Le Combat d'un Père

Chapitre 13

De retour à l'appartement, Matthieu fut ravi de pouvoir ramener en lieu sûr sa fille adorée suite à l'incident du restaurant. Comment imaginer qu'une personne d'un ancien temps puisse penser cela d'une enfant atteinte d'un trouble au XXIème siècle ? Valentine qui venait de se calmer, s'était endormie dans les bras de son père qu'il ne tardait pas à mettre en tenue pour la sieste à savoir un t-shirt blanc à col américain et changer sa couche qui avait été mouillée quelques minutes plus tôt.

Une fois mise au lit, Matthieu alla se préparer un café au lait et consulta sur son téléphone des messages sur les forums qu'il appelait neurotypique qui était l'équivalent masculinisme mais contre les TSA ou personnes porteurs de troubles annexes. Quand bien même c'était une torture pour Matthieu de lire ces horreurs, il voulait chercher des réponses quant au comportement de la femme du restaurant et voir si ce comportement était un cas isolé ou bien était répandu. Dans la plupart des posts, on lisait ceci:

"On devrait abréger les souffrances des personnes avec handicap qui sont des bouches inutiles à nourrir." "J'ai peur que cela arrive à mon futur enfant si le vaccin contre la rougeole le ferait régresser jusqu'à l'autisme." "Les enfants ayant un handicap ne devraient pas être mélangés avec des enfants sans handicap, cela ferait baisser le niveau de la classe." "Ces personnes auraient dû de pas naître. Je plaint les mères qui n'ont pas voulu avorter pour cela." Ces témoignages furent un choc pour le père de 29 ans. Jamais il n'aurait imaginé que l'être humain pouvait se montrer si cruel. Même si son trouble dit Asperger avait été désigné la première fois par un médecin de l'Allemagne des années 1930 à 1940 assez peu recommandable, cela ne justifiait pas que les discussions que l'on qualifie d'Eugénisme et de pureté de sang existe encore en 2022.

- J'en ai bien assez vu. Conclu Matthieu quittant le forum avec la nausée.

Matthieu bu une gorgée supplémentaire de son café, quand soudain, sa fille se réveilla en pleurant comme un bébé. Aussitôt, le jeune père accouru dans la chambre, mais Valentine ne dit pas un mot et se contenta juste de pleurer tout en piquant une crise de rage et en se débattant de manière incontrôlée. Jusqu'à maintenant, Matthieu n'avait jamais vu Valentine comme cela. Cependant, le bruit provoqué par les pleurs de la fillette n'était pas au goût de certains voisins dont un quelques portes plus loin de l'étage qui alla frapper à la porte l'air passablement énervé:

- C'est pas bientôt fini ! Je regarde mon match de foot, faite-la taire !

- Excusez-moi monsieur, mais ma fille est Kanner, ce n'est pas aussi simple de la calmer.

- J'en ai rien à faire, chaque jour c'est le même cirque, il y en a marre maintenant. Cria le voisin en survêtement et en tongue.

- Navré de vous déranger monsieur, mais je crois que ma fille qui vient de faire un cauchemar se fout de votre match de foot, et pour être honnête, je m'en moque moi aussi. Se défendit Matthieu.

- Quand on ne sait pas s'occuper d'un gosse, on n'en fait pas ! S'énerva le voisin. Collez-lui une tétine dans la bouche n'importe quoi !

Le voisin s'en alla plus énervé que tout à l'heure et Valentine continua ses pleurs incessants qui se faisaient entendre dans tout l'immeuble, mais la plupart des voisins restaient compréhensifs. Cela dit, ce n'était pas la première fois que Valentine causait des troubles du voisinages. En effet, plusieurs personnes, notamment des personnes d'un certain âge mais aussi des gens célibataires s'étaient plaint à Roger Trefoux que Valentine dérangeait tout le monde. Malgré les plaintes et une pétition pour faire partir Matthieu et Valentine, Roger n'a pas cédé et a fait annulé la pétition.

Un combat de gagné, mais pas la guerre. Une fois que Valentine s'était calmée à force de pleurer, Matthieu pouvait enfin la changer et la rhabiller de sa tenue. Il lui essuya les joues encore humides des pleurs qu'elle avait versés et lui fit un câlin doublé d'une caresse dans les cheveux. Clairement, Matthieu eut une bouffée de tendresse à cet instant. Il voulait que le temps s'arrête et que sa fille ne grandisse pas:

- Tout va bien mon bébé. Papa est là. C'est fini. Personne ne te fera de mal. Je te le promet.

Instantanément, Valentine se rassura et enlaça son père, chose qu'elle faisait rarement. Mais n'oublions pas que Matthieu devait l'habiller ce qu'il fit sans plus attendre. Puis, comprenant qu'elle avait suffisamment dormi, Matthieu proposa d'aller faire un tour au parc pour qu'elle puisse voir d'autres enfants de son âge. Après avoir enfilé les manteaux, Matthieu récupéra un livre relié de sa collection et commença la marche vers le parc quelques mètres plus loin du domicile.

Le parc était en vue. Valentine était excitée de pouvoir enfin s'y rendre. Elle ne se sentait pas prête jusqu'à maintenant car craintive à l'idée que des enfants mal intentionnée de la traite de bébé, mais les réconforts de son père l'avait convaincu. Après avoir repéré un banc, Matthieu s'y installa et dit à sa fille:

- Vas-y, tu peux aller dans le parc de jeu en face. Mais reste bien en vue pour que je puisse te surveiller. S'il y a le moindre problème, tu m'appelles.

- D'accord papa. Répondit Valentine qui couru en direction du parc pour jouer.

Cependant, à ce moment-là, ni le père ni la fille ne se doutait que ce moment allait mal se passer. Les enfants, même jeunes, pouvaient se montrer cruels, tous aussi cruels que leurs parents. Mais Matthieu voulait croire que sur terre, il y avait des personnes qui respectaient autrui quelque soit les difficultés de la vie. Etait-ce le cas ? Difficile à savoir.