Aventures de Zelda Raphaëlle Hyrule : 2.La Colère du Peuple Oublié

Chapitre 3

La respiration rauque de Grimm rythmait ma route vers le village Cocorico, de même que ses sabots sur la terre et les claquements de son harnachement. La pluie et le vent avaient cessés, une opportunité que j'avais su immédiatement saisir en préparant mon départ pour m'en aller trouver la doyenne sheikah. Malgré l'inquiétude de mes parents à me laisser partir seule avec les dangers récents, j'ai senti qu'ils étaient moins réticents qu'auparavant à l'idée de me laisser me déplacer seule, et je savourai pleinement cette plus grande liberté. Peut-être était-ce dû à cette épée mystique qui se dressait dans mon dos...

Tandis que je longeai paisiblement le fleuve Hylia, de lointains mais puissants bruits d'orage se firent entendre. Il ne fallut attendre que quelques minutes pour que le ciel ne s'assombrisse à son tour et que des grêlons, d'abord de taille raisonnable puis dangereusement massifs, ne s'abattent puissamment sur la plaine.

"Par Farore !" jurai-je alors, stupéfaite par la violence et la fulgurance de la tempête.

Rabattant aussitôt ma capuche sur mes cheveux pour me protéger comme je pouvais, j'éperonnai mon destrier qui fila à toute vitesse sur les chemins.

"Ici ! Stop !"

Repérant après quelques dizaines de secondes un rocher érigé en promontoire sur le flan d'une colline, j'arrêtai brusquement Grimm qui se cabra en hennissant. Je sautai alors à terre et courus me réfugier sous la pierre qui formait un abri étonnement profond.

Observant avec dépit la grêle fouetter l'air et marteler le sol impitoyablement dans un vacarme chaotique, je me massai douloureusement l'arrière du crâne. En jetant un coup d'œil à mes pieds, je constatai l'épaisseur des boules de glace, de la taille de noix.

Ces aléas sont décidément de plus en plus dangereux...

Alors que je m'asseyais sur la terre en attendant que la tempête se calme, j'entendis dans mon dos comme un faible couinement. En me retournant, je vis une faible lueur cyan émaner de derrière une roche contre la paroi de la colline. En me décalant légèrement, je vis une petite créature à l'anatomie d'un lapin avec une étonnante tête en forme de cœur semblable à celle d'un hibou, recouverte d'une sorte de duvet blanc. Ses grands yeux étaient couleur d'ambre, et il arborait de curieuses cornes de branches de laurier dorées qui s'élevaient au dessus de sa tête au moins aussi haut que sa taille. Son corps entier émanait d'une lumière turquoise rassurante et surnaturelle qui me laissait bouche bée. Incapable de reconnaître cet animal au premier abord, je me souvins soudainement des vieilles légendes sur les créatures fantastiques du royaume et des livres imagés de mon enfance.

Un Rumy...

Ébahie par une rencontre aussi rare, je m'efforçai de me retourner et de m'approcher le plus discrètement possible de la petite bête qui ne semblait pas encore m'avoir remarqué.

Pourtant, mon pied heurta rapidement un petit caillou qui roula au sol, dévoilant ma présence et ma discrétion d'Hinox au Rumy qui fit immédiatement volte face, alerté.

Craintif et sauvage, l'animal voulut aussitôt prendre la fuite mais là où d'autres membres de son espèce auraient détalé en quelques secondes dans les fourrées, celui-ci peinait à se déplacer et se trainait pitoyablement sur la terre en poussant des petites plaintes affolées.

A la fois perplexe et attendrie par ce spectacle, je tendis alors la main vers la créature mystique pour la rassurer.

"Tout va bien, je veux juste t'aider..." chuchotai-je en me rapprochant doucement du fond de l'abri.

Loin de comprendre ce que je disais, le Rumy continuait de tenter de s'échapper en se traînant comme il pouvait avec ses pattes avant, fébrile. Paniqué par sa vulnérabilité, il s'agitait toujours plus au fur et à mesure que je m'avançai, tandis que ses plaintes stridentes redoublaient d'intensité.