Le Combat d'un Père

Chapitre 7

Après avoir fini son biberon, Valentine était très détendue. La peur qu'elle avait eu après avoir fait son cauchemar de la sieste avait finalement disparue. Matthieu posa le biberon sur la petite table basse, et d'instinct, il se mit à caresser le dos et les cheveux de sa fille comme si Valentine était un chat qui ne demandait qu'à être caressé. Valentine à l'inverse de nombreux de ses pairs Kanner, était une enfant qui aimait le contact physique et plus particulièrement son père. Caresser les cheveux ou le dos la réconfortait. Mais ce qu'elle aimait par dessus tout, c'était des câlins longs et tendres.

- Papa, câlins. Demanda Valentine.

- Bien sûr ma chérie. Lui dit Matthieu.

Et ainsi, le père fit un gros câlin a sa petite fille chérie qui se lova dans les bras réconfortants de son père. Elle sentit alors son odeur, son torse mince, sa respiration, les battements de son cœur. Valentine avait à ce moment-là, la sensation d'être vivante. Il y avait bien certains contacts physique qu'elle n'aimait pas, mais dans l'ensemble, Valentine aimait le contact des autres. Une fois calmée et reposée, Matthieu son père se mit à raconter une histoire qui lui était arrivé durant ses années étudiantes. Pour la petite histoire, le jeune Matthieu de l'époque avait subit une sorte de brimade de la part d'un garçon leader d'un groupe du nom de Gaston qui l'avait enfermé dans une pièce seul, ratant au passage un cours très important, c'est là que celle qui allait être sa copine à l'époque l'avait sorti de là et ne se sont plus quitté par la suite:

- Et je suis resté dans cette salle sombre toute la matinée, c'était horrible, j'ai failli mourir de peur. Puis ta mère est arrivée, et elle m'a félicitée pour mon courage. J'ai fini par surmonter toutes mes peurs, même les plus grandes. Et toi aussi tu y arriveras. Parce que tu es ma fille. Ma seule et unique fille. Fit Matthieu en caressant la joue de Valentine.

- Papa. Lui dit Valentine.

- Aller, on va se rhabiller. Je vais te remettre tes vêtements. Lui dit Matthieu.

- D'accord. Répondit Valentine.

Dans la chambre, Matthieu était très tendre. Il veillait à ne pas laisser trop longtemps sa fille avec juste sa couche. Il lui enfila chaussettes, jupe, chemise, veston sans perdre trop de temps. Une fois mise sur ses petits pieds. Valentine se rendit dans le salon pour y dessiner quelque chose pendant que Matthieu alla se servir une boisson fraîche dans le frigo. Le jeune père de même pas trente ans observa, verre à la main, le paysage depuis le cinquième étage de l'immeuble voyant le soleil au crépuscule, chose annonçant que c'était l'automne. Les jours se raccourcissaient c'était un fait. 

Après cinq minutes de contemplation devant le tableau digne d'un grand photographe, Valentine qui avait fini son dessin, appela son papa pour lui montrer ce qu'elle avait réalisée toute seule, de ses propres mains: 

- Papa, regarde ce que j'ai dessiné. Lui dit Valentine fière d'elle. 

- Il est magnifique ton dessin. Tu es très douée. Peut-être que tu deviendras artiste. Lui dit Matthieu. 

- Peut-être. Répondit Valentine sans vraiment en être sûre. 

On pouvait se dire que comme Valentine était atteint du syndrome de Kanner, elle avait une très mauvaise dextérité de ses membres et qu'elle pouvait dessiner des dessins enfantins, mais en réalité, il n'en était rien. En effet, même si ses dessins étaient encore loin d'être parfaits, Valentine savait déjà dessiné comme un enfant de 7 à 9 ans, en traçant des traits bien précis, sans dépasser pour colorier, jouer avec les nuances de couleurs, on pouvait même croire que c'était une future artiste au même titre que Van Gogh qui souffrait mentalement* 

* Bien que cela n'est pas prouvé à ce jour, des spécialistes, pensent que Vincent Van Gogh pouvait être TSA ou souffrant d'un trouble similaire expliquant le génie qu'on lui connait aujourd'hui ainsi que son passé tumultueux. 

La fin d'après-midi était déjà bien entamé et il fallait déjà prendre le bain. Et oui, ne pouvant se laver toute seule, Valentine était encore lavée par son père dans la baignoire comme un bébé. Dans la salle de bain, Matthieu dévêtit sa fille, ne laissant que sa couche qui visiblement avait servi. Il fit couler l'eau quelques minutes, et au moment où il y avait suffisamment d'eau, il enleva la couche de sa fille et plongea cette dernière dans le bain pour ensuite la laver de fonte en comble. 

Valentine adorait prendre des bains. Elle était détendue à chaque fois qu'elle y pénétrait et c'était dans son esprit, un moyen d'échapper à la réalité du monde qui l'entourait dont elle avait en partie conscience sans s'en rendre compte. Après un bon bain, suivi d'une friction à l'eau de Cologne, Matthieu mit une couche propre à Valentine et mit d'office la grenouillère et le body de sa fille sur cette dernière pour qu'elle puisse profiter plus tôt de ce qu'il lui avait promis en début de journée. 

Très contente d'elle, Valentine se mit à gambader dans tout l'appartement jusqu'à se rendre dans sa chambre pour jouer avec sa poupée en porcelaine Alice mais aussi son doudou en forme de lapin qu'elle appelait Bunny. Ce doudou qu'elle avait depuis toujours, était devenu plus qu'une simple peluche. Quand elle avait la possibilité de l'emmener avec elle, Valentine s'en servait comme objet anti-stress pour se calmer en cas de détresse émotionnelle qu'elle faisait mention à son père. Pendant ce temps, Matthieu prépara le repas du soir dont c'était le rituel le vendredi et qui était immuable. Un plat que tout le monde connaît et qui donnait beaucoup d'énergie. Matthieu était fier de pouvoir le cuisiner ce qui faisait plaisir à sa fille adorée très gourmande pour son âge.