VII

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Le brouillard du soir a déjà couvert de ses vapeurs légères les colline de la Géorgie, et fidèle à sa douce habitude, le démon a dirigé son vol vers le couvant. Mais bien longtemps il n'osa violer ce paisible asile de la vertu. Il y eut même un moment où il parut prêt à abandonner ses affreux projet. Il errait mélancoliquement autour des murs élevés et ses pas, plus légers que le vent, faisaient doucement frissonner les feuilles dans l'ombre. Puis il levait les yeux vers cette fenêtre, qui illuminait l'éclat de la lampe. C'est là quelle attendait depuis si longtemps. Soudain, au milieu de ce silence universel, un harpe harmonieuse vibra et des chants sonores résonnèrent ; ces sons semblaient se suivre avec mesure comme coule des pleurs. C'était une mélodie si tendre, qu'elle, qu'elle paraissait avoir été composée au ciel pour la terre. On aurait dit un ange descendu ici bas mystérieusement, qui venait en visiter un autre oublié et qui lui parlait du passé, afin d'adoucir sa souffrance! Et le démon comprit alors pour la première fois les douleurs et les agitations de l'amour. Effrayé, il veux s'éloigner ;mais ses ailes restes immobiles! Et ô prodige ! Une larmes roule lentement de ses yeux obscurcis... !


 On voit encore près de cette cellule une pierre que cette larme brûlante a traversée comme une flamme et ce n'était point une larme humaine !

Le DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant