La fille du magma

4. Le Yami Yami no Mi

Le calme était tombé, sur le navire à la proue de baleine qui bravait impétueusement les flots.
Enfin quelques cris résonnaient encore, les chants lointains des derniers debout berçant les vagues s'écrasant contre la coque, la mousse qu'elles laissaient derrière elle illuminées par la lune.

Un astre rond et argenté étendant ces rayons lascivement, des nuages la couvrant au petit bonheur la chance. C'était une ambiance étrange qui était tombée sur eux ce soir.
Une de celles lui donnant des frissons, hérissant son poil et son attention. Une de celles la rendant nostalgique d'elle ne savait qu'elle époque, de cette voix peut-être qui fut un temps l'appelait avec amour et chaleur.

Une de celles annonçant une nuit toujours pas finie. Et dont elle attendait avec anxiété et attente, le dénouement.
Pour deux raisons particulièrement simples. La première, l'éclat particulier qu'elle avait lue dans les yeux de Marshall.D.Teach et dont depuis les dernières heures, elle n'avait rien oublié. La deuxième, la nuit que Marco lui avait promis dans la journée.

La brune sourit à cette pensée, traînant des pieds aux côtés d'un Thatch qu'elle avait rarement vu aussi peu alcoolisé, sûrement l'effet du fruit du démon et des responsabilités qu'il portait en bagage, presque inconsciemment ; dire qu'elle avait dû renvoyer son blond préféré à sa cabine quelques minutes plus tôt.
Il avait froncé les sourcils, sortant une moue toute sauf satisfaite, lançant un sale regard azuré au commandant de la 4ème flotte au passage. Un regard qui voulait dire : mais dans quoi tu me l'a fourrée espèce d'imbécile.

Mais quelques baisers rapides avaient fait l'affaire, avec une promesse de bien évidemment le rejoindre très rapidement dans sa cabine. Parce que Seïri avait un feeling, pour changer.
Elle sentait qu'elle devait être là, maintenant. Aux côtés du cuistot en chef de l'équipage de Barbe Blanche à minuit passé, sur ce pont battu par le vent léger, éclairés par une lune blanche cachée par des nuages aventureux.

- Tu maintiens tes paris ma p'tite Seï ?

- Tu te les aient inventés tout seul bordel... je suis une femme pauvre tu sais ?

- Roooooh ma bichette, t'auras qu'à en soutirer à ton phénix de poche...

- C'est ton objectif depuis le début en fait, c'est ça ?

- ...

- Thatch ?...

- Tu est son point faible ma belle et puis, à la base tu étais dans mes cuisines toi ! Faut pas l'oublier ça !

La brune leva les yeux au ciel alors que le rouquin explosait de rire à ses côtés, agitant son visage couvert de rougeurs de tous les côtés, ses mèches lâchées sur ces épaules couvertes de son éternelle chemise blanche de cuistot bougeant dans tous les sens.

Les blagues de merde entre frangins, ça ne manquait jamais. Au début de sa relation avec Marco, celle de deux adultes se faisant confiance et s'appréciant, sans prise de tête ; ils avaient commencé à faire des remarques graveleuses, ces idiots d'hommes.
Ça l'avait mise mal à l'aise, à un moment. Et ils avaient tellement agacés son compagnon qu'après avoir passé un savon légendaire aux plus récalcitrants, personne n'avait plus jamais ouvert sa grande gueule.

Un énième souvenir des nombreux qu'elle avait emmagasiné sur ce navire.

- Teach avait dit là non ?

- Yep ! 

-J'espère qu'il ne vas pas trop nous faire attendre cet imbécile... une taffe pour faire passer le temps ma p'tite Seï ?

- Tu sais très bien que je ne fume pas.

- Jamais dire jamais ma jolie...

La jeune femme soupira, s'accoudant à la rambarde de l'un des ponts inférieurs du Mobydick alors que le commandant de la 4ème faisait de même, se sortant une cigarette qu'il s'alluma en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire Roger, tâtant d'une main experte son fruit du démon rangé bien soigneusement dans l'une de ses poches.
Il ne s'agirait pas de perdre le trésors des mers alors qu'ils étaient encore debout spécifiquement pour lui. Sinon, la brune serait déjà dans les bras de Marco, à profiter de la chaleur de son corps et de ces lèvres brûlantes.