Chapitre 1 : L'intrusion

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Florena

7h30, Université d'Arizona.

Le soleil matinal perçait à peine les rideaux de ma chambre lorsque je me suis réveillée, un peu fatigué après une nuit courte. J'ai jeté un coup d'œil à l'heure sur mon téléphone. 7h30. Encore une fois, j'étais en retard. Je me suis levée précipitamment, enfilant un jean et un t-shirt sans réfléchir. Pas de temps pour un petit-déjeuner, juste un café rapide que j'ai pris en route.

Sortant en trombe de mon dortoir, l'air frais du matin me réveillait un peu plus. Le campus commençait à s'animer, des groupes d'étudiants se dirigeaient vers leurs premières classes. Les bâtiments en briques rouges se découpaient nettement sous le ciel bleu d'Arizona, entourés de pelouses parfaitement entretenues et de grands arbres offrant une ombre bienvenue. Je me suis mêlée à la foule, tentant de me frayer un chemin à travers les allées bordées d'arbres.

En passant devant le bâtiment des sciences, j'ai aperçu Sarah, une amie de ma classe de biologie, qui me faisait signe.

"Salut Flo ! Déjà en retard ?" s'est-elle moquée, un sourire espiègle aux lèvres.

"Comme d'hab !" ai-je répondu en riant, accélérant le pas.

Je me suis ensuite dirigée vers la bibliothèque, un édifice imposant avec ses grandes portes en bois, ouvertes aux étudiants matinaux comme moi. Le bâtiment était une véritable forteresse du savoir, ses murs recouverts de lierre et ses fenêtres vitrées laissant entrer une lumière douce et diffuse. En montant les marches, j'ai croisé Jake, un autre étudiant qui travaillait souvent à la bibliothèque. Il m'a adressé un signe de tête en guise de bonjour. Ici beaucoup de personnes me connaissent je suis très sociable et participe à beaucoup d'activité extra scolaire.

À l'intérieur, l'agitation habituelle régnait déjà. Des étudiants étaient installés à des tables de travail, les nez plongés dans leurs livres ou leurs ordinateurs. L'odeur familière des vieux livres et du café flottait dans l'air. Les murs étaient bordés de rayonnages remplis de livres, certains si vieux que leurs tranches étaient à peine lisibles. Je me suis dirigée vers le comptoir d'accueil, où mon collègue Mark m'a accueillie d'un sourire entendu.

"Encore en retard, Florena ?" a-t-il plaisanté en me tendant une pile de livres à ranger.

"Tu sais bien que c'est ma marque de fabrique," ai-je répondu en riant, prenant les livres qu'il me tendait.

Je me suis mise à mon travail, rangeant les livres et aidant les étudiants à trouver ce dont ils avaient besoin. Le temps passait doucement, rythmé par le bip des scanners de livres et les chuchotements des étudiants.

Alors que je finissais de ranger une section, un homme est entré. Il se distinguait clairement des étudiants habituels. Grand et athlétique, il avait une présence imposante. Ses cheveux noirs étaient soigneusement coiffés en arrière, révélant un visage aux traits ciselés. Ses yeux, d'un bleu perçant, semblaient scruter chaque recoin de la bibliothèque avec une intensité troublante. Vêtu de noir de la tête aux pieds, il dégageait une aura de mystère et de danger. Il se dirigea vers moi, son regard perçant me clouant sur place.

"Bonjour, puis-je vous aider ?" ai-je demandé, essayant de masquer mon trouble avec un sourire professionnel.

Il m'a regardée, un sourire énigmatique aux lèvres. "Je cherche des informations sur un objet précis," a-t-il répondu d'une voix calme mais assurée. Son accent russe était indéniable, ajoutant à son allure intrigante.

Intriguée, j'ai hoché la tête. "D'accord, suivez-moi."

En marchant à ses côtés vers une section plus tranquille de la bibliothèque, je me suis sentie obligée de poser la question.

"Quel objet recherchez-vous exactement ? Peut-être que je peux vous aider à trouver des informations plus spécifiques."

Il a pris un instant avant de répondre, comme s'il pesait chaque mot. "C'est une amulette ancienne. On dit qu'elle a été cachée quelque part ici, dans cette bibliothèque. Elle est en or et ornée de pierres précieuses, avec des inscriptions en cyrillique. C'est un artefact unique."

Une amulette ancienne ? Mon esprit se mit à vagabonder, passant en revue les différentes histoires et légendes que j'avais entendues à propos de trésors cachés. Je l'ai conduit vers une section qui pourrait contenir des informations sur les artefacts historiques.

"Je vois. Nous avons une collection de livres sur les artefacts anciens et les légendes locales. Peut-être trouverez-vous ce que vous cherchez ici."

Je lui ai montré les rayonnages remplis de livres anciens et de documents rares. Pendant qu'il parcourait les étagères du regard, j'ai remarqué quelque chose d'étrange dans son attitude, comme s'il cherchait plus que de simples informations. Il semblait nerveux, presque pressé.

"Merci pour votre aide," dit-il en attrapant un livre au hasard, ses yeux revenant sans cesse vers moi.

Je l'ai observé un instant avant de retourner à mon travail, tentant de chasser cette étrange rencontre de mon esprit.

Une fois que l'homme mystérieux fut hors de vue, je suis retournée au comptoir et ai trouvé Mark, occupé à ranger des livres derrière le bureau.

"Mark," ai-je commencé, toujours intriguée par l'homme étrange. "Tu as vu l'homme qui vient de partir ?"

Mark s'est figé, son expression changeant soudainement. "Oui, pourquoi ?"

Il semblait soudain très intéressé. "Il t'a demandé quelque chose de particulier ?"

"Il cherchait des informations sur une amulette ancienne," ai-je répondu, observant la réaction de Mark.

Mark a pris une inspiration profonde, comme s'il essayait de se calmer. "Une amulette ancienne, tu dis ?"

Voyant son trouble, j'ai insisté. "Oui, pourquoi ? Quelque chose ne va pas ?"

Mark hésita un instant avant de répondre. "Il... il ressemble à quelqu'un. Un homme dont on a beaucoup parlé dans les journaux. Un criminel russe. Mais c'est sûrement une coïncidence."

"Quel genre de criminel ?" ai-je demandé, mon inquiétude grandissante.

Mark secoua la tête. "Un meurtrier, Florena. Mais c'est impossible que ce soit lui. Oublie ça."

Malgré ses paroles, je ne pouvais pas m'empêcher de repenser à l'accent russe de l'homme et à son comportement étrange. Quelque chose ne collait pas, et je sentais que ce n'était que le début de quelque chose de bien plus grand.

Le désir interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant