m'envoie à présent un message incendiaire.

[Je vais t'étriper si les garçons et toi
ne rappliquez pas aussitôt !]

Je prends connaissance de l'heure et mes yeux s'arrondissent. Nous aurions dû passer au hangar il y a une bonne trentaine de minutes. Noah va nous tuer. Les Omni Gold vont nous tuer. Leur client va nous tuer. Puis Noah nous tuera. Encore.

The Devil's Sons Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant