Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 2.La Colère du Peuple Oublié

Chapitre 7

"Il refuse de parler, il se contente de nous foudroyer du regard et de se débattre sans arrêt, rapporta Octavieh à genoux devant son roi. Je dois reconnaître qu'il a failli nous échapper plusieurs fois, cet individu sait très bien se battre et connait des techniques que nous ignorons et que nous n'avons jamais vues."

Sidon soupira en se massant la nuque, préoccupé. A ses côtés, assise sur un rocher du plateau de Ruto, la reine Yona écoutait attentivement les rapports de la soldate. Lilian et moi étions face au couple royal, attendant des instructions.

"Ce Zora vous a donc attaqué alors que vous cherchiez des rescapés à la cascade de Sera, Altesse ? me demanda le souverain Zora en se tournant vers moi.

- Oui Sire, répondis-je en m'avançant légèrement vers mon interlocuteur. Il était armé et a manqué de m'étrangler. Alors que le prince Lilian voulait me défendre, une bulle d'eau l'a soudainement enveloppé pour le protéger, empêchant toute attaque de l'atteindre."

Les Zoras présents levèrent aussitôt la tête vers moi, piqués au vif. Sidon resta perplexe un instant avant de se tourner vers le doyen du domaine :

"Tola, tu es sûr que ce Zora nous est inconnu ?

"Nous recensons tous les Zoras d'Hyrule Sire, répondit le vieux hyrulien, même ceux habitants ailleurs qu'au domaine Zora. Celui-ci ne s'apparente à aucun des individus présents dans nos registres. Il est soit né clandestinement (ce qui paraît peu probable car cela ne représentait aucun intérêt pour ses parents) soit né en dehors des frontières du royaume.

- Ce cas est de plus en plus invraisemblable, se lamenta le roi en s'enfonçant dans ce casse-tête. Faites le venir à moi", décida-t-il finalement en se redressant, décidé à en finir.

Octavieh et deux de ses seconds acquiescèrent puis s'éloignèrent rapidement. Ils revinrent quelques minutes plus tard en maintenant l'inconnu par ses poignets ficelés dans son dos, l'arrêtèrent à une distance raisonnable de leur souverain et le forcèrent à se mettre à genoux. Le Zora brun émit un grognement en heurtant le sol, irascible, et leva le regard pour défier son interlocuteur.

"Je suis le roi Zora Sidon, se présenta alors le père de Lilian d'un ton éloquent, Seigneur des terres de Lanelle sous la gouvernance du roi d'Hyrule. Je ne vais pas te reposer les mêmes questions auxquelles tu n'as pas souhaité répondre, étranger. Mais si tu as un message à faire passer à mon peuple, une idée à revendiquer, fais-le devant moi plutôt que d'agir dans la violence."

Le prisonnier ouvrit la bouche et, pour la première fois depuis sa capture, dit avec un accent étrange et inconnu :

"Je n'ai rien à vous dire ! Je ne m'entretient pas avec des gens comme vous !"

Des murmures se propagèrent aussitôt parmi les hauts placés Zoras, seul Sidon et sa femme restèrent imperturbables, considérant sérieusement la réponse du dissident.

"Que veux-tu donc aux gens comme nous ? demanda le roi d'un air posé. En quoi es-tu différent de nous ?"

Le Zora serra les lèvres et resta muet. Sidon soupira, ferma les poings et traça un cercle autour de lui. Une sphère d'eau se forma alors autour de lui, et le souverain demanda :

"Est-ce cette faculté qui fait ton appartenance à un autre peuple que le nôtre ?"

Malgré la volonté de stoïcisme de l'inconnu, je vis nettement la surprise et la stupéfaction naître dans son regard dérouté.

"C-Comment avez-vous acquis ce pouvoir ?! cracha-t-il malgré lui.

- Ma défunte sœur et moi-même sommes les seuls à Hyrule à posséder la capacité de protéger et de purifier par l'eau, expliqua calmement le Zora vermeil. La population nous encense pour ce don unique ici, mais je constate que tu sembles le posséder aussi, c'est une grande découverte, ajouta-t-il en espérant que son interlocuteur en dévoile plus sur cette capacité.

- C'est impossible pour vous d'avoir ces pouvoirs ! s'entêta le prisonnier sur un ton révolté. Sans parents Invits, impossible de développer ces facultés !"

Des murmures plus forts encore se répendirent autour de l'homme, qui se mordit discrètement la lèvre en comprenant son erreur.

- Invits tu dis...? appuya aussitôt Sidon avec un air intéressé. Ce serait le nom de ton peuple ? Vous êtes donc plusieurs, regroupés autour de ces facultés communes et vous en voulez à notre royaume. Pourquoi cela ?

- Vous ne nous arrêterez pas !!! se contenta de rugir le Zora, frustré de s'être dévoilé. Pour ce que vous nous avez fait, aucune vengeance ne sera suffisante et aucun compromis ne pourra nous apaiser !

- Silence ! ordonna Sidon autour de lui tandis que les murmures inquiets devenaient exclamations à peine dissimulées. Nous souhaiterions pourtant engager des discussions diplomatiques, insista le roi en se focalisant de nouveau sur son interlocuteur avec tact.

- Je ne discuterai pas avec l'ennemi ! s'entêta l'inconnu avec virulence.

- Attendez ! m'exclamai-je alors en m'interposant tandis que les regards interloqués se tournaient vers moi. Étranger, dis-je d'une voix posée en me tournant vers mon ancien agresseur. Je m'appelle Zelda Raphaëlle Hyrule et je suis la princesse de ce royaume. Mes parents, souverains d'Hyrule, sauront mieux que quiconque prendre vos intérêts en compte et je serai prête à servir d'intermédiaire entre eux et votre peuple afin d'éviter plus de violence. JE VOUS PROPOSE DONC, insistai-je en voyant le Zora s'apprêter à m'interrompre en secouant la tête, de vous rendre votre liberté (le prisonnier se figea) afin que vous m'escortiez jusqu'à votre chef pour que je puisse le convaincre d'engager les négociations avec notre gouvernement. Cela vous conviendrait-t-il ?"

Le Zora se tut un long instant, pensif, avant de reprendre la parole :

"C'est d'accord. Vous me libérez et je vous amène chez nous pour vous entretenir avec notre chef.

- Je demande à venir également !!! s'exclama soudainement Lilian en accourant vers moi. Emmenez-moi aussi ! Moi, prince Lilian de Lanelle, je saurai porter les intérêts de nos deux camps et œuvrer pour apaiser les tensions en Hyrule !

- Lilian no...! protesta Sidon d'une voix outrée.

- C'est d'accord, le coupa le Zora brun avec aplomb. Cela ne pourra que renforcer la confiance des nôtres si deux émissaires viennent à eux plutôt qu'un seul."

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