" Sur ce terrain où les hommes croient avoir tous les pouvoirs, je vais leur apprendre la dure réalité : celle d'une fille comme les autres qui va les faire chuter de leur piédestal... "
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Née dans une famille composée d'un père footballeu...
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Ma cuillère plonge dans mon bol de soupe, mais n'en ressort pas. Car je suis trop crevée pour la faire sortir.
De ce que j'ai pu comprendre, hier soir, mon enfoiré de frère est rentré à la maison après avoir battu une nouvelle équipe, aux côtés des autres joueurs de l'U20. Et pour célébrer cette victoire, mes parents et lui ont passé toute la soirée à fêter l'événement avec musique, bouffe, et des discussions animées.
Résultat, j'ai à peine fermé l'œil à cause de tout le bruit que ces cons ont fait. J'aurais pu descendre et leur dire de la fermer, mais ils m'auraient rembarré direct. Et au final, c'est grâce à un de nos voisins que j'ai pu enfin prendre le train du sommeil, qui a menacé ma famille de porter plainte pour tapage nocturne. Pour une fois que je suis reconnaissante envers ce vieux grincheux...
Mais, malgré son intervention, la matinée s'est pas très bien déroulé. Je suis arrivée en retard car même le bruit assourdissant de mon réveil n'a pas réussi à me sortir de mon hibernation, je me suis prise une heure de colle pour m'être endormie à 4 reprises en cours de maths, et je me suis trompée de salle 2 fois. Merci, la famille, merci.
Et ce midi, je suis tellement HS ( hors service ) que je ne prête même pas attention à la nourriture en face de moi. Alors que d'habitude, après des cours ennuyeux à souhait, je me serais jeté sur ces plats.
Même l'idée de pouvoir aller jouer au foot à la fin de la journée n'arrive pas à me réveiller d'avantage...
Un " plouf " me sort de mes pensées, et je réalise que ce que je pensais être ma cuillère est le sachet de sucre que j'avais pris pour accompagner mes fraises.
- Merde... je grogne, encore plus agacée qu'avant.
Je récupère mon sucre, en maudissant ma famille, l'école, moi, et même ce pauvre sachet de sucre.
Et, pour bien m'achever, un bruit de pas attire mon attention, et quand je lève les yeux, je constate avec agacement que c'est Kiro, chef de l'équipe de football de ce lycée et sa bande. Pour la faire courte, c'est les joueurs de foot de mon lycée, qui prennent un malin plaisir à me rappeler quotidiennement que une femme n'a pas sa place sur le terrain.
D'habitude, je me contente de les ignorer, mais aujourd'hui, je suis tout, sauf d'humeur à supporter leurs remarques.
Avec un grognement, je les regarde droit dans les yeux, et un détail m'interpelle : au lieu de leurs sourires narquois habituels, la bande de Kiro affiche une expression... désespérée... Oulah, j'ai vraiment besoin de dormir, moi.
- Euh... Shio ? commence Kiro, d'un ton un peu hésitant.
- Bon, je vais être directe : j'suis pas d'humeurà supporter des critiques, alors si c'est pour ça, merci de vous casser de là. je marmonne avec un ton las.
