PROMESA INACHEVÉ || EN RÉÉCRITURE / EN PAUSE ||

20. Casino.

Hazel.

Oh putain ? Qu'est-ce que je suis en train de foutre ?!

Malgré les mille questions envahissant mon esprit, je resserrai ma prise sur son col, rapprochant avec lenteur le visage d'Eros du mien. Je penche la tête d'un côté, curieuse de savoir ce qu'il se passe dans son esprit actuellement, car il a arrêté de respirer.

C'est une sorte de suicide involontaire, non ?

Malgré le fait que je peux sentir les œillades brûlantes d'Amber sur mon dos, je lève ma main afin de caresser la mâchoire d'Eros, mes ongles peints en rouge griffant légèrement sa peau douce. Il reprend une brusque respiration et je retrousse légèrement mes lèvres. Une certaine fierté naît en moi de le voir aussi sensible à mon toucher.

Mon nez se plisse de lui-même alors que son parfum m'atteint par vague. Fort et musqué au premier abord, puis doux, lorsqu'on s'y habitue. J'aime beaucoup. Un peu trop même.

Je lève mon regard pour lui dire que son parfum sent horriblement mauvais, mais ce que je vois m'arrête dans ma course.

Je cligne du regard une, deux, trois fois avant de me rendre compte que le vert que j'étais supposé rencontrer n'est plus là. Sa pupille est si dilatée que le noir domine complètement son vert, son regard fixé sur moi, comme s'il avait peur que je disparaisse s'il détournait le regard pendant une milliseconde.

Il est fort purée.

Je coupe court à notre contact visuel, son regard rempli de non-dits me rend beaucoup trop nerveuse au point où j'ai peur de risquer une syncope tellement mon cœur bat vite dans ma poitrine.

Je fais un rapide détour de la salle quand je constate avec honte que toute la salle nous accorde son attention, y compris Liam.

Ses poings sont si serrés sur le verre qu'il tient entre ses mains que je peux voir la blancheur sur ses phalanges apparaître de là où je me situe, tandis qu'il nous fusille du regard, la mâchoire si serrée que ses dents pourraient s'écraser sous la pression.

Eros s'empare avec douceur de mon visage, me forçant à le regarder. Le bourdonnement de mon cœur atteint mes oreilles, étouffant tous les bruits parasites.

Boum. Boum. Boum.

Je me crispe avant de me détendre quand je sens sa main glisser de ma nuque à mes lèvres. Sans défaire mon rouge à lèvres, il passe la pulpe de son pouce sur le côté.

Avec lenteur, il rapproche son visage du mien et pendant une seconde, je panique à l'idée qu'il essaye de m'embrasser — car une partie de moi sait que je ne le repousserai pas — mais sa bouche dévie au niveau de mes oreilles à mon plus grand soulagement. Son souffle chaud caressant ma nuque, je ferme les yeux pour m'éviter de penser aux papillons qui encombrent mon ventre et plus bas encore.

Oh non, ça doit être le pain au chocolat qui me rend malade. C'est la seule solution que je vois.

— Depuis que je supporte Amber, je ne l'ai jamais vue avec autant de poignards dans le regard.

Je laisse échapper un gloussement timide comme s'il venait de me murmurer la chose la plus indécente à l'oreille alors que nous sommes en public, juste pour la faire rager encore plus dans son coin.

Ma main caresse sa joue d'un mouvement sensuel et amoureux comme le ferait une femme éprise de son compagnon pendant que je dirige à mon tour ma bouche vers l'oreille.

— Si ce n'est que ça... Je veux voir l'enfer briller dans ses yeux lorsqu'elle comprendra que tu es à moi.

Jusqu'à ce qu'on retrouve le tueur, mais je n'ai pas la force de lui avouer.