La chambre d'Abraxas et Ekrizdis était une pièce austère, froide et dépouillée, reflétant le statut précaire des jumeaux dans la famille Snow. Les murs de pierre, glacials au toucher, suintaient l'humidité et l'abandon. En hiver, la température y était encore plus mordante, rendant chaque nuit un véritable défi pour trouver un peu de chaleur et de confort.
Il n'y avait qu'un seul lit, petit et étroit, qu'ils devaient partager. Ce lit unique, avec son matelas mince et ses draps usés, leur rappelait constamment leur statut de bâtards de Maximus. Leurs conditions de vie étaient un contraste frappant avec le luxe du reste du palais, ou de leur vie à Poudlard. Ils n'avaient que peu de couvertures pour se protéger du froid mordant, et souvent, ils se réveillaient en grelottant, les lèvres bleuies par la température glaciale. Ils se partageaient leur chaleur depuis la mort de leur père, et autrefois avec leur mère. Mais elle n'était plus là pour les rassurer lors des nuits froides de l'hiver.
Les murs, dépouillés de toute décoration, portaient encore les traces des dessins d'enfants qu'Ekrizdis avait réalisés des années auparavant, encouragé par sa mère. Des croquis maladroits de créatures fantastiques et de paysages imaginaires parsemaient la pierre, témoignant d'un temps où l'innocence et l'imagination avaient encore leur place dans la vie des deux frères. Ces dessins étaient désormais partiellement effacés par le passage du temps, mais ils restaient un symbole silencieux de leur enfance et de leurs rêves perdus.
Une petite fenêtre, en hauteur, laissait à peine filtrer un peu de lumière, souvent obstruée par la neige en hiver. Les volets en bois, lorsqu'ils étaient fermés, enfermaient la pièce dans une obscurité presque totale, ajoutant à la sensation d'oppression. Une lanterne vacillante sur une table branlante était leur seule source de lumière le soir venu.
Les quelques meubles présents étaient rudimentaires : une table bancale, une chaise en bois usée, et une armoire vétuste où ils rangeaient leurs maigres possessions. Chaque objet semblait avoir vu de meilleures années, tout comme les jumeaux eux-mêmes, qui portaient sur leurs jeunes épaules le poids d'un héritage et d'un statut qu'ils n'avaient jamais choisi.
Ce soir-là, le froid était particulièrement intense. Abraxas et Ekrizdis, enveloppés dans les maigres couvertures, tentaient de se réchauffer tant bien que mal. Les craquements du bois et le sifflement du vent à travers les interstices des murs ajoutaient une couche de désolation à leur situation. Malgré cela, un sentiment de solidarité les unissait, renforcé par les épreuves partagées et les secrets qu'ils gardaient jalousement.
— Tu te souviens de ces dessins ? demanda Ekrizdis, la voix empreinte de nostalgie.
Abraxas tourna la tête vers les murs et hocha lentement la tête.
— Oui, je m'en souviens, répondit-il doucement. C'était une autre époque.
— Une époque où tout semblait encore possible, murmura Ekrizdis, un sourire triste aux lèvres. Mais on va s'en sortir, Abra. Hein ? Avec cette potion, on va devenir riches et on pourra partir. Tu aimerais aller où ?
Abraxas hocha de nouveau la tête, se serrant un peu plus contre son frère pour partager leur maigre chaleur. Les défis étaient grands, mais leur détermination l'était tout autant.
— Je ne sais pas, murmura Abraxas. Et ne parle pas si fort. Les murs ont des oreilles, ici.
— Parce que tu crois vraiment que ça les intéresse ? grogna son frère. Moi, j'irais en France. Je terminerais mes études à Beauxbâtons et j'y apprendrais l'Alchimie. Je ferais mieux que Nicolas Flamel !
Abraxas soupira. Ekrizdis avait des rêves impossibles.
— On verra, Ekriz, répondit-il finalement, préférant ne pas briser l'enthousiasme de son frère. Mais avant tout, il faut qu'on soit prudents.
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Invisible IV - L'Ombre éveillée
FanficCaius le Fondateur a laissé un vaste héritage que Titus le Grand a su préserver et transmettre. La dynastie des Imperator semble être inébranlable, mais la soif de pouvoir coule dans les veines de chacun de ses membres. Qui succédera à Lazarus II...