Escapade

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Je m'étais levée vers vingt deux heures. Mon cerveau tournait à deux cents à l'heure pour trouver un plan pour me sortir de cette maison. Le seul tangible était d'utiliser la corde de façon à ce que je puisse la récupérer après. Je ne pouvais pas me risquer à descendre car mon père devait regarder la télévision.

Il était actuellement vingt trois heures et je commençais à préparer mon dispositif. En mettant un manche à balai au bout, je pouvais maintenir la corde dans ma chambre et descendre sans crainte de tomber. Je pris mes deux sacs et j'entamais la descente. Mes mains brûlaient mais je continuais. Arrivée en bas, je tournai la corde pour mettre le manche à la verticale et tirai d'un coup sec. Je rattrapai de justesse le manche avant qu'il ne me tombe sur la tête :

- Kalia ? j'appelais doucement.

L'éléphant arriva de son pas lourd. Je me dirigeais alors vers la maison d'Alexandre.

Je toquai à la porte :

- Oui ?

- C'est moi, Clémentine.

- Rentre c'est ouvert.

J'ouvris la porte et me retrouvai nez à nez avec Alexandre torse-nu. Je me retournai violemment, les joues empourprées :

- Alexandre...!!

- Mmh ?..., Aah, il regarda son torse (musclé), Ça te fait autant d'effet..., Princesse~, me taquina-t-il, un rictus au lèvres.

- ...

- Bon, il se tourna et alla chercher un T-shirt.

- Merci, je soufflais, les joues brûlantes.

- Je peux savoir ce qui te dérange autant ?

- Je te résume la situation ? En gros, je suis une fille de quinze ans qui viens de se barrer de chez elle et qui se retrouve dans la même petite pièce qu'un mec de seize ans torse-nu *Et sacrément beau gosse*. C'est bon ou il te faut un dessin ? je demandai, les joues encore rosées.

- Tant d'argumentation. Allez, en route pour le port.

Il invoqua Ezix et on partit en marchant tranquillement.



Arrivés au port, on embarqua sur un énorme bateau où Alexandre salua quelques personnes. Je partis posée mes affaires dans une cabine pour ensuite retourner sur le pont. Alexandre était accroché au bastingage et semblait mal en point.

- Ça va ? je demandai.

- Je n'ai pas..., le pieds marain..., dit-il entre deux vagues.

- Dis-moi, j'ai deux questions à te poser.

- Vas-y ?

- Pourquoi tu ne m'a pas dis que j'avais des pouvoirs et comment tu l'as sus ?

- Comment je l'ai sus ? Et bien, tu te rappelle la sortie à l'aquarium ?

- Oui..., je répondis, hésitante.

- Tu te souviens, (une vague passa) j'ai due te tenir la main pour que tu ne fasse pas de crise d'angoisse, (une autre vague passa) tu avais l'air oppressé. Tu ne regardais pas les poissons mais l'eau qui t'entourait.

- Je..., j'étais perdue, je ne me rappelais même plus de ce passage.

- Ou encore à la piscine, (une vague fit perdre l'équilibre à Alexandre qui se retint de justesse) quand tu sortais de l'eau, c'est à peine si tes cheuveux étaient mouillés.

- Ah, je répondis simplement.

Cinq minutes passèrent sans que personne ne pronnonce un mot :

- Tu crois que je n'ai pas remarqué que tu n'as toujours pas répondu à ma première question ? je demandai, un sourire amusé au lèvres.

- Je pensais que ça passerai..., dit-il dans un soupir.

- Je ne suis pas si stupide tu sais ?

- Oui... Je vais répondre. Tes parents ne m'ont jamais accepté parce que j'avais des pouvoirs, je n'avais même pas le droit de rentrer chez toi alors... Je me suis dit qu'il vallait mieux que tu profite d'une famille qui t'accepte.

- J'ai envie de te dire merci mais ça m'énèrve que tu t'occupe de mes affaires. Tu n'avais pas à me laisser dans l'ignorence ! Mes parents, c'est mon problème, pas le tien..., je finis en soupirant tristement et m'éloignai.

Je rejoignis Kalia jusque là à l'écart. Je la regardai dans les yeux et commençai à lui parler :

- Non mais j'y crois pas ! Il a cru que j'étais une fillette fragile, vulnérable ?! Sans défence ?! Mais tu sais ce qui m'énèrve le plus Kalia ? C'est que je n'arrive même pas à lui en vouloir ! Certes il me prend pour une pauvre fille à protéger mais j'arrive pas à lui en vouloir ! Rah ! Ça m'énèrve...

Je plongai mon regard dans celui sage de Kalia. Elle avait l'air de me comprendre, voir même d'éprouver de l'empathie :

- Et puis vous m'énervez tous à jamais me contredire.

Je posai ma main sur le front de Kalia en signe de remerciement puis parti dans ma cabine.

L'Oiseau Blanc    1-L'inconnueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant