Chapitre 7 : Fumi, Gantaim, Mandra

12 1 0
                                    

"-Très belle robe, soit dit en passant, complimenta Philéas. C'est sûr qu'avec ça, Hopkins va tomber de sa chaise !

-Arrête un peu tes flatteries, et lance la cassette ! répliqua Maximillia, amusée, en lui donnant une tape sur le dessus de la tête.

-J'aimerais bien, lui répondit ce dernier, mais il va falloir lui insuffler un coup de jus. Elle est trop abîmée pour que la machine puisse la faire tourner sans aide.

-Et pourtant tu l'as mise dedans, enchaîna-t-elle, donc tu as déjà trouvé une solution pour la faire fonctionner, je me trompe ? Et... Voyons voir..." murmura l'enquêtrice en observant les objets que Philéas avait pris.

Ses yeux voletèrent des étagères aux poches pleines de l'étudiant, en passant par l'établi où il avait posé la lectrice d'ondes blanche et une batterie, à la paroi à outils, où elle remarqua qu'il manquait un tournevis et deux baguettes métalliques. Le tout se connecta rapidement dans son esprit, sous le regard habitué -mais non moins admiratif- de Philéas. Un sourire éclaira son visage, devant lequel elle frotta ses mains gantées. Le reste se passa en un instant.

"-Tu as posé une batterie électrique juste à côté, démarra-t-elle. C'est donc sûrement avec ça que tu veux faire passer le courant. Problème, une lectrice d'ondes ne lit une cartouche...

-On ne dit pas une cassette, plutôt ? coupa Philéas.

-On peut dire les deux, concéda Maximillia. Je continue. Problème, une lectrice d'ondes ne lit une cassette, dit-elle en appuyant sur ce dernier mot, que si le clapet est fermé, ce qui empêche une alimentation vers l'avant. Tu vas donc relier la batterie à l'arrière de la cassette, en ouvrant le clapet, et c'est pour cela que tu as pris le tournevis marron qui se trouvait sur le portoir à outils. Et de même, tu as pris les deux baguettes métalliques pour amener directement le courant jusqu'aux deux pôles de la cassette, les trois outils sont clairement reconnaissables par leur forme dans ta poche droite. Seulement, c'est le genre d'installation bancale qui nécessite de la maintenir en place, c'est donc pour cela que tu as pris des gants, cachés dans ta poche gauche. La seule chose que je n'arrive pas à comprendre, c'est pourquoi tu as pris du coton, et le flacon d'alcool qui était sur l'autre établi.

-Stupéfiant, commenta Philéas, l'air béat, toujours aussi impressionné par ses talents de déduction. Tu as tout trouvé, sauf le plus évident. La bouteille d'alcool et le coton, c'est pour ta jambe que tu n'as toujours pas soigné. Mytho, ajouta-t-il alors qu'elle allait commencer à protester pour se défendre, non sans un petit sourire malicieux. Tu veux que je m'occupe de désinfecter ? lui demanda-t-il en tendant les deux fameux objets qu'il avait posé derrière la machine.

-Non je vais m'en occuper ! C'est quand même pas la mort !" s'enflamma Maximillia en arrachant les soins de ses mains.

Elle n'était pas énervée contre Philéas, bien au contraire, elle trouvait son attention adorable. Simplement, elle avait une peur phobique et irraisonnée du sang, même le sien. La simple vue du sang lui inspirait une immense terreur, sans même qu'elle ne sache pourquoi d'ailleurs. C'est pourquoi elle rechignait tant à désinfecter sa blessure, car même une coupure bénigne pouvait la mettre mal à l'aise. Évidemment, l'adolescent n'en savait rien, sinon il n'aurait pas autant insisté. L'orgueil de Maximillia lui interdisait de montrer de la faiblesse à son protégé, et encore moins de la soigner comme si c'était une enfant. Elle alla s'asseoir sur un tabouret, remonta sa robe jusqu'à l'endroit où elle avait été blessée, et fut prise d'un haut-le cœur en apercevant les deux entailles sanglantes que son adversaire avait laissé. Les mains fébriles, elle ouvrit le flacon d'alcool et en fit couler un filet sur un coton, qu'elle plaqua sans regarder contre sa blessure, et ce plusieurs fois de suite, le tout sans regarder une seule fois sa blessure. Elle se releva ensuite prestement en faisant retomber sa robe, les mains encore un peu tremblotantes, et retourna comme si de rien n'était vers l'établi. Philéas venait, après quelques dizaines de zigzags, à amener les deux baguettes de métal jusqu'à la cassette, où deux minuscules languettes de métal dépassaient, et il plaça chaque barre sur une des languettes. Ses mains gantées reliaient donc la batterie à la cassette par les barres de métal, comme Maximillia l'avait prédit, le tout en ayant enlevé un couvercle à l'arrière, grâce au tournevis.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jun 12 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Cold NovemberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant