Chapitre 15. Toxique

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Cole

Ma petite souris était décidée à m'échapper ce soir. Mais elle ne se doutait pas de ce qu'elle avait éveillé en moi... Oh, non. Elle était même à des années lumières de soupçonner les sentiments qui m'animaient.

Après avoir quitté Lexie, l'insomnie me narguait. Je fixais le plafond, ressassant encore et encore la scène des trois abrutis que j'avais abattu. À cet instant, mon portable se mit à sonner. L'un des hommes que j'avais envoyé au Mexique pour surveiller le chef du cartel, Carlos Martinez, me recontactait enfin. Il avait réussi à m'apporter toutes les preuves qui me permettaient de confirmer qu'Isabella était bien l'une des leurs.

Et encore mieux... Elle était la fille de Carlos. Le jackpot était tombé. Et je me foutais royalement des moyens qu'il avait bien pu employer pour découvrir cette bombe. Tout ce qui comptait était que les preuves étaient là.

Ce soir là, lorsque je l'ai prise pour Adalyn le temps d'un instant, mon instinct ne m'avait donc pas joué des tours. Elles étaient sœurs. Le meurtrier de mon père était donc leur frère. Et par je ne sais quel coup du destin un peu foireux, on m'avait servi Isabella sur un plateau d'argent. Il fallait croire que Riley n'avait pas été si débile que ça.

Mais pour rien au monde je n'avouerai cette information aux autres. Pas pour l'instant. Si Ethan venait à l'apprendre... Et bien. Je pourrais vraisemblablement faire mes adieux au plus bel atout de ma vengeance.

Cette fois, je ne me comporterai pas comme un lâche. Sa vie ne me filerait pas entre les doigts. Elle était mienne. Je vengerai mon père comme il se doit.

Vingt vies pour les vingt ans qu'il lui restait à vivre.

Il n'en restait que dix-sept.

Et j'avais trouvé le bouquet final.

- Où est-ce que tu te caches ?, prononçai-je tout me précipitant derrière un tronc d'arbre.

Raté. Elle n'était pas là.

Mais je sentais sa peur. Elle laissait de délicates effluves sur mon chemin. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Après tout, je ne me reconnaissais pas moi-même. J'ai passé les douze derniers mois à ne côtoyer que la colère, pensant qu'elle n'allait jamais pouvoir me quitter. Ce soir, je lui ai enfin trouvé un remplaçant. Le désir. Il brûle en moi aussi fort que ma soif de vengeance. Je ne le laisserai filer pour rien au monde.

- Je vais perdre patien..., commençai-je avant de m'arrêter net.

Elle était à mes pieds, recroquevillée sur elle-même. Je dégageai les quelques mèches de cheveux qui recouvraient le côté visible de son visage. Ses yeux étaient fermés. Je secouai alors lentement son épaule mais son corps ne répondait pas.

À quoi jouait-elle ?

- Putain, mais qu'est-ce que tu fous ?, soupirai-je sans cesser de la fixer.

Sérieux, son petit jeu m'emmerdait là. La gaule que je trimballais depuis que je l'avais aperçu sur le balcon commençait à sérieusement se ramollir. Ça faisait d'ailleurs un bail que ça ne m'était pas arrivé, mais ce n'était pas pour me déplaire. Il fallait croire que j'étais excité par l'interdit, par le danger. L'idée de baiser l'une des filles Martinez me réjouissait fortement.

Cette conne était peut-être morte. Cette idée me foutait sérieusement en rogne.

Au moment où je pris son pouls, ses dents se pressèrent furieusement sur mon bras. Une douleur lancinante le traversa tandis que je me dégageai aussitôt.

- Bordel ! T'es complètement tarée !, hurlai-je tandis qu'elle se mit à sourire.

Cette meuf était vraiment une dégénérée. Sa morsure avait marqué si profondément ma peau qui j'étais presque certain que la trace de ses dents allait rester là un bon moment. Mais ça ne me déplaisait pas tant que ça, finalement. Au contraire, je sentis ma bite se durcir instantanément.

Nos âmes meurtriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant