13. Collaboration.

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Eros.

« On paye quelquefois bien cher sa curiosité malsaine. »

-Pierre-Jules Stahl.

Je la vois sortir derrière l'arbre à chat de Garfield, où elle s'était cachée, en enlevant sa capuche.

Ma fouineuse de trouble.

Elle s'approche lentement, trop lentement de moi avec une certaine confiance en elle qui me surprend.

C'est elle qui est en position de faiblesse et pourtant c'est moi, le plus affecté.

Les pans de ma chemise retroussée sur mes avant-bras, me font me sentir plus en confiance, laissant mes tatouages à l'œil nu, je détaille sa tenue.

Dans l'obscurité que je laisse volontairement dans mon salon malgré les bougies allumées, j'aperçois sa silhouette, ses vêtements forme un ensemble noir : un gros pull noir enveloppe son buste, comme si elle voulait se faire toute petite au point de disparaître, pareil pour son jogging noir largement trop grand pour elle. Alors qu'un sac à dos pend sur une épaule.

Elle semble faire tache dans le décor parfait de mon salon tout en s'accordant parfaitement à celui-ci.

Presque adorable habillée comme une voleuse.

Ce n'est pas comme si elle venait de faire une effraction chez moi, après tout ?

Presque.

Mais ce qui m'intéresse le plus est son regard, deux billes au couleur contraire me regardent.

Légèrement obsédé, je l'avoue.

Le brouillard sombre qui nous enveloppe renforce son regard, d'une manière assez flippante mais intrigante, elle ne me lâche pas du regard, comme si elle voulait me prouver à travers son attitude qu'elle avait totalement conscience de ses actes et qu'elle ne regrettait rien.

On verra ça quand j'appellerai la police.

Je resserre mes bras contre mon torse quand je sens un frisson me traverser la colonne vertébrale.

J'enlève le sourire en coin que j'ai quand je la vois s'avancer vers le plan du travail ou repose les deux verres, en attrape un avant de prendre la parole :

--- Tu l'as drogué, demande-t-elle en faisant tournoyer son verre avant de le redéposer.

Je sens mes sourcils se lever sous la surprise, pour qui me prenait-t-elle ?

--- Non, dis-je en m'avançant avant de prendre le verre et d'en avaler le contenu. T'as un sérieux problème pour poser la question.

--- Simple mesure de sécurité, dit-elle en plissant les yeux.

--- Ta mesure de sécurité s'est arrêtée dès que tu es entré par effraction chez moi.

Un silence rempli de jugement s'ensuit dans lequel aucun d'entre nous tente de combler. Légèrement en colère, je recule afin d'agrandir l'espace entre nous sous ses yeux.

Sans se rendre compte de son geste, elle mordille sa lèvre en tripotant ses doigts. Elle est la première à briser le silence en prenant la parole.

--- Alors...roh, c'est pas le moment ou tu dois me hurler dessus puis frapper dans le mur ?

Je ne réponds pas tout de suite.

--- Alors..-

--- Pourquoi je frapperai dans le mur, je demande en lui coupant la parole en fronçant les sourcils.

PROMESA INACHEVÉ || EN RÉÉCRITURE / EN PAUSE ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant