Le Combat d'un Père

Chapitre 16

Alors que Valentine et son père se relaxaient avec le brunch qui s'offrait à eux, un couple ainsi que ses deux enfants, deux garçons à l'apparence pourris gâtés, s'installèrent à la table qui jouxtait celle du père et de la fille. Mais Matthieu tout comme Valentine, dans un premier temps, ne faisaient pas attention à eux, jusqu'à ce que l'un des deux enfants grassouillets interpella sa mère en disant: 

- Maman, ils ne sont pas un peu étrange l'homme au costume et la fille habillée sobrement ? 

- Ne pointe pas du doigt les autres. Ils n'ont pas eu les gênes supérieurs. Répondit la mère. 

- Excusez-moi, madame ? Se mêla Matthieu gardant son sang froid. 

- Vous ne devez pas être normaux vous et votre fille, n'est-ce pas ? Demanda le père entre deux bouchées d'œufs Bénédicte. 

- Qu'entendez-vous par normal ? Vous semblez avoir les oreilles plus décollées que la moyenne, alors vous non plus vous n'êtes pas normal si on suit votre logique. Répondit Intelligemment Matthieu.

- Je ne vous permet pas. Répliqua le père.

- Rassurez-vous, je n'ai pas l'intention de convaincre des médiocrités telles que vous. Répondit Matthieu sèchement mais juste.

- Je vois, alors vous devez être autistes ? J'ai remarqué les signes. Je commence à voir que vous ne pourrez pas évoluer dans ce monde où les êtres supérieurs domineront un jour le monde. Reprit la mère.

- Je fais confiance à l'informatique et aux chiffres, et je sais objectivement que je suis autiste. Mais si vous pensez que pour moi c'est une insulte, alors je peux comprendre à quel point vos cerveaux sont atteints. Rétorqua Matthieu.

- De quel droit osez-vous ? S'énerva le père devant ses enfants en train de se goinfrer.

- Je ne fais qu'énoncer une réalité. Je dis juste que vous les neurotypiques, j'avais oublié à quel point vous avez une telle étroitesse d'esprit et de naïveté. Vous devriez prendre en compte ce que les autres pensent quand ils voient votre faux sourire. Imaginez ce que moi ou ma fille Valentine peuvent penser. Argumenta Matthieu.

- Et que pensez-vous savoir de nous ? La supériorité doit primer avant tout. Si on est compatissant, faible en sport, que l'on fait des compromis, alors nous courrons à notre perte. Mais des personnes de plus en plus nous disent d'abandonner cette idée de construire la future génération de demain, pourtant c'est ce que nous prônons par dessus tout, nous ne voulons pas être faibles. C'est des gens comme vous que le monde ne sera jamais parfait. S'énerva la mère qui sortait de ses gongs.

- Je peux vous demander ceci ? Quelle partie de votre histoire impliquait votre propre désir ? De ce que j'ai compris, vos proches attendent de grandes choses de vous mais vous ne semblez pas combler leurs attentes. Il ne me semble pas que vous ayez mentionné ce que vous voulez réellement faire. Mais il y a une chose que j'ai appris dans ce monde au fil des années: c'est qu'il y a toujours une couche sous le fond du baril.

- Cela suffit ! Arrêtez de nous prendre de haut ! Cria le père ne supportant plus les mots de Matthieu qui hélas étaient justes.

- Malheureusement, vous n'êtes pas des personnes supérieures. Vous faire passer pour supérieurs aux autres n'est qu'une cause perdue. Navré de vous le dire, mais vous êtes la racine du mal qui n'est rien d'autre qu'une dystopie irréalisable.

- Cela vous amuse de mettre les gens plus bas que terre et de les enfoncer comme vous le faites ? Vous êtes horribles. S'enfuit la mère sans demander son reste.

Après quoi, le père et les enfants, ayant l'appétit coupé, laissèrent leur commande non finie, payèrent leur addition et repartirent honteux et humiliés devant le reste des clients de l'établissement. Et comme si cela ne suffisait pas, quelques jours plus tard, une vidéo qui avait été prise discrètement dans le restaurant avait été postés sur les réseaux et avait fait le tour du monde avec de nombreux repostes, des commentaires en rafales, et plusieurs millions de vues.

D'ailleurs, la vidéo était tellement devenue virale que de nombreuses personnalités publiques ont saluées l'initiative de Matthieu envers sa fille face au couple scandalisé. Mais Matthieu voulait préserver son anonymat et préférait rester discret, au calme à s'occuper de sa fille bébé, portant encore des couches et buvant au biberon. Ce jour-là, après un réveil très matinal à 4h01 du matin, due à une insomnie aussi bien pour Valentine que pour Matthieu, tous les deux s'étaient levés aux aurores et avaient commencés leur journée dans le silence. 

- Je reviens Valentine. Je suis en train de préparer ton biberon de lait chocolaté, on changera la couche après. 

Valentine acquiesçait de la tête, vêtue en tout et pour tout, d'un simple t-shirt blanc et de sa couche ainsi que son doudou Bunny qu'elle serra fort dans ses bras comme pour sentir son aura. Quelques instants après, Matthieu revenait dans le salon et donner le biberon à sa fille adorée. Il la mit sur ses genoux, et lui enfonça le biberon dans la bouche. Pendant ce laps de temps, Valentine était comme sur un nuage, rien ne semblait la perturber et elle profita du lait chaud qui coulait dans sa gorge, les yeux fermés, tenant de ses petites mains comme quand elle était un bébé il y a bien longtemps. Ainsi se termina l'histoire fantastique d'un père dévoué à sa fille, le combat de toute une vie, le combat d'un père.

                                                                                            FIN

Remerciements à Vincent, mon père (Auteur Wattpad également), à Guillaume un ami asperger lui-même parent d'un petit garçon, à ma grand-mère maternelle Maryvonne avec qui j'aimerais qu'elle connaisse ses petits enfants si j'en ai un jour.

Arthur Desaix.