Chapitre 6. Ma patience a ses limites

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Cole

- Tu veux pas fermer ta gueule deux minutes ?, vociférai-je, à bout de patience.

Je rentrai tant bien que mal dans mon jean le t-shirt que j'avais attrapé à la volée. La mendiante n'arrêtait pas de l'ouvrir et ça me tapait sur le système. Je devais savoir qui elle était et pourquoi son visage m'était si familier.

- Détache-moi, ça commence à me faire mal.

Je l'ignorai et attrapai mon paquet de cigarettes dans la poche arrière de mon pantalon avant de m'appuyer sur le bord en bois situé au bout du lit.

- Oh, vraiment ? Il fallait me le dire plus tôt !, rétorquai-je d'un ton sarcastique.

Elle me jeta un regard noir qui ne faisait qu'attiser ma satisfaction. Elle semblait plus furieuse qu'effrayée. Je ne comprenais pas. Elle ne portait pas la marque que les femmes Martinez arboraient habituellement. Je m'approchai alors à nouveau d'elle afin de vérifier si je n'avais pas rêvé.

- Ne t'avise pas de me toucher, cracha-t-elle.

- Sinon quoi ?, répondis-je en souriant. Tu vas me démembrer ? T'es plutôt en mauvaise posture là.

Son regard s'assombrit instantanément. Ça ne pouvait qu'être l'une d'elle. Non seulement elle avait un accent espagnol qui m'était insupportable venant de sa bouche, mais son visage ressemblait aussi parfaitement à celui d'Adalyn. Je m'approchai alors d'elle pour remonter la manche de son pull afin de découvrir son poignet. Mais cette meuf gigotait dans tous les sens et ça me faisait vriller.

- Je vais finir par te coller une balle, continuai-je tout en maintenant son bras de mon autre main.

- Essaie pour voir.

Sa peau n'avait rien. Je ne devenais pas fou. Elle, par contre, devait avoir des neurones en moins pour me défier aussi ouvertement. Je la fixai mais elle ne laissait rien transparaitre. J'avais passé la journée à chercher de quelle manière je pourrais la faire parler mais rien ne me venait. Je n'étais pas ce connard d'Ethan, je n'allais pas me mettre à frapper une femme pour la rendre plus docile.

Mais mes méthodes n'étaient pas non plus irréprochables. Elle finira par céder. Que ce soit par la faim, la soif ou son envie de pisser, peu m'importait. Ça avait d'ailleurs déjà commencé par la musique, puis par le film porno que j'avais connecté à mon enceinte avant que je ne cogne le lit contre le mur comme un dégénéré. Si par chance elle avait réussi à trouver un semblant de paix dans son sommeil, tout ça l'aurait sans l'ombre d'un doute réveillé. Elle finira par me supplier de la détacher. Et c'est tout ce que je souhaitais depuis qu'elle avait hurlé son insolence à travers tous les murs de la baraque.

- Je vais me gêner, répliquai-je tout en quittant la pièce.

Je dévalai alors les marches afin de m'emparer d'une bouteille d'eau ainsi que d'un verre et remontai frénétiquement en direction de la chambre. La mendiante fermait à présent les yeux. Elle me donnait l'impression de faire ses prières et ça ne faisait que m'exciter davantage à l'idée de tout ce que je voulais lui faire subir.

Lorsqu'elle me regarda enfin, je m'approchai de son oreille afin de délicatement verser le contenu de la bouteille dans le verre. Elle se tortillait à présent dans tous les sens, serrant de plus en plus fort ses jambes. Je répétai le même mouvement afin de lui donner un avant goût de ce que sa non-coopération engendrerait.

- Putain mais arrête !, cria-t-elle finalement. C'est quoi le but ? Que je développe une infection urinaire ?

- Je suis sûr que tu connais Adalyn. Ah, et pour ta gouverne, je pourrais continuer pendant des heures, répondis-je dans un rictus.

Nos âmes meurtriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant