Amis ? Ennemis.

13- Théo

Je suis en train de me servir un café quand Raph rentre dans la cuisine, seul.

- Elle est sortie ?
- Oui, elle saura se débrouiller. Et s'il lui arrive quelque chose, elle nous appelle.
- Je n'en doute pas.

J'avoue que ça me fait un peu stresser et je ne comprends pas vraiment pourquoi. Parce que t'es in love ... Mais pas du tout ! Je ne suis juste pas rassuré qu'une meuf sorte seule. En plein jour ? Oui, même en plein jour !

Raph me tire de mes rêveries avec ses regards plus que subjectifs, je sens l'interrogatoire arriver et ça me soule déjà parce que je n'ai pas moi-même les réponses aux questions qu'il a l'intention de me poser.

- Ça va mon pote ?
- Vas-y Raph, pose tes questions au lieu de tourner autour du pot.
- Ah cool !

Il se jette sur le tabouret et me regarde les mains croisées sous son menton, prêt à écouter n'importe quel information qui pourrait être croustillante, tel une femme en quête de potins. Désolé de te décevoir mon pote, mais il n'y aura rien de bien original !

- Alors ?
- Alors quoi ?
- Comment ça se fait que t'as dormi avec elle ?

Je lève les yeux au ciel tellement cette question était prévisible.

- Elle était pas bien et elle m'a demandé de rester. Je me voyais pas la laisser seule.
- T'as eu pitié ?
- Ouais
- T'es sur que c'était de la pitié ?
- Tu veux que ce soit quoi d'autre ? On ne s'aime pas.
- Je sais pas trop. Mais je pense que si t'es resté c'est parce que t'en avais envie, et pas que par pitié. Il s'est passé un truc ?
- Quoi ? Non ! Raph, je ne peux pas supporter cette fille et l'inverse est aussi valable, j'ai dormi avec elle parce qu'elle était mal et qu'elle l'a demandé.
- Et t'as jamais aussi bien dormi
- Arrêtes avec tes conneries, tu me soules

Je décide d'arrêter de l'écouter et de répondre à ses questions debiles, et je sors fumer une clope. Je ne comprends pas vraiment, Raph a peut-être raison ... Je mets ça sur de la pitié mais j'étais vraiment inquiet pour elle, et quand jai su que ces mecs auraient pu la toucher, ça m'a mit dans une colère noire mais, d'un autre côté, elle m'insupporte, on se déteste et je pense que j'avais un peu pitié hier soir.

Il va falloir que je fasse le mec détaché, qui s'en fout de tout. Je ne peux pas accepter à nouveau de dormir avec elle pour la rassurer, et je ne peux pas non plus agir comme je l'ai fait avec elle ce matin, quand elle est venue me remercier. Je dois m'éloigner, être froid et distant. Il est hors de question que je m'attache à elle, en plus elle est insupportable ...

On est en train de jouer à Fifa quand on entend la porte d'entrée claquer. Rosalie apparaît dans le salon, je retourne immédiatement la tête vers l'écran et joue à l'indifférence totale. Il est temps de mettre en place la distance, et de redevenir le mec détestable.

- Ça va Rosalie ?
- Oui, merci. Ça m'a fait du bien d'être un peu seule vous faites quoi ?
- Rien qui te regarde, Raph concentre-toi merde !
- Oui désolé
- Bon bah je vous laisse je monte
- À plus !
- Raph !

Il se concentre de nouveau sur le jeu et nous terminons notre match. J'avoue que je suis rassuré de savoir qu'elle va bien, non mais qu'est-ce que je dis ? Pas du tout !

Rosalie est restée dans son coin toute la journée d'hier et d'aujourd'hui, je suppose qu'elle a bossé ses cours. D'ailleurs je pige pas comment on peut vouloir autant travailler ses cours en début d'année ...

Bref, on a rien fait de bien intéressant avec Raph donc flemme de raconter mon week-end. Amalia ne devrait pas tarder à rentrer de son week-end et on ne risque pas de voir les deux filles avant l'heure de passer à table ... D'ailleurs, j'entends la porte d'entrée claquer.

- Saaaaluuuut !

Et voilà la deuxième est de retour, super ! C'est Raph qui va être content, il m'a confié qu'il avait bien kiffé la première soirée passée avec elle et qu'il aurait bien recommencé ... Si ce mec s'attache et que ça termine mal, l'ambiance va être un enfer !

J'entends des pas dans l'escalier et je décide de ne pas assister à cette scène de retrouvailles féminines pathétique, donc je prends une clope et me dirige vers la terrasse.