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tw : prostitution, emetophobie

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25 mai.

Maxime ne dormait pas. 

Il ne dormait en fait que quelques heures à peine, lorsque son père était à la maison. Même si au début il a fini par faire des malaises, des crises et à voir flou à cause de cela, le temps était passé. Maintenant, il ne se souvenait même plus d'un seul jour où il avait dormi les huit heures recommandées. Il se souvient de quand il était petit et devait faire des grasses matinées après avoir joué aux jeux vidéos sous son lit toute la nuit, ou encore quand il s'endormait dans les longs trajets en voiture. Pourquoi devait-on grandir ? Ne pouvait-il juste pas rester le petit garçon de 10 ans ? Celui aimé, apprécié et heureux. Heureux. Il n'aimait pas ce mot. Surement parce qu'il ne lui convenait pas. 

Il était deux heures du matin et il ne dormait pas. Ce n'était pas habituel. Il était à peu près à la moitié du roman quand il le posa sur sa table de chevet, en sursautant. Tout d'un coup, de grands bruits de coups cassés se firent entendre à travers les murs. Ça avait recommencé et Maxime n'avait plus de larme à couler. Il pouvait juste couvrir ses oreilles avec ses mains glacées et prétendre que c'était juste pour avoir chaud. Au bout d'un moment, les bruits s'arrêtèrent et à la place il entendit des pas. Il n'y avait pas que son père. Maxime commença à frissonner et s'enfonça plus profondément sous sa couette. Durant combien de temps allait-il encore se cacher comme cela ? Toute la nuit ou bien toute sa vie ?

Il ne comptait pas le temps, parce qu'il était comme figé. Des fois, Maxime se demandait si son père savait qu'il y avait une porte qui menait à la chambre de son fils. S'il savait qu'il avait des enfants, une famille. Malheureusement pour lui, Maxime savait qu'il avait un père et c'était son fléau. 

Renard miaula. Il se releva, s'étirant tout doucement avant d'aller gratter à la porte. Il n'avait jamais fait cela. Maxime s'étonna, ouvrant la fenêtre de sa chambre, se disant simplement qu'il voulait sortir et prendre l'air. Dehors, il faisait nuit, sans une étoile à voir. Renard ne jeta même pas un seul regard à la fenêtre, et se mit sur ses deux pattes arrières pour gratter davantage la porte. Maxime eut peur qu'on l'entende, mais à peine se releva-t-il pour prendre son chat dans ses bras, ce dernier s'échappa et réussi à ouvrir la porte, se glissant dans le couloir. Maxime frémit, la porte grande ouverte sur le parquet marron et le mur gris aux nombreuses tâches. Sa chambre avait peut-être l'odeur du renfermé, mais l'appartement avait une toute autre odeur : l'alcool. Cette fois-ci, c'était nouveau. La drogue. Il avait envie de vomir, de se précipiter dans les toilettes pour faire ressortir son repas du midi. Seulement, il n'était pas seul. Un hoquet frappa Maxime et il mit sa main devant sa bouche pour ravaler son vomi. Hésitant, il se dit qu'il devait aller chercher Renard avant que son père le découvre et le maltraite en rigolant. 

Il mit un pas devant l'autre, essayant d'être le plus silencieux possible et de contenir ses grandes respirations. L'appartement avait beau être petit, sa peur lui jouait des tours. Son coeur battait la chamade alors qu'il se concentrait sur le son frénétique du pendule accroché au mur. Maxime arriva dans la cuisine et regarda autour de lui ; la cuisinière en désordre, le four encore ouvert, le plan de travail rempli de différentes capsules et dans le lavabo des assiettes étaient empilées. Sur la table, de la poudre blanche était étalée. Maxime voulait vomir. Renard était en train de gratter un placard avec ses griffes. Maxime s'approcha le plus doucement possible de lui avant de l'attraper et de le prendre comme un bébé contre son ventre. Il était décidé à le ramener dans sa chambre alors qu'une porte s'ouvrit. Il n'y avait que trois portes dans cet appartement ; celle de sa chambre, celle de la salle de bain et enfin celle de son père. C'est la dernière qui s'est ouverte alors que Maxime se retenait de s'écrouler au sol.

Passion ecchymose [MaxBiaggiXDjilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant