XV

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Dans les espace azurés, un des ange de Dieu volait en agitant ses ailes d'or ;et dans ses bras il emportait de la terre une âme pécheresse. Avec de douce paroles d'espérances il dissipait ses doutes, et de ses larmes et effaçait en elle les traces de l'opprobre et de la douleur. Les harmonies céleste quoique de loin arrivaient déjà vers eux. Tout à coup au milieu de l'espace libre, l'esprit des enfers surgit du fond de l'abîme. Il tourbillonnait avec fracas et brillait comme le sillon de l'éclair, puis avec une impudente fierté il répétait : « elle est à moi » ; la pauvre âme de Tamara se serra contre la poitrine de son gardien et se mis à prier pour calmer sa frayeur. En ce moment son avenir allait ce décider ! Il reparaissait devant elle. Mais grand Dieu !Qui l'aurait reconnu ? Quels regards méchants il fixait surelle ! Comme on sentait qu'il était plein du poison mortel d'une colère inextinguible (NDA : qu'il est impossible d'atteindre) ! Son visage immobile exhalait un froid sépulcral.


« Disparais, esprit de doute et de ténèbres ; répondit le messager des cieux ; tu as assez longtemps triomphé ; mais l'heure du jugement est venue, et que la sentence divine soit bénie ! Les jours de la tentation sont passés ; en quittant son enveloppe terrestre et périssable elle a secoué à jamais les chaînes du mal. Sache-le ! Depuis longtemps nous l'attendions ! Son âme était celles dont la vie se compose d'un court instant de souffrances intolérables et de délices qu'on ne peut comprendre. Le Créateur les a tissées avec les cordes vivantes d'un meilleur monde ; elles ne sont point créées pour la terre et le terre n'est pas faite pour elles ; elle a expié ses doutes par d'atroces douleurs ; elle a souffert et aimé et le paradis lui est ouvert pour cette amour !


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Et l'ange, jetant sur le séducteur un regard sévère, agita ses ailes avec joie et disparut au milieu des cieux purs. Et le démon vaincu, maudissant ses rêves pleins de folie, comme autrefois resta seul dans l'univers, sans espérance et sans amour...


Sur le penchant de la montagne, au dessus de la vallée de Koïchaoursk s'élève encore une vielle ruine crénelé . Les traditions restent pleines de récits faits sur elle, avec les quels on effraye les enfants. Ce monument muet qui fut le témoin de ces événements surnaturels se montre au milieu des arbres comme une sombre vision. En bas, s'éparpillent les maison d'un village tartare ; la terre y est verdoyante et couverte de fleurs, et le bruit discordant de mille voix se perd au milieu de celui des caravanes dont on entend de loin résonner les clochettes la rivière se précipite à travers les vapeurs, brille, écume ; tandis que la nature, semblable à un enfant insouciant, joue avec la vie éternellement jeune, la fraîcheur, le soleil et le printemps.


Mais le château est triste et a fini de servir à son tour, comme un pauvre vieillard qui survit à sa famille et à ses amis chéris. Ses habitants invisible attendent le lever de la lune. Alors libres et joyeux, ils se mettent à fredonner et courent de tout côtés. L'araignée grisâtre, nouvelle ermite, file la trame de ses toiles et une famille de lézards verts court gaiement sur les toits ; le serpent prudent sort de la fente obscure et vient ramper sur les dalles du vieux perron. Tantôt il s'écroule comme un triple anneau, tantôt il s'étend comme une longue raie et brille comme une épée d'acier, oubliée depuis longtemps sur un champ de bataille par un héro mourant à qui elle ne devait plus servir. Le tout est sauvage, et nulle part on ne retrouve la trace des années passées. La main des siècle s'est appliquée longtemps à les effacer et rien ne rappelle le nom de Gudal et celui de sa fille bien-aimée. Mais l'église où leurs ossements sont ensevelis, protégée par une puissance sacrée se voit encore sur le rochers escarpés, à travers les nuages. Près de la porte s'élèvent comme des gardiens, des blocs de granit noir, couvert de neige ; et sur leur poitrine, au lieu de cuirasse, miroitent des glaces qui ne fondent jamais. Des masses écroulées dorment sur les saillies du rocher et pendant tout autour, menaçantes comme des chutes d'eau saisies subitement par le froid. Là le chasse neige fais sa ronde et balaye la poudre des murailles grises ; puis, faisant entendre ses longs sifflements, semble appeler les sentinelles. Les nuage seuls apprenant qu'un temple nouveau et magnifique a été bâti dans cette contrée de l'Orient, s'y rendent en foule pour l'adoration ; et sur les dalles du tombeau de famille, déjà depuis longtemps personne ne vient plus gémir. Le rocher sombre du Kazbek garde évidement sa proie et le murmure de l'homme ne trouble jamais leur éternel repos.




FIN.

Le DémonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant