C'est la mort dans l'âme que Henry rentre chez lui, dépité. Il a discuté avec le nouveau propriétaire de la librairie - changée en bibliothèque publique renommée "The Safe Word" -, celui-ci n'ayant pas accepté de faire travailler Henry pour lui.
Il a donc bien tout perdu.
Une larme témoignant de sa tristesse glisse le long de sa joue. Tout va mal dans sa vie. Depuis huit ans.
Depuis qu'Addie a quitté sa vie quotidienne.
Il n'arrête pas de penser à elle, de ce qui se serait passé si elle était restée avec lui, si elle ne s'était pas sacrifiée.
Non. Si Addie ne s'était pas sacrifiée, Henry serait mort.
Il se souvient de son rire rieur, de son regard d'ange.
De sa constellation.
Elle n'aurait jamais dû partir.
Henry entre dans le restaurant. Anxieux, il recherche dans tous les recoins de la grande salle chic celle qui serait capable de répondre à toutes ses interrogations.
- Henry Strauss, je suppose, murmure une voix enjouée, un peu cassée, derrière lui.
Henry sursaute avant de se retourner. Une femme aux traits lourds et ridés se présente à lui. Ses cheveux, sombres, presque noirs, étaient rassemblés en une longue queue de cheval tombant en cascade sur son dos.
- Je suis Estelle, une amie d'Addie, se présenta-t-elle à Henry. Suivez-moi, monsieur Strauss.
- D-d'accord, balbutie-t-il avant de la suivre en direction d'une petite table.
