Gods Hunters II

Chapitre 1 : Divergence

Johann, le visage marqué par la douleur, voulait y aller, prêt à venger Mateo de toutes ses forces. Aida, la voix brisée par le chagrin et les yeux inondés de larmes, clamait avec véhémence qu'ils devaient agir pour tous leurs morts. Ils n'avaient même pas eu besoin de s'accorder pour être sur la même longueur d'onde : ils désiraient ardemment et allaient abattre les « enfoirés » qui leur ont fait ça.

Tashi, déterminée à ne pas laisser Leila entre les mains de l'ennemi, affirmait qu'elle partirait, coûte que coûte. Natalia et Rita, elles, vacillaient entre la soif de vengeance et la prudence, hésitantes face à l'ampleur de la tâche. 

Elias, mystérieusement silencieux, semblait perdu dans ses pensées, tandis que Felix et Marcus, plus catégoriques, s'opposaient fermement à toute action précipitée.

Le groupe, en proie à une tempête d'émotions contradictoires, se trouvait divisé. Les uns, nourris par la rage et le désir de justice, en venaient à traiter les réticents de lâches. L'atmosphère se chargeait d'une tension palpable, mélange de colère, de désespoir, et d'impuissance.

C'est alors que Marcus, envahi par un cocktail d'émotions mêlant la frustration, la peur et la colère, prit la parole. Sa voix était plus forte que jamais, coupant court à toutes les autres.

— Vous vous rendez compte qu'on a dû être 9 pour en venir à bout d'un seul ? Et vous voulez y retourner ? Tous ceux qui étaient là-bas sont probablement aussi puissants que lui ! s'exclama-t-il, les sourcils froncés et la voix tremblante d'une émotion difficile à contenir.

Tashi, entre deux sanglots, répliqua désespérément :

— Ensemble, on pourrait y arriver...

— Ils étaient deux, et on était 9 ! lança Marcus, sa voix montant d'un cran, son regard perçant chacun d'eux. 9 en comptant Giulia ! Et vous pensez sincèrement qu'on peut les battre tous seuls ? Mais vous êtes fous ou quoi ?!

Rita, le souffle coupé par l'anxiété, appuya ses paroles, cherchant elle aussi à raisonner le groupe.

— C'est vrai ! Si... si Windel ne s'était pas occupée de Prag, on serait tous morts. Vous comprenez ça ?!

Felix, assis, la tête baissée, leva un regard désespéré vers eux.

— Les gars, ce n'est pas un jeu vidéo, une série, ou un manga... On est dans la vraie vie. Ces types sont des tueurs depuis des années, alors que nous... ça fait trois mois qu'on est ici ! Marcus ne connaît même pas encore son pouvoir.

— Et c'est pareil pour Rita et Natalia ! Et Aida aussi, balbutia Marcus, incrédule. J-je ne comprends même pas comment Mno a pu se retrouver avec une trace de mon Blund sur son dos...

C'est à cet instant qu'Elias, d'une voix calme mais chargée de gravité, parla pour la première fois.

— Vous devez venir avec nous, souffla-t-il.

— Attends, répète ça ? demanda Marcus, plissant les yeux en s'avançant vers lui.

— J'ai dit que vous deviez venir avec nous ! insista Elias. T'es sourd ou quoi ?

Marcus, le visage déformé par la fureur, s'approcha encore, ses poings se serrant malgré lui.

— Tu te fous de moi, Elias ?! Tu étais planqué pendant tout le combat, et maintenant tu veux nous faire la morale ?!

Elias resta impassible, son regard perçant celui de Marcus.

— Je sais ce qui est juste, dit-il avec une étrange sérénité.

— Juste ?! répéta Marcus, hors de lui. Tu oses nous demander d'aller nous suicider et tu as le culot de me dire que c'est « juste » ?!

Elias, sans broncher, répondit :