The Prophecy {Benedict Bridgerton}

1• La traversée

Regardant par-dessus bord, je vois les vagues se fracasser sur la coque du navire.

C'est à la fois spectaculaire et hypnotisant, je pense être resté au moins cinq minutes à contempler ce qu'il se passé en dessous de moi avant de me faire interrompre par une voix masculine dans mon dos.

?~ C'est un de mes spectacles préférés, là où j'habite mer est loin et j'ai peu d'occasions de m'y rendre. Vous venez d'Angleterre ?

Jenny~ J'y ai vécu durant quelques années de mon enfance mais cela fait neuf ans que je vis en France.

?~ Si vous voulez mon avis vous n'avez pas perdu de votre accent.

Jenny~ Mon père et anglais et ma mère française. Malgré le fait qu'il ait appris les bases du français nous avons continué de communiquer en anglais, ça doit être pour ça.

?~ Où irez-vous une fois à Terre ?

Jenny~ Tout droit vers Londres, dans la maison familiale que nous occupons depuis des générations. Et vous ?

?~ De même, je retourne auprès de ma famille que je n'ai pas vu depuis plusieurs mois.

Jenny~ Êtes-vous un grand voyageur ?

?~ J'aime la solitude des voyages je dirais. C'est quelque chose que j'aime faire seul pour l'instant.

Jenny~ Je n'ai jamais voyagé plus loin que la France, malheureusement pour moi...

?~ Vous savez, malgré tout la France est un pays riche en paysages et en histoire, je l'envie pour ses châteaux surtout.

Un silence s'en suit alors que mes yeux sont toujours plongés dans la masse bleue plus bas.

?~ Puis-je vous demander votre nom ?

Jenny~ Jenny Anderson

?~ Anderson, comme Arthur Anderson ?

Jenny~ Oui, il s'agit de mon père.

?~ Il me semble que mon père et le vôtre se connaissaient, son nom apparaissait souvent dans ses histoires de jeunesse. Je suis Colin Bridgerton.

Jenny~ Il est fort probable que ça soit de lui dont vous parlez, il est ici avec ma mère également.

Colin~ Quelle drôle de coïncidence que nous, leur enfant nous nous retrouvions ici plusieurs années plus tard !

Jenny~ Il est vrai que c'est tout à fait étonnant, je suis sûr que mon père serait ravi de vous rencontrer.

Colin~ Ça serait avec plaisir !

Jenny~ Je vais vous le chercher, je reviens tout de suite.

Je me tourne et me dirige vers les cabines passagers et prends la direction de celle que mes parents partagent.

Je me poste devant la porte et toque quelques coups.

Arthur~ Entrez !

Jenny~ Bonjour Père, Mère, je viens de rencontrer un jeune homme sur le pont et il dit s'appeler Bridgerton. Il m'a raconté que son père et vous vous connaissiez.

Arthur ~ Bridgerton, cela fait une éternité que je n'ai pas entendu ce nom, je vais aller voir.

Il se lève, passe devant moi et monte les escaliers qui mènent là où j'ai rencontré Colin.

Louise~ Vous êtes resté avec un jeune homme que tu ne connais pas et sans chaperon ?

Jenny~ Mère, nous sommes sur un bateau, à la vue de tous et comme vous l'avez si bien dit je ne le connais pas. Ne vous faites pas de soucis nous ne sommes pas encore à Londres.

Louise~ Sachez ma chère que malgré le fait que nous ne soyons pas encore à Londres la réputation est une chose dont on doit se soucier n'importe où, n'importe quand.

Jenny~ Dans tous les cas je sais quels comportements sont autorisés ou non. Ne vous en fait pas je suis capable de me gérer seule.

Louise~ Oui mais je ne veux pas que vous soyez distraite par les hommes qui peuvent vous courtiser sans que l'un de vos parents soit présent.

Jenny~ Mère enfin, j'ai rencontré Colin il y a à peine un quart d'heure, je ne comptais pas engager quelque chose qui irait plus loin que de faire connaissance. De plus vous savez très bien que je ne veux pas fréquenter un homme que je n'aurais vu qu'une seule fois et qui m'achètera comme on achète une volaille.

Louise~ Voyons, votre dote est bien plus élevée que le prix d'une poule.

Jenny~ Vous voyez très bien ce que je veux dire par là. Je ne veux pas d'un mariage qui offrira seulement une alliance entre deux familles, qui est arrangé ou encore qui vous permettra de vous débarrasser de moi.

Louise~ Croyez-moi je préfère vous garder près de moi plutôt que de vous donner au premier venu.

Mes parents se sont mariés dans des conditions spéciales, tout deux étaient amis et malgré le fait qu'ils s'aimé bien ils ne se voyaient pas mariés. Un jour, lors d'un bal ils se sont éclipsés et quand on les a retrouvés ils étaient bien trop proches pour que cela ne soit pas remarqué.

Mon grand-père maternel a crié au déshonneur des deux familles et a convenu d'un accord avec les Anderson. Ils se sont trouvés forcé de se marier et ce n'est pas le genre d'histoire qui finit bien, ils ne s'aiment pas et ne cesse de rejeter la faute sur l'un et l'autre.

Pour ne pas avoir d'ennuie ils ont eu un enfant, moi. C'était un moyen d'être tranquille vis-à-vis de leur famille respective.

Au fil des années ils se supportent de moins en moins et cela a un impact sur l'ambiance de la maison, c'est aussi pour ça qu'ils ont décidés de quitter l'Angleterre. Ils pensaient que le changement de pays et d'air allait pouvoir aider leur couple mais ça n'a pas était le cas.

C'est à cause de leur situation que quand je dis vouloir trouver l'amour pour me marier tout deux me répondent de ne pas me faire d'illusion, que c'est rare de nos jours d'avoir vraiment le choix. Cependant je reste convaincu que c'est possible de faire un mariage d'amour.

Jenny~ Je vais vous laissez vous reposer, je vais dans ma cabine.

Je tourne les talons afin de sortir dans le couloir. Je vais un peu plus loin et ouvre la porte de ma chambre. C'est sans délicatesse que je me laisse tomber sur mon lit. J'ai hâte d'arriver à terre, la mer n'est pas vraiment mon élément de prédilection.

Sans même m'en rendre compte je plonge dans un sommeil léger et sans rêve.

C'est je ne sais combien de temps après que je suis réveillé par des coups contre la porte. Cela m'aillant fait peur je me relève en sursaut.

C'est ma mère qui vient me dire de rassembler mes malles car dans une dizaine de minutes nous serons à quais.

Je regarde autour de moi pour voir si je n'ai pas oublié quelque chose en sortant certaines affaires de ma plus grosse malle et constate qu'il n'y a rien à moi par terre ou sur les meubles.

Après ça je prends le plus de chose entre mes mains et sors pour monter sur le pont. Je retrouve mes parents et pose mes affaires à côté des leurs.

Arthur~ Vous auriez dû appeler un garçon pour vous porter tout ça ma fille.

Jenny~ Ce n'était pas la peine, je pouvais le faire toute seule.

Il me regarde d'un air réprobateur comme pour me signifier de faire attention à ne pas être trop gentille avec ceux de classe inférieure à nous.

En réalité je comprends le principe de payer d'autres personnes à faire des tâches désagréables mais en l'occurrence porter des bagages, je sais le faire.

Alors que nous attendons que le bateau se mette contre le quai quelqu'un vient se poser sur ma droite à quelques mètres.

Colin~ C'est ici que nos chemins se séparent alors.

Jenny~ En effet, mais je suis certaine que nous nous recroiserons tôt ou tard !

Colin~ Ma sœur est également une des filles qui cherche un mari cette saison, enfin ma mère lui cherche un mari.

Jenny~ Je vois de quoi vous parlez.

Je ne peux m'empêcher de jeter un œil à mes parents qui se tiennent côte à côte mais pas non plus trop proche.

C'est eux qui ont décidé qu'il été temps de me mettre sur le marché du mariage, malgré le fait que j'ai accepté ce n'est pas de mon plein gré.

Colin~ Vous ne voulez pas vous marier ?

Jenny~ Si bien sûr, mais je veux prendre le temps de connaitre la personne avec qui je vais me marier pour pouvoir apprendre à aimer. Il m'est inconcevable que je me maris avec un homme que je ne connais pas et qui ne veut pas de moi.

Colin~ Votre réflexion est légitime, j'ai hâte de voir comment cette saison va se passer, votre présence ne la rendra que plus intéressante.

Un son retentit et je me rends compte que nous sommes à quai, enfin.

Colin~ Je vous dis au revoir, Jenny, à bientôt

C'est comme ça que je pose depuis bien longtemps le pied sur le sol Anglais.

Bonjour Londres et la nouvelle saison mondaine.

~ 1471 mots

J'espère que cette entame vous plaît !

Écrit le 31 mai 2024
Publié le 18 juin 2024