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24 mai.

Maxime eut du mal à dormir. Disons plutôt qu'il ne trouva que quelques heures de sommeil. Deux ou trois maximum. Revenir dans cet appartement était plus dur qu'il ne l'imaginait. Ce qui était difficile était d'avoir vécu le paradis pour revenir en enfer.

Renard était roulé en boule sur le coin de son lit. Il n'avait presque pas bougé depuis hier soir, lorsqu'il l'avait retrouvé ici. Il paraissait si fatigué... Maxime avait versé de la nourriture dans sa gamelle mais il n'y avait pas touché. Il n'avait pas répondu à ses caresses non plus. Juste... Ronronné. Et s'il était malade ? Fallait-il qu'il l'emmène chez le vétérinaire ? Ce n'était pas seulement que Maxime ne savait pas comment faire : il n'en avait pas l'argent. Il aurait aimé donner à Renard le foyer qu'il mérite. Seulement, il n'avait que ça.

Alors qu'il s'habillait, Maxime décrocha un appel sur son téléphone. Il n'avait même pas regardé le nom.

-" Oui ?"
-" Max ! Tu réponds pas à mes messages mais tu décroches au tel ?" Surpris, le concerné regarda son téléphone, affichant le nom de contact de Sidjil. Il sourit. Bien sûr qu'il l'avait reconnu avec sa voix, mais il avait toujours besoin d'une preuve pour montrer qu'il ne rêvait pas.
-" Je suis juste en silencieux quoi."
-" Et pas pour les appels ?"
-" Moi ça va et toi ?" Maxime soupira, las de la tournure de la conversation. Sidjil rigola et il senti son cœur gonfler. Voilà qu'il se rappelait de leur baiser volé et de Sidjil qui ne voulait pas en parler. S'il ne voulait pas en parler, que faisait-il là ?
-" Moi très bien. Tu commences à huit heures ?"
-" Comme tous les mardis, ouais."
-" Cool, moi aussi. Je passe te chercher en moto."
-" Quoi ? Non je-" Maxime protesta mais fut coupé aussitôt.
-" Pas de mais, je suis déjà en chemin."
-" Tu appelles en conduisant ?? Tu veux mourir ?" Maxime s'exclama, faisant des grands gestes comme si Sidjil pouvait les voir.
-" Relax Max. Je suis juste dans mon jardin là. Je sais que tu veux pas que je meures mais t'inquiète pas, c'est pas dans mes plans."
-" Dommage."
-" Répète ?" Maxime rigola. Entendre sa voix suffisait.
-" Nan rien, t'inquiètes."
-" Nan parce que j'ai cru entendre que tu souhaitais la mort de ton conducteur attitré ?" Maxime rougit au surnom. Son conducteur à lui.
-" Moi ? Moi ?! Jamais enfin."
-" J'espère bien."
-" Je te souhaite que le bonheur."
-" Mais encore ?"
-" Que tu réussisse dans la vie, quoi que tu veuille."
-" Continues."
-" Une bonne santé." Il y avait une part de vrai dans ce qu'il disait, ou peut-être tout. C'était pour cela que les mots glissaient sur sa langue et qu'il n'avait aucun mal à les trouver. " Je veux que tu vives longtemps."
-" Hm."
-" Que tu voyages partout et que tu puisses tout expérimenter. Je veux... Que tu sourisses toujours." Que tu fondes une famille et que tu sois le plus heureux des hommes. Je veux que tu ait ce que je n'ai jamais eu et que tu en sourisses.
-" ça va suffire pour cette fois." Maxime rigola et entendit aussi le rire de son interlocuteur.
-" Allez raccroche avant de te prendre une voiture. Je veux pas arriver en retard."
-" Oui oui."
Le bruit du téléphone grisant le ramena à la réalité.

Maxime s'habilla d'un sweat bleu marine beaucoup trop large pour lui, par-dessus un tee-shirt de pink floyd - son groupe de musique préféré de quand il était petit - et d'un jean patte d'éléphant. Il mit ses chaussures avant de descendre l'immeuble, cette fois-ci par les escaliers principaux, à l'intérieur.

Sidjil s'exclama dès qu'il croisa son regard. C'était peut-être parce que c'était la première fois qu'il le voyait descendre par-là, ou peut-être parce qu'il lui manquait. Maxime aimait pencher pour la deuxième option, mais il savait parfaitement la vérité. Il aurait beau espérer et espérer, son cerveau ne mentait pas. Son cœur en souffrait.

-" Max ! Pourquoi tu mets un sweat en fin de mai ! T'as vu le temps dehors ?! " Ses traits du visage étaient froncés, comme ses sourcils. Ses yeux étaient embués. Il s'inquiétait pour lui comme s'ils se connaissaient depuis plus de quinze jours. Comme s'ils étaient plus qu'amis. Son cœur battait trop fort. Tellement fort qu'il avait l'impression qu'il allait mourir.

Passion ecchymose [MaxBiaggiXDjilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant