Chapitre 8 : Criminels

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Ils abandonnèrent derrière eux le corps gisant, le sol marqué des empreintes sanglantes de leur affrontement, traces indélébiles de leur brutalité nouvelle. Les Élus avancèrent à grands pas vers le hangar, poussés par une urgence qui les dévorait tout entiers, comme si le monde autour d'eux n'était plus qu'un rêve troublé.

L'adrénaline rugissait dans leurs veines, un torrent incontrôlable, mais elle ne suffisait pas à effacer le poids écrasant de ce qu'ils avaient fait. Chaque battement de cœur, rapide et irrégulier, semblait marteler un rappel cruel : ils avaient franchi une frontière qu'il serait impossible de reculer.

Felix, le visage tordu par une tension palpable, marmonnait à voix basse comme pour conjurer un spectre invisible :

— Il le fallait... c'était nous ou lui...

Les mots, arrachés à sa gorge nouée, se perdirent dans le vent nocturne, emportés comme une prière sans réponse. À ses côtés, Marcus restait silencieux, évitant soigneusement le moindre reflet dans les vitres poussiéreuses du hangar. 

La culpabilité s'accrochait à lui comme une cape trempée, froide et lourde. Il sentait une voix grondante au fond de son esprit, murmurant encore et encore qu'il avait trahi ses propres principes.

Plus ils approchaient de la grande structure de bois et de métal, plus une tension écrasante pesait sur leurs épaules. Sans un mot, ils activèrent leur perception d'aura, cherchant à percer les ténèbres du bâtiment. 

Deux présences vives répondirent immédiatement à leur appel mental, leurs éclats tranchant comme des lames. Mais une troisième restait indistincte, à la limite de leur perception, comme une ombre vacillante prête à s'éclipser à tout moment.

Le doute rôdait autour d'eux, rampant comme un serpent prêt à frapper. Pourtant, la peur—celle de perdre à nouveau, celle de l'impuissance—les poussa à avancer. Ils n'avaient plus le luxe de réfléchir, ni même de ressentir. 

Seul restait le besoin impérieux d'agir. Felix raffermit sa prise sur les sphères de Blund, leurs pulsations vibrantes résonnant dans ses mains comme un écho de sa propre tension.

— On termine ça. Pas de place pour l'hésitation.

Mais dans son cœur, il savait. Rien ne serait rapide, rien ne serait simple. Pas ici, dans ce gouffre d'horreur où ils s'enfonçaient.

Les Élus pénétrèrent dans le hangar, leurs pas légers mais déterminés, leurs corps mouvant en parfaite synchronie. Pourtant, leurs pensées demeuraient dissonantes, comme des notes discordantes d'une symphonie brisée. 

Ils aperçurent les silhouettes ennemies et attaquèrent sans hésitation, libérant leur colère dans un déluge de lumière bleutée et d'énergie brute. La première explosion éclata comme un rugissement dans la nuit, ses éclats de lumière illuminant les poutres noircies du hangar. 

Le fracas secoua les murs, une onde de choc projetant des éclats de bois et de métal dans toutes les directions. Un cri étouffé par la poussière leur parvint, un hurlement étranglé qui s'évanouit aussitôt dans le chaos.

Felix, ses mains crispées sur ses armes, se tourna vers le plafond. Son esprit, embrouillé par l'urgence et la rage, ne laissait plus place à autre chose qu'à l'instinct. Un tir précis fit craquer la charpente au-dessus de leurs ennemis. 

Le plafond s'effondra dans un fracas terrifiant, un torrent de gravats et de poutres s'abattant comme une avalanche. La poussière, lourde et suffocante, emplit l'air en un instant, étouffant leurs souffles et dissimulant leur vision.

Quand la poussière commença à retomber, un silence assourdissant s'étendit dans le hangar, troublé seulement par le crépitement des débris encore instables. Felix se retourna, haletant, et son regard tomba sur Marcus.

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