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Lorenzo Ricci
Vendredi 17 Mai 2024 - 21:49

La porte claque derrière nous alors que Talia enlève ses chaussures en entrant.

Elle est redevenue silencieuse depuis qu'elle est montée dans ma voiture tout à l'heure et je dois dire que je commence sérieusement à m'en inquiéter. Je ne sais pas quand le contrecoup de la soirée va la frapper de plein fouet, mais je le redoute.

Elle s'apprête à enlever son manteau quand je vais à sa rencontre pour l'aider à l'enlever. Je crois l'entendre murmurer un merci mais je n'en suis pas sûr, tant elle parle bas.

Elle est recroquevillée sur elle-même, dos à moi, et elle tourne la tête en inspectant les environs. Elle vient sûrement de remarquer qu'elle ne voit aucun employé à l'horizon.

C'est mon œuvre : je ne veux pas que quiconque puisse voir Talia dans cet état-là. C'est déjà assez dur à vivre pour elle, assez dur de contenir mes émotions contradictoires qui bouillent en moi, pas besoin d'avoir des spectateurs, il n'y a aucun spectacle à voir.

- Il n'y a... Personne ? Sa voix est fébrile alors qu'elle se tourne vers moi.

La voir dans cet état me brise le cœur. C'est bel et bien Talia devant mes yeux mais c'est une partie d'elle que je n'avais jamais vu et que j'aurais préféré ne jamais voir vu les circonstances.

Je suis le premier à lui lancer des piques sur le fait qu'elle est une petite fille avec une carapace bien trop lourde pour ses épaules, mais je sais mieux que quiconque à quel point cette petite fille a toujours su porter cette carapace si grande et lourde, preuve qu'elle sait la porter sur ses épaules.

- Oui, j'ai envoyé un message à Janet pour qu'ils prennent leur week-end. Je réponds alors que ses sourcils se froncent.

- Alors on est seuls ?

- Oui. Je fais un pas vers elle. On est seuls jusqu'à ce qu'ils reprennent le travail lundi matin.

Elle n'a l'air intimidée ni effrayée par moi, maintenant l'adrénaline évacuée, et ça me rassure. Tout n'est donc pas perdu.

- Hmm... Se contente-elle de me reprendre avant d'à nouveau me tourner le dos.

Elle attrape ma main, sans un mot ni un regard, et commence à me tirer avec elle vers ma chambre.

Je constate qu'elle a retenu ce que je lui ai dis avant de monter dans la voiture : je ne la quitte pas d'un pouce et je ne la quitte pas des yeux.

Seules nos respirations sont audibles, nos pas sont si doux sur le marbre alors que je me cale instinctivement aux siens.

Nous arrivons dans la chambre et elle me lâche la main, un creux se formant dans ma poitrine, avant de s'asseoir sur le lit.

- Je... Elle déglutit. Je... J'ai...

Je pense savoir ce qu'elle ressent parce que j'ai déjà eu une ex insupportable et collante, du genre à forcer une fellation pour essayer de me récupérer comme si j'étais un vulgaire animal qui agitait la queue à la moindre proposition sexuelle.

Et j'ai déjà aussi sauvé une des ex de mes potes de ce pote en question, parce qu'il n'était pas capable d'accepter la rupture après l'avoir trompé avec la moitié de notre classe. C'est la fille, une fois sauvée, qui m'a dit qu'elle était dégoûtée de l'avoir laissé la toucher qui m'a fait m'arrêter. Et bien évidemment, ce mec a disparu de la liste de mes connaissances.

Parfois je me demande pourquoi je suis aussi enclin à la violence, puis je me rappelle qui est mon père ainsi que de notre charmante relation père-fils et tout s'éclaire.

Allergic Hearts [Enemies To Lovers] Numéro 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant