21 - Théo

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Raph s'éclipse quelques minutes avant de redescendre et se servir un verre d'eau.

- Bon alors, tu me racontes ?
- Te raconter quoi ?
- Ce qu'il se passe avec Rosalie peut-être non ?
- Il se passe rien Raph

En réalité, je ne sais pas moi-même ce qu'il se passe, on s'entend bien (depuis quelques heures seulement). Le feeling est passé cette nuit au fil de nos nombreuses discussions qui ne faisaient pas toujours sens ... Elle est attirante, très attirante à vrai dire, mais je ne sais pas, quelque chose me gêne sans que je ne puisse savoir quoi ...

- Ah ouais vraiment ? Vous ne pouviez pas vous saquer encore hier en début de soirée, et là on vous retrouve, à rire et discuter comme si vous étiez potes de longue date
- Je sais pas Raph, j'ai fait une insomnie et je l'ai trouvée dans la cuisine à se chercher un yaourt, elle faisait aussi une insomnie. On a discuté et c'est tout
- Donc maintenant vous êtes quoi ? Potes ?
- Auxune idée, en tous cas on est pas ennemis, enfin on ne l'est plus
- Ok

Il finit par lâcher l'affaire et il part se coucher, histoire de rattraper tout le sommeil en retard. En tous cas, ces fins de vacances sans personne vont être plus qu'agréables !

***

Le mois de décembre vient de commencer, et la météo nous le fait bien savoir. Il fait actuellement un froid de canard, supplément pluie (un doux temps normand me direz-vous) et la sortie de l'entraînement est un calvaire. Raph et moi nous dépêchons de rentrer pour nous caler bien au chaud, dans le canapé.

Une fois à la colloc', on entend un boucan pas possible à l'étage, Raph me lance un regard interrogateur que je lui rend.

- Elles font quoi là-haut ?
- Aucune idée, on va voir ?

Très bonne idée Raph, de toute façon il faut qu'on range nos affaires. On arrive à l'étage et on reste tous les deux bouche bées devant le spectacle qui se déroule devant nous.

- Rosie, tu mets quoi ?
- Ah mais arrête de m'appeler comme ça ! Je sais pas, j'ai rien à me mettre. T'as pas un truc à me prêter ?
- Tu rigoles ? Ton armoire est pleine !
- Mais non ! Y'a rien qui me plaît !

Elles sont en train de hurler, chacune dans sa chambre, en courant partout. Mais qu'est-ce qu'il se passe ici ? C'est Raph qui demande le premier, je suis bien trop obnubilé par la scène qui se déroule sous mes yeux pour parler. Les filles sortent une tête de leur chambre, on peut apercevoir qu'elles ne portent chacune que leurs sous-vêtements, et wow ! Elles vont m'achever ! (Je ne suis qu'un homme après tout ...)

- Bah t'es pas au courant mon chéri ?

Ah oui, update, Amalia et Raph ont enfin officialisé leur couple !

- Je suis censé être au courant de quoi ?

Elles lèvent toutes deux les yeux au ciel, dans un mouvement exagéré et parfaitement synchro. Ces filles me font vraiment peur !

- À titre informatif, bande d'insociables qui ne s'intéressent à rien d'autres que leur petite personne, il y a une soirée étudiante ce soir car on est jeudi, et on avait dit qu'on y allait tous les quatre !

Comme vous pouvez vous en douter, cette délicate remarque provient de la bouche de Rosalie. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi elles sont dans cet état là, et je me risque donc à poser la question.

- Ce n'est qu'une soirée étudiante, pourquoi vous êtes dans tous vos états ?

Rosalie sort de sa chambre, le regard menaçant. Ok, je suis à terre, elle est beaucoup trop sexy en sous-vêtements (même si ça n'a pas l'air de la déranger le moins du monde ...)

- Sache, très cher Théo, que ce n'est pas parce que tu es un pouilleux que c'est le cas de tout le monde ici. Ça fait très exactement 1 heure, 33 minutes et quelques secondes que nous avons commencé à nous préparer et, spoiler alerte, nous ne savons toujours pas comment nous habiller !

J'avoue je commence à rire doucement, vite stoppé par les yeux noirs de la jolie blonde.

- Je peux savoir ce qui te fait rire ?
- Primo je ne suis pas un pouilleux, deusio ce n'est qu'une soirée étudiante, pas le festival de Cannes
- Et troisio ?
- Et troisio, t'as qu'à rester dans cette tenue là, moi je trouve que ça te va plutôt bien ...

Elle baisse les yeux vers sa tenue composée uniquement d'un soutien-gorge et d'un tanga, avant de relever la tête vers moi, les joues rougies de gêne (trop mignonne). Je crois qu'elle vient de se rendre compte qu'elle est en sous-vêtements, elle était tellement en stress pour sa tenue qu'elle n'a même pas fait attention, les filles sont désespérantes !

- Non merci, je reviens !

Elle s'enferme dans sa chambre, non sans claquer la porte et crier « Et allez vous préparer les pouilleux ! », ce qui me fait rire de nouveau.

Je me rends compte seulement maintenant des regards insistant de Raph et Amalia, chacun un sourcil haussé.

- Oui ?
- C'était quoi ça ?
- De quoi ?
- Votre petit manège ?
- Bah il y avait pas de « petit manège », je me suis juste foutu de sa gueule
- Ouais, ouais, si tu le dis.

Chacun retourne dans sa chambre pour se préparer pour ce soir, au programme : bar de nuit !

Nous avons décidé de prendre les transports pour aller dans le centre ville, comme ça tout le monde peut boire et on s'embête pas à garer la voiture. Par contre une règle, personne ne rentre seul !

Arrivés dans le premier bar, les filles se dirigent au comptoir (j'en connais deux qui ont l'intention de se prendre une cuite monumentale...)

Nous sommes dans le deuxième bar de la soirée (le premier était bien trop ennuyant), et la soirée bat son plein. Les filles sont en train de se déhancher au milieu de la piste, un énième verre à la main.

- Bon bah je te laisse, je vais rejoindre Amalia

Je lève un pouce, signe que je l'ai entendu et je fixe mon regard sur Rosalie, plus belle que jamais. Ces dernières semaines nous ont permis d'apprendre à nous connaître et à nous apprécier, et je dois avouer que je commence à tomber sous son charme. Il faut que je fasse attention parce que je ne suis pas sûre que ce soit ce qu'elle veut ...

Son regard croise le mien, et elle me lance un sourire éclatant accompagné d'un clin d'œil. Il faut vraiment qu'elle arrête de boire, ça lui fait faire des choses qu'elle ne ferait sûrement pas en temps normal ...

Je commence à serrer mes poings quand je vois des mains se poser sur ses hanches et la faire pivoter, je ne vois pas qui c'est mais elle ne fait aucun mouvement de recul, donc je reste à ma place (non sans quitter des yeux la scène), en gardant mes poings serrés et en essayant de maîtriser ma respiration. Cette fille va me rendre dingue ...

Amis ? Ennemis. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant