Invisible IV - L'Ombre éveillée

Détracqueur à l'aide

— Tiens-le ! Gronda Titus. Si même la Goutte du Mort Vivant ne fonctionne pas... Ekriz ! Concentre-toi ! Par Serpentard ! Es-tu donc si faible !?

Ekrizdis se débattait furieusement, ses muscles tendus sous l'effort colossal de repousser l'appel impérieux de son maître. Ses mains étaient menottées, mais il tentait désespérément de se libérer, hurlant de frustration, de colère, et de douleur. La tristesse se mêlait à sa rage, créant un tourbillon d'émotions incontrôlables.

Abraxas était presque sur lui, utilisant toute sa force pour maintenir son frère immobile. Il grimaçait sous l'effort, la tension palpable dans chaque fibre de son être. Il savait que s'ils échouaient à contenir Ekrizdis, il serait perdu à jamais.

— Ekriz, calme-toi, murmura Abraxas, la voix tremblante d'émotion. Nous sommes là pour toi. Tiens bon, s'il te plaît !

Elara, les mains tremblantes, tentait désespérément de réinjecter la potion dans le corps de son frère. La seringue en main, elle cherchait une ouverture dans la peau durcie d'Ekrizdis, chaque tentative se heurtant à la résistance croissante de son corps.

— Ekrizdis, laisse-nous t'aider ! implora-t-elle, la voix brisée par l'angoisse. Je t'en prie, tiens bon !

Mais Ekrizdis se débattait, ses cris de douleur résonnant dans la pièce. La potion, censée le plonger dans un coma bienveillant, semblait inefficace contre la puissance de l'appel qui le torturait. Ses yeux, habituellement si vifs, étaient maintenant voilés de terreur et de désespoir.

Titus, les sourcils froncés, continuait de donner des ordres, cherchant frénétiquement une solution.

— Concentre-toi, Ekriz ! Rappelle-toi le mur mental ! Personne ne peut le franchir, même ton maître ! Tu es plus fort que ça !

Les mots de Titus résonnaient dans l'esprit d'Ekrizdis, luttant pour se frayer un chemin à travers le chaos. Il savait qu'il devait se battre, qu'il ne pouvait pas céder. Mais la douleur était insupportable, et l'appel de son maître, implacable.

Dans un ultime effort de volonté, Ekrizdis tenta de se concentrer, de visualiser le mur mental dont parlait Titus. Il voyait ce mur, solide et infranchissable, mais chaque fois qu'il essayait de le renforcer, la douleur l'arrachait à sa concentration.

Elara, voyant que la seringue ne fonctionnait pas, se tourna vers Titus, les larmes aux yeux.

— Qu'allons-nous faire ? demanda-t-elle, désespérée. Il ne tiendra pas longtemps !

Titus, les mâchoires serrées, réfléchit rapidement. Il savait qu'ils devaient trouver un moyen de briser l'emprise du maître d'Ekrizdis avant qu'il ne soit trop tard. Il posa une main ferme sur l'épaule d'Elara, essayant de lui transmettre un peu de sa propre détermination.

— Nous devons continuer à essayer, Elara. Ne perdons pas espoir. Ekrizdis est fort. Il peut y arriver, avec notre aide.

Ekrizdis, les yeux embués de larmes, ressentit la force de la détermination de sa famille. Il savait qu'il n'était pas seul dans cette bataille. Inspiré par leur soutien, il fit un dernier effort pour se concentrer, pour ériger ce mur mental et repousser l'appel de son maître.

— C'est ça ! s'exclama soudainement Titus, ses yeux s'illuminant d'une lueur de compréhension.

— Quoi ? haleta Abraxas, toujours engagé dans un combat désespéré pour maintenir son frère dans le lit. Quoi ?

— Un Détraqueur, dit Titus, la voix emplie d'urgence. Ça le calmera.

— Quoi !? s'écrièrent Abraxas et Elara à l'unisson, la stupeur peignant leurs visages.