IV

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Puis le tableau changea; une nature pleine de vie s'épanouit à ses regards; les luxuriantes vallées de la Géorgie se déroulèrent au loin comme un magique tapis. Terre heureuse et florissante!... Les silhouettes des ruines, les ruisseaux à l'eau rapide et murmurante et au fond parsemé de cailloux aux mille couleurs; les buissons de roses sur lesquels les rossignols à la voix douce, chantent plaintivement la beauté que rêva leur amour; les ombrages des platanes touffus, entremêlés de lierre abondant; les grottes où les timides chevreuils se réfugient aux jours brûlants; l'éclat, le mouvement, le murmure des feuilles ; le bruit sonore de mille voix; l'haleine parfumé de mille plantes; la voluptueuse ardeur du milieu du jour; les nuits toujours humides d'une rosée odorante; les étoiles du ciel, brillantes comme le regard et les yeux des jeunes Géorgiennes. Mai hormis une froide jalousie, cette nature splendide n'éveilla dans l'âme insensible du proscrit, ni nouveau sentiment, ni nouvelle aspiration et tout ce qu'il voyait devant lui, il le méprisait et le détestait.

Le DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant