Les Roses du Souvenir

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Ekrizdis avançait sur la pointe des pieds, son cœur battant la chamade dans sa poitrine. Il savait qu'il n'avait pas le droit d'être dans cette partie du palais, mais son esprit d'aventure était bien trop fort. Chaque pas résonnait légèrement dans le couloir silencieux. La curiosité le poussait à explorer des endroits interdits, à découvrir des secrets cachés derrière les portes massives.

Il posa sa main sur la poignée en forme de serpent, en argent, sentant le métal froid sous ses doigts. Il s'apprêtait à tourner la poignée lorsque la voix impérieuse de Lazarus retentit derrière lui.

— Qu'est-ce que tu fiches ici, toi !? grogna la voix de Lazarus. Tu n'as rien à faire là !

Ekrizdis soupira, sentant une vague de frustration le traverser. Il se retourna lentement pour faire face à son grand frère, l'Imperator, mais surtout le meurtrier de leur père. Il fixa Lazarus avec une haine non dissimulée, ses yeux brillants de défi. Cette audace ne passa pas inaperçue.

Lazarus, furieux, leva la main et lui asséna une violente gifle qui le fit tomber au sol. Ekrizdis grimaça de douleur mais refusa de montrer sa faiblesse. Il se redressa sur ses coudes, continuant de fixer l'Imperator avec la même détermination.

— Oh... toi..., grogna Lazarus, prêt à sortir sa baguette magique.

Mais un bruit de pas l'interrompit. Un vieux jardinier s'avançait dans le couloir, portant un gros bouquet de fleurs.

— File d'ici, sale gosse, ordonna Lazarus.

Ekrizdis se leva lentement alors que Lazarus s'éloignait en jurant contre lui, le traitant de bâtard qui ne pouvait pas être invisible comme son jumeau. Il renifla, essuyant sa lèvre endolorie, et s'approcha du jardinier qui semblait avoir du mal à porter son lourd bouquet.

— Oh ! s'exclama le vieil homme en le voyant. Tiens... mais qui voilà ?

— Je peux vous aider ? proposa Ekrizdis, la voix un peu tremblante.

— Non... je dois juste mettre ces fleurs dans ce vase là-bas, répondit le jardinier.

Ekrizdis tourna la tête pour voir le vase désigné.

— Pourquoi vous n'utilisez pas la magie pour faire apparaître des fleurs ? demanda-t-il, intrigué.

— Pour sentir et embaumer un peu ces austères couloirs, répondit le jardinier avec un sourire bienveillant.

— C'est idiot de mettre des fleurs ici, dit Ekrizdis en fronçant les sourcils. C'est interdit de venir là.

— Alors, que fais-tu ici ? répliqua le jardinier avec un éclat de malice dans les yeux.

Ekrizdis se pinça les lèvres, sentant la douleur de sa lèvre gonflée.

— C'est la chambre de Titus, dit-il en montrant la porte. Je voulais voir. On dit qu'il... qu'il est juste parti...

Le jardinier mit les fleurs dans le vase, un petit rire s'échappant de ses lèvres.

— Oui, c'est ce qu'on raconte, approuva-t-il.

— Ce sont des... roses ? demanda le garçon, cherchant à changer de sujet.

— Tu connais les fleurs ? s'étonna le jardinier.

— Heu... un peu, marmonna Ekrizdis.

Il fixa à nouveau la porte, la curiosité brûlant dans ses yeux.

— S'il est vivant... il vit où maintenant ?

Le jardinier eut un petit gloussement, amusé par la curiosité de cet enfant.

Invisible IV - L'Ombre éveilléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant