Chapitre 3 : Panique

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Florena

Dortoir de l'Université.

"Tu fais quoi, Florena Blackwood ?!" La voix d'Elena résonna dans notre dortoir, pleine de confusion et de panique.

Je haletais, essayant de reprendre mon souffle après avoir couru depuis la bibliothèque. "Elena, tu ne croiras jamais ce qui vient de se passer," dis-je en refermant la porte derrière moi.

Elena se redressa dans son lit, ses yeux s'écarquillant d'inquiétude. "Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu es partie en courant au milieu de la nuit ?"

J'ai pris une profonde inspiration, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. "Je suis retournée à la bibliothèque," commençai-je, ma voix tremblante. "Je n'arrivais pas à dormir, alors j'ai décidé de sortir. Et... je l'ai revu."

Elena plissa les yeux, essayant de suivre mon récit. "Revu qui ?"

"L'homme de la bibliothèque ce matin," répondis-je, ma voix à peine un murmure.

"Quel homme ?" demanda Elena, de plus en plus confuse.

"Je ne t'ai pas raconté," réalisai-je, me sentant soudainement stupide. "Ce matin, un homme est venu à la bibliothèque. Il m'a demandé des informations sur une amulette ancienne."

Elena me regarda, incrédule. "Et tu ne m'as pas dit ça plus tôt ? Pourquoi ?"

"Je ne sais pas," répondis-je en secouant la tête. "Il ne semblait pas dangereux à ce moment-là. Mais ce soir... Elena, il était là, comme s'il m'attendait. Et il connaissait mon nom."

Elena resta silencieuse un instant, ses sourcils se froncèrent. "C'est vraiment bizarre, Flo. Et effrayant. Tu penses qu'il te suit ?"

"Je ne sais pas," répondis-je, tentant de contrôler ma panique. "Il voulait encore des informations sur l'amulette. Il a dit que c'était important pour lui, mais il ne m'a pas dit pourquoi."

Elena se leva, s'approchant de moi avec un regard protecteur. "Flo, on doit aller voir la sécurité du campus. C'est trop louche pour que ce soit une simple coïncidence."

"Je sais," dis-je doucement. "Mais je ne voulais pas créer de panique sans savoir exactement ce qui se passe. Et puis, il a parlé d'une amulette ancienne. J'ai fait des recherches et j'ai trouvé des articles sur des vols d'artefacts. Des gangs internationaux, Elena. Je crois que cet homme pourrait être lié à ça."

Les yeux d'Elena s'élargirent encore plus. "Des gangs ? Flo, c'est vraiment sérieux. On doit en parler à quelqu'un."

J'ai soupiré, pesant mes options. "Je suis d'accord, mais on n'a pas de preuves concrètes. Que va-t-on dire à la sécurité ? Qu'un homme mystérieux m'a demandé des informations sur une amulette et qu'il semblait louche ? Ils ne nous croiront pas sans plus de détails."

Elena sembla réfléchir un instant. "Tu as raison. Sans preuves tangibles, ils risquent de ne pas nous prendre au sérieux. Peut-être qu'on devrait attendre et voir si cet homme réapparaît. Si ça arrive, on aura plus d'éléments à leur présenter."

"Oui, tu as raison," dis-je en hochant la tête. "Pour l'instant, on devrait rester sur nos gardes et essayer de rassembler plus d'informations. Mais si quelque chose de bizarre se reproduit, on ira directement voir la sécurité."

Elena posa une main réconfortante sur mon épaule. "Écoute, essaie de te reposer un peu. Demain, on pourra réfléchir à ce qu'il faut faire. On trouvera une solution à tout ça."

J'ai acquiescé, même si je savais que dormir serait difficile. Les événements de la nuit tournaient en boucle dans mon esprit, m'empêchant de trouver la paix. Mais au moins, j'avais Elena à mes côtés, prête à affronter ce mystère avec moi.

Je me suis allongée sur mon lit, fixant le plafond dans l'obscurité. L'image de l'homme mystérieux continuait de me hanter, et une question brûlait dans mon esprit : que voulait-il vraiment ? Et pourquoi moi ?

Demain, je savais que je devais trouver des réponses. Mais pour l'instant, je devais essayer de me reposer, même si le sommeil semblait être une chose impossible à atteindre.

***

Trois jours plus tard, 14h, Université d'Arizona.

Les jours suivants passèrent sans incident. J'essayais de me concentrer sur mes cours et mon travail à la bibliothèque, mais l'image de l'homme mystérieux restait tapie dans un coin de mon esprit. Elena et moi avions décidé de rester vigilantes, mais au fil du temps, notre vigilance s'était estompée. Nous commencions à penser que notre réaction avait été exagérée, une création de notre imagination fertile.

"Peut-être que tout ça n'était rien," dit Elena un soir, alors que nous étions assises sur nos lits, révisant pour un examen à venir. "Il n'est pas réapparu depuis, et il n'y a eu aucune nouvelle de vols ou d'artefacts disparus."

J'ai hoché la tête, essayant de me convaincre. "Tu as probablement raison. C'était peut-être juste un touriste ou un chercheur intéressé par les amulettes anciennes."

Les jours s'écoulèrent sans autre signe de l'homme. La routine du campus reprit ses droits, et notre vie quotidienne retrouva un semblant de normalité. Les cours, les devoirs, et les soirées entre amis occupaient notre temps et nos pensées.

Un samedi matin, je me rendis à la bibliothèque pour mon tour de travail habituel. Le soleil brillait, et l'ambiance sur le campus était légère, presque festive. Les étudiants profitaient du week-end pour se détendre, et je ressentais un certain soulagement en pensant que peut-être tout cela était bel et bien derrière nous.

À l'intérieur de la bibliothèque, l'agitation habituelle régnait. Des étudiants étaient assis à des tables de travail, plongés dans leurs livres ou leurs ordinateurs. J'ai salué quelques visages familiers avant de me diriger vers le comptoir d'accueil.

Elena m'attendait derrière le comptoir, un sourire radieux illuminant son visage. "Salut, Flo. Comment ça va ?"

"Ça va bien," répondis-je, un léger sourire aux lèvres. "Rien de spécial à signaler."

Alors que nous discutions, une agitation soudaine attira notre attention. Des cris retentissaient à l'extérieur de la bibliothèque, suivis du bruit assourdissant de verre brisé.

Mon cœur s'emballa dans ma poitrine alors que je me précipitais vers la porte d'entrée. À l'extérieur, le chaos régnait. Des étudiants couraient dans tous les sens, leurs visages empreints de panique.

Et au milieu de la foule, je l'ai vu. L'homme mystérieux se tenait là, impassible, un masque d'acier dissimulant son visage. Son regard croisa le mien pendant une fraction de seconde, et un frisson glacial me parcourut l'échine.

Le désir interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant