Le désir interdit

Chapitre 2 : Révélation

Florena 

20h30, dortoir de l'Université.

La journée avait filé à toute allure. De retour dans mon dortoir, je me suis affalée sur mon lit, laissant échapper un soupir de soulagement. La journée de travail à la bibliothèque avait été épuisante, mais au moins, c'était fini pour aujourd'hui.

À mes côtés, ma meilleure amie, Elena, était occupée à organiser son bureau, triant des piles de papier et de livres. Elena et moi partagions ce petit dortoir depuis le début de notre première année à l'université. C'était une amie fidèle, toujours là pour moi dans les bons moments comme dans les mauvais.

"Tu as l'air crevée, Flo," a-t-elle remarqué en levant les yeux de son travail. "Tout va bien ?"

J'ai soupiré, laissant mes pensées errer vers l'étrange rencontre de ce matin à la bibliothèque. L'homme mystérieux, avec son regard intense et son accent russe troublant, hantait encore mes pensées. Mais je n'avais pas encore décidé si je devais en parler à Elena.

"Rien de spécial, juste une journée longue à la bibliothèque," ai-je répondu vaguement, décidant de garder mes préoccupations pour moi-même pour l'instant.

Elena m'a regardée avec un sourcil levé, mais a semblé décider de ne pas insister. "D'accord, mais si tu as besoin de parler, je suis là, tu le sais."

Avec le sourire aux lèvres je lui répondis d'un hochement de la tête.

Je me suis laissé tomber sur mon lit, incapable de chasser l'image de l'homme mystérieux de mon esprit. Qui était-il vraiment ? Et que voulait-il de moi ? Mon estomac s'est noué d'anxiété à mesure que ces questions tournaient en boucle dans mon esprit, sans obtenir de réponse.

Soudainement prise d'une impulsion irrépressible, j'ai saisi mon téléphone portable dans ma main tremblante. Les doigts nerveux, j'ai tapoté frénétiquement sur l'écran, lançant une recherche sur internet. "Meurtrier russe arrêté." Les mots ont défilé sur l'écran lumineux alors que je parcourais les résultats avec frénésie, cherchant désespérément des indices qui pourraient éclairer la rencontre perturbante de ce matin.

Les articles décrivaient des crimes horribles, commis par un homme au regard froid et impitoyable. Les visages des suspects étaient floutés, rendant impossible toute identification claire. Ces crimes semblaient presque irréels, mais résonnaient étrangement avec l'aura de l'homme que j'avais rencontré ce matin.

Mon cœur battait la chamade alors que je dévorais chaque mot, cherchant désespérément des réponses à mes questions. Même sans voir son visage, l'intensité de son regard et la sensation troublante qu'il m'avait laissée me hantaient.

La nuit est tombée rapidement, enveloppant le campus dans une obscurité silencieuse. Elena et moi avons fini par nous détendre, chacune plongée dans nos propres pensées. Malgré mes tentatives pour me concentrer sur mes études, mon esprit revenait sans cesse à l'homme mystérieux de la bibliothèque.

Allongée dans mon lit, je me suis tournée et retournée, incapable de trouver le sommeil. Des images floues de son visage et de ses yeux perçants me hantaient. À un moment donné, j'ai décidé que j'en avais assez. J'ai pris mon téléphone et j'ai recommencé mes recherches, cette fois en essayant différentes combinaisons de mots-clés : "criminel russe Arizona", "gang russe suspect", "homme mystérieux bibliothèque".

Les résultats étaient similaires à ceux de ma première recherche, mais un article a attiré mon attention. Il parlait d'une série de vols d'artefacts précieux à travers les États-Unis, des vols soupçonnés d'être liés à des gangs internationaux. Mon esprit a fait le lien avec l'amulette ancienne que l'homme m'avait demandé plus tôt dans la journée.